Le CCTP : élément clé pour un appel d'offres en matière de convergence voix / données

Comment adresser au mieux les problématiques actuelles de rationalisation des infrastructures de télécommunications voix et data et de réseaux haute disponibilité dans le cadre d'une consultation publique ? Décryptage.

Les attentes du secteur public en matière d'infrastructures télécoms

Dans le contexte actuel de modernisation numérique, les entités du secteur public (collectivités locales, territoriales, EPIC, etc.) voient le système d'information occuper une place de plus en plus importante. Elles doivent en effet fournir un nombre croissant de services en ligne à des usagers particulièrement exigeants vis-à-vis des administrations.

Cela impose donc de faire évoluer le système d'information, qui doit bien sûr être sécurisé, accessible, disponible 24h / 24 (et 365 jours / an !). L'entité doit également être capable d'absorber la mise en œuvre plus ou moins progressive de nouveaux pans d'activités numériques tout en respectant des contraintes budgétaires qui ont tendance à se durcir. Les attentes sont donc fortes en termes de qualité  (solutions performantes et innovantes), mais aussi en termes de rationalisation, car cette modernisation ne doit pas se faire au prix de dépenses dissuasives.

L'expression des besoins dans le cadre du Cahier des Clauses Techniques Particulières  (CCTP) des appels d'offres

C'est là toute la problématique : nous rencontrons souvent des CCTP qui laissent peu de latitude pour des solutions qui pourraient répondre aux enjeux actuels. En effet, dans une majorité de cas, les différents composants du système d'information sont traités dans des appels d'offres distincts, et techniquement assez contraignants en termes de solutions techniques. On voit ainsi passer pour une même entité un appel d'offres sur le périmètre de la data, puis quelques mois après un appel d'offres voix, dans lequel il est fait mention des T2 et des T0 nécessaires, etc...

Et c'est cette restriction qui s'avère finalement assez limitante : elle ne permet pas d'unifier les sujets, d'aborder les problématiques sous l'angle de la convergence voix/data, alors que cette orientation est très souvent privilégiée par les entreprises du secteur privé qui y trouvent de nombreux bénéfices techniques et économiques. Elle n'autorise pas non plus la réponse via certaines technologies plus innovantes, comme la ToIP par exemple dans le cadre de la voix. Avec un CCTP orienté "services" et non technologie ou produit, les DSI se verraient offrir des solutions plus riches, plus en phase avec leurs besoins.

Les solutions pour remédier au problème et remporter l'adhésion des entités du secteur public

L'outil clé, c'est le CCTP : lui seul peut ouvrir la porte à une approche différente.
La tendance aujourd'hui consiste à profiter de l'intégration voix/data en IP, tout à fait possible puisque l'on est sur une technologie unique que ce soit pour la téléphonie, les flux applicatifs, etc. Il y a donc un intérêt fort pour le secteur public à aligner les consultations voix/data : outre un effet bénéfique lié à l'harmonisation des délais de sorties de contrats, cette approche globale permet de réaliser des économies d'échelles substantielles, grâce à une rationalisation des infrastructures et des prestataires. Pour autant, cela ne signifie pas forcément que l'on doive contractualiser avec un prestataire unique, même dans le cadre d'un appel d'offres qui prévoit la convergence des services, il est tout à fait possible de confier différents lots à différents fournisseurs !

Par ailleurs, le seul moyen aujourd'hui de répondre de manière pertinente à des exigences de réseaux haute-disponibilité, c'est de proposer des architectures multi-opérateurs, que par nature ne peuvent pas proposer les titulaires de la licence. Or, les CCTP sont souvent fermés aux non-opérateurs, et les solutions possibles sont par nature mono-opérateur. Dans le meilleur des cas, cela permet la redondance mais sur un seul réseau. Une approche plus ouverte permettrait à coup sûr d'envisager quoi qu'il arrive la continuité du service en marge de toute Garantie de Temps de Rétablissement (GTR). C'est une démarche qui demande une réflexion un peu différente, mais qui s'avère vraiment efficace.

Réalisation de gains économiques pour les organismes du secteur public avec ce type de solution

Les premiers gains à espérer sont bien sûr d'ordre technico-économique : en utilisant la capillarité géographique de chaque opérateur, il est possible de composer des offres vraiment gagnantes. Autre gain significatif : accéder à plus de redondance, et donc à de la haute disponibilité. Avec l'avènement de la ToIP, il est possible de mettre en œuvre une solution de ToIP en s' appuyant sur un opérateur différent de celui de leur réseau data existant. 

En redondant  les deux réseaux entre eux, il devient possible de donner à la téléphonie la fiabilité nécessaire à une telle application, mais en plus de bénéficier sans frais supplémentaire d'un secours pour le lien data. Services supplémentaires innovants, performance du réseau et rationalisation : l'équation s'avère gagnante sur tous les plans.