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Entretien
 
09/10/2007

Thierry Verdier (Conseil Général de Loire Atlantique): "L'innovation technologique contribue à une optimisation des coûts."

Le transfert de compétence Etat-Régions et la conduite du changement sont au cœur des chantiers de la DSI du 44. Thierry Verdier explique l'importance de ces enjeux qui impactent sa structure.
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Thierry Verdier (DSI Conseil Général 44)
 
 
 

Quels sont les grands chiffres clés qui caractérisent la DSI du Conseil Général de Loire Atlantique ?

Le Conseil Général de Loire Atlantique est doté d'un budget de 1 milliard d'euros. La collectivité compte 4 000 agents, dont 1 100 nouveaux agents qui nous ont rejoint dans le cadre du transfert de compétence Etat-Régions et 2 600 qui sont répartis sur le département. Nous disposons de 350 bâtiments. Nous travaillons par ailleurs dans le cadre d'un plan spécifique éducatif d'équipement en réseaux informatiques avec 134 collèges et 7 000 professeurs.

Sur l'aspect financier, le budget annuel de la DSI est de 11 millions d'euros, qui se répartissent de la façon suivante : 4 millions d'euros pour l'investissement, et 7 millions pour le fonctionnement.

Enfin, du côté RH, 92 personnes travaillent à la DSI. Elles sont réparties dans 3 services opérationnels et un service administratif et financier. D'un point de vue organisationnel, nous sommes rattachés à la DGA Ressources et nous sommes membres du comité de direction générale.

Comment se caractérise votre infrastructure et votre offre logicielle ?

Au niveau de l'infrastructure informatique, nous avons 3300 postes de travail dans la collectivité. Nous avons également 29 serveurs physiques, soit 8 serveurs physiques en lame qui regroupent 40 serveurs virtuels, 13 serveurs applicatifs qui tournent en environnement Unix, et 8 serveurs qui sont utilisés pour ce qui concerne l'extranet, à savoir le proxy, le reverse proxy, le NAS entre autre. Nous travaillons enfin avec 130 progiciels métiers.

Développez-vous des applications en interne ?

Très peu. En fait nous avons plus un rôle d'intégrateur que de développeur.

Quelles sont les caractéristiques de votre parc de machines et de votre réseau informatique ?

Nous avons fait le choix d'un parc homogène. Nos postes de travail sont équipés de Windows XP, avec la suite Office 2003 pour l'applicatif de bureautique. Nos serveurs de fichiers tournent sous Suse Linux et notre serveur de messagerie travaille avec Microsoft Exchange 2003. Nos serveurs d'application tournent sur Sun Unix.

Quel est votre point de vue sur l'opportunité qu'offre le monde du libre par rapport à votre activité ?

Pour le plan éducatif que nous proposons aux collèges, l'offre est basée sur Linux et OpenOffice. Mais je n'ai pas de point de vue tranché sur le Libre. Ce qui m'importe, c'est la performance de nos services.

Comment procédez-vous pour ce qui concerne la formation de vos équipes ?

Je considère que nous sommes tous des veilleurs potentiels. C'est la raison pour laquelle nous avons créé les "jeudis de la connaissance". Une fois par mois, au cours d'une réunion de la DSI, un membre de l'équipe présente un sujet que leur veille a permis de détecter comme intéressant et en font par à leurs collègues. C'est une forme de formation en interne très efficace.

 
Guillaume Serries © Benchmark Group
 

En tant que DSI, comment définissez-vous votre rôle d'initiateur technologique ?

Lorsque le Conseil Général décide d'actions à entreprendre en termes d'informatisation, le choix technologique est certes primordial. Mais la commande du politique et de la direction générale se définit en d'autres termes. Il faut que le service fonctionne, c'est tout. Alors la problématique se déplace sur la notion de puissance nécessaire pour faire fonctionner un service. Et là, les choix technologiques sont de la responsabilité de la DSI.

En fait, le scénario décisionnel passe d'abord par la définition des usages, puis par la prise en compte des ressources nécessaires. Ensuite, la valorisation est recherchée, tant du point de vue financier que performance. L'arbitrage est enfin rendu par la direction générale sur les différentes options sélectionnées.

Comment la DSI travaille t-elle avec les entités métiers ?

Tout dépend de la maturité de la direction avec laquelle nous sommes amenés à travailler. Il faut que les rôles soient définis correctement. Le rôle de maîtrise d'ouvrage est celui de la direction métier et il faut qu'elle soit prête à l'assumer. Notre rôle est celui d'assumer la maîtrise d'oeuvre et parfois celui d'assistance à maîtrise d'ouvrage.

"Le travail que nous effectuons avec les directions métier est bi partite dans le choix des solutions"

Pour autant, le travail que nous effectuons avec les directions métier est bien évidemment bi partite dans le choix des solutions, la réalisation du chantier et les bénéfices attendus.

Mais comment s'organise le circuit de prise de décision ?

Notre process de décision fait que les directions générales adjointes (ndlr. Les responsables de pôles) sont associées aux directions métiers dans l'expression des besoins lors des rencontres de pôles qui ont lieu une fois par an. L'arbitrage budgétaire est ensuite rendu et les directions priorisent leurs chantiers. Nous disposons alors au niveau de la DSI d'une feuille de route qui nous permet de planifier nos actions.

Comment le DSI peut-il initier les changements stratégiques liés à la technologie ?

Il s'agit avant tout de faire de la veille technologique. C'est important parce que cela permet de faire des constats d'obsolescence technologiques et de présenter les solutions idéales pour y faire face. De ce fait, l'innovation technologique contribue à une meilleure maîtrise du système, mais aussi à une optimisation des coûts.

Enfin il faut aussi savoir investir sur de nouveaux projets, comme la mobilité par exemple pour améliorer les usages, entre autres. Ces arguments fonctionnent auprès de la direction générale et des élus si je parviens à leur faire comprendre que l'investissement dans de nouvelles technologies valorise leur action et le résultat de leurs actions.

 
Guillaume Serries © Benchmark Group
 
"Pour moi, les deux priorités sont la performance et la sécurité"

Comment s'organisent vos journées ?

Il n'y a pas de journée identique. La gestion du quotidien me prend beaucoup de temps, mais c'est surtout l'urgence de certaines situations en termes de délais qui mobilise souvent mes efforts. En termes de proportion, 50% de mon temps est consacré au pilotage de la DSI et à la conduite du changement. L'autre moitié de mon temps est occupé par les schémas directeurs et l'encadrement RH de ma structure.

Parmi vos différentes responsabilités, quelles préoccupations doivent être les plus importantes pour un DSI aujourd'hui ?

Pour moi, les deux priorités sont la performance et la sécurité. Par performance, j'entends la disponibilité du service qui doit être optimale. Pour ce qui est de la sécurité, elle concerne le comportement des utilisateurs, mais aussi celui des agents en interne de la DSI. A ce propos, nous avons entrepris un travail de déontologie sur l'utilisation des données informatiques auprès de nos agents, pour qu'ils soient conscients de la différence qu'il y a entre transporter une information et en prendre connaissance. Notre travail est de transporter l'information vers les utilisateurs.

 
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Enfin, la priorité c'est aussi la sécurité de l'infrastructure et nous travaillons à la sécurisation des moyens.

Partagez-vous ces préoccupations avec les autres DSI des Conseils Généraux ?

A vrai dire, je constate qu'il y a assez peu de collaboration avec les autres Conseils Généraux. On pourrait faire des économies d'échelles considérables avec un peu de mutualisation.

 


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