|
|
Anne Daniel
DRH
Soltim-Proval |
|
Anne Daniel
"Les périodes d'inactivité professionnelle sont fréquentes, il faut les vivre de façon positive"
Rester actif et pouvoir justifier le temps passé en recherche d'emploi - quel que soit le projet entrepris - font partie des clés d'un retour réussi dans le monde de l'entreprise.
24/03/2006 |
|
|
|
JDN
Solutions. Quelle est votre réaction face à des périodes de chômage apparaissant sur un CV ?
Anne Daniel. Tout d'abord, je n'employerais pas le terme de "chômage", qui est un peu poussiéreux à mon goût, mais plutôt celui de "période transitoire". Il s'agit de périodes d'inactivité professionnelle, cela arrive très fréquemment, de périodes transitoires "hors mission" qu'il faut vivre de façon positive.
Sur leur CV, certains candidats positionnent ces périodes transitoires de la même manière que leurs périodes d'activité. En clair, ils montrent qu'ils ont géré leurs périodes "hors mission" de la même façon que celles "en mission".
Quelles initiatives sont valorisantes à vos yeux ?
Pendant une période transitoire, on peut ainsi bâtir un projet personnel, familial, dans le monde associatif - en donnant du temps aux autres - mais aussi mettre à jour ses connaissances et pourquoi pas passer un diplôme en reprenant le chemin de l'école.
Comment un candidat se distingue-t-il des autres sur ce point ?
Le point principal pour moi est de rendre cette phase dynamique et de réussir à la vendre auprès du recruteur. Il faut convaincre le recruteur que cette période à été utilisée à bon escient. Chez certains candidats, c'est très clair, alors que chez d'autres, on ne voit pas bien ce qu'ils ont fait, ils sont restés "en attente".
Je recherche par exemple des consultant avant-vente, censés déployer nos solutions chez nos clients. Celui qui aura su s'intéresser au domaine de l'assurance de la personne, qui aura éventuellement pris des rendez-vous avec nos prospects, voire nos clients, qui aura navigué dans le monde qui est le nôtre ou qui sera allé à des conférences, celui-là pourra m'intéresser.
Les initiatives valorisantes sont d'aller à des conférences ou séminaires liés à la reforme de la santé, de suivre l'évolution de nos produits et de nos offres, d'être au fait de ce qui se passe au niveau réglementaire, etc.
De quels moyens les candidats disposent-ils pour optimiser au mieux leur recherche d'emploi ?
|
|
Un candidat qui lit régulièrement la presse y trouvera forcément de très intéressantes informations" |
|
Il y a les moyens institutionnels, tels que l'APEC, les cabinet privés ou la dépose de CV sur les sites spécialisés que nous consultons, en tant que recruteurs, systématiquement.
Il ne faut pas oublier non plus de surfer sur les sites Internet des entreprises. Il faut également lire la presse. Un candidat qui la lit régulièrement y trouvera forcément de très intéressantes informations, notamment dans la presse économique.
Et puis, il y a ce que j'appelle la toile d'araignée, c'est-à-dire le réseau, pour "driver" [ndlr : conduire] les informations. Les candidats peuvent par exemple solliciter des entretiens informels, de 20 minutes, auprès de personnes travaillant dans le secteur qu'ils ciblent. L'objectif est d'en ressortir avec une ou deux informations clés, qui permettent d'avancer dans leurs recherches.
Ne pas négliger
non plus les associations et les réseaux d'écoles, celles de type ENSI par exemple, qui possédent des réseaux d'anciens à part entière. Cela fait toujours plaisir d'avoir un ancien camarade au téléphone et de le renseigner sur tel ou tel point de sa recherche.
En résumé, vos principaux conseils aux candidats ?
Ce que je recherche, ce sont des gens qui restent positifs et dynamiques pendant leur période de recherche, qui réussissent à convaincre le recruteur qu'il ont construit quelque chose pendant cette phase d'inactivité. Peu importe quoi, il faut le présenter comme une période active, identique à celles passées en entreprise.
Le dosage idéal, s'il existe, est de mixer la famille - un tiers -, l'associatif - un tiers également - et le développement d'une compétence supplémentaire ou l'obtention d'un diplôme. Le (bon) recruteur saura identifier ces éléments. Il faut que la période reste un bon souvenir, où l'on a appris. Il ne faut pas oublier que tout le monde y est confronté.
|
|
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions |
|
PARCOURS
|
|
|
|
Anne Daniel est diplômée d'un 3ème cycle - DESS affaires Internationales et langues étrangères. Elle est DRH de Soltim-Proval, qui fait partie du pôle "progiciels & services pour l'assurance de personnes" du Groupe Cegedim.
Elle possède 18 ans d'expérience dans le secteur de l'informatique, dont plus de 10 ans dans les métiers des RH. Elle a travaillé plus particulièrement sur les aspects de développement RH (recrutement, formation, rémunération, gestion des compétences, accompagnement au changement) au sein d'entreprises françaises et anglo-saxonnes.
|
|
|
|