Le défi de la standardisation des plates-formes de Cloud Computing

Sous l'impulsion d'Intel et de 70 grandes entreprises, l'Open Data Center Alliance vise l'interopérabilité des plates-formes de Cloud Computing. Amazon et Google n'adhèrent pas au projet.

Alors que les plates-formes de Cloud Computing ont poussé comme des champignons ces dernières années (Amazon EC2, Google App Engine, Force.com, Windows Azure...), l'industrie serait-elle en manque de standards dans ce domaine ?

Sans aucun doute, à voir le nombre d'initiatives ayant émergé ces derniers mois sur ce terrain (Open Cloud Manifesto, Cloud Security Alliance, Distributed Management Task Force, NIST, The Open Group...). Mais on attendait toujours la naissance d'un consortium qui soit au Cloud ce que le W3C est au Web. A savoir : un organisme définissant et pilotant ses standards techniques et fonctionnels.

Ce sera peut être le cas avec l'annonce de la création de l'Open Data Center Alliance qui vise à rendre interopérables les différents environnements de Cloud Computing. Un projet dans lequel Intel est impliqué mais pas seulement.

BMW, Lockheed Martin, Shell et Deutsche Bank soutiennent la standardisation de l'interopérabilité du Cloud

Aux côtés du fondeur américain, on trouve en effet pas moins de 70 autres partenaires : des acteurs IT mais aussi de grandes entreprises consommant des ressources informatiques à des niveaux élevés. Au premier rang desquelles BMW, Lockheed Martin, Shell, Deutsche Bank, JPMorgan Chase ou UBS et China Life. Des entreprises qui consacrent rien de moins que 50 milliards de dollars par an en dépenses IT.

Le travail du consortium Open Data Center Alliance sera articulé autour de deux chapitres. Un premier, l'Open Data Center Alliance, qui se charge de mettre à plat la plupart des architectures de Cloud Computing de ses membres (Canonical, Cisco, Citrix, Dell, EMC, Enomaly, Eucalyptus Systems, Gproxy, HP, IBM, Joyent, Microsoft, NetApp, NetSuite, Novell, Parallels, Red Hat, Univa et VMware). Le second, plus opérationnel, sera l'Intel Cloud Builders qui devrait fournir les outils et méthodes à suivre pour parvenir à l'interopérabilité entre les différents Clouds.

Yahoo!, Apple, AMD et ARM ne sont pas de la fête

Si l'objectif de ce programme est ambitieux (avec une première feuille de route définitive au premier trimestre 2011, le commencement des travaux entre 2011 et 2014 pour un rendu final en 2015), un bémol est toutefois à signaler.  

Certains acteurs IT, pourtant incontournables  dans l'écosystème du Cloud Computing - Google et Amazon en tête ou d'autres comme Yahoo! et Apple -, sont en effet absents de la démarche. Si Intel explique qu'ils sont les bienvenues, le fondeur ne s'est cependant pas étendu sur les raisons qui les ont poussés à ne pas adhérer au projet.

Sachant qu'il aurait pu également prendre la peine d'inviter dans ce grand bal de la standardisation du Cloud les acteurs de son marché, comme AMD, ARM ou Nvidia. Et du coup promouvoir un consortium beaucoup plus influent. Ce que le W3C a réussi à faire dans le monde des technologies Web.