Crise, investissement et PLM : bilan d’un an de coexistence

Nécessité de reprise des investissements ou réponse au soi-disant redémarrage de l’activité : les nouveaux projets de PLM sont de plus en plus d’actualité. Si tant est qu’ils avaient disparu, ils sont de toute façon indispensables pour tous.

Quatorze mois après ce terrible septembre 2008, les bilans financiers des éditeurs de logiciels, quel que soit leur métier, montrent en quasi-totalité un redéploiement des revenus issus des nouveaux projets vers les services en passant par la maintenance de projets récurrents. Cela traduit ainsi dans les chiffres la frilosité envers l'avenir ressentie par tout un chacun.

Cela se vérifie tant dans la publication des chiffres trimestriels ou annuels des éditeurs ou des études telles que celles de Truffle 100 Europe, EuroSoftware 100 et Syntec Informatique. Une autre confirmation de la tendance court terme des investissements informatiques se mesure dans le développement de plus en plus important du SaaS , modèle économique qui conquiert tous les jours de nouveaux secteurs. Ainsi en témoigne Gartner et son étude récente signalant un très respectable +18% de progression sur 2009 (retour à la croissance à deux chiffres) à un bien respectable niveau mondial de 8 milliards de dollars.

En résumé, publication de chiffre d'affaires et études indépendantes confirment bien qu'en 2009 les nouveaux projets se sont réduits (baisse des licences), on s'est concentré sur l'existant (augmentation des services) en maintenant les investissements passés (stabilité de la maintenance) ou privilégiant le fonctionnement vs l'investissement (accroissement du SaaS).

Paradoxalement, les projets de PLM, au sens gestion des données techniques et travail collaboratif, se sont bien maintenus. Voire même accrus. Où donc chercher l'erreur ou l'explication ?

Tout d'abord, dans la séparation des secteurs CAD et PLM. Plus anciens et coûteux unitairement, les postes de conception assistée par ordinateur font très clairement l'objet de ralentissement des investissements. Echappent à cette restriction, les obligatoires remplacements de solutions obsolètes conseillées par voie de rationalisation et de migration de parc 2D/3D.

Pour le reste, stop aux frais. A l'opposé, plus récente et moins chère unitairement, la gestion des données techniques (GDT) se démocratise et devient raisonnablement possible pour des PME-PMI ne souhaitant pas se noyer dans des projets pluriannuels et nécessitant des armées de consultants. Avec dans la quasi-totalité des cas la promesse tenue d'un ROI important à horizon présentable. Et ceci, pour l'Industrie bien sûr, mais aussi et de plus en plus l'Ingénierie, le BTP, la distribution, le médical... Bref, NO LIMIT lorsqu'il s'agit d'être plus compétitif.

Bien sûr, ces applications sont très structurantes et peuvent en faire réfléchir plus d'un. Quand on doute du lendemain, ce n'est pas véritablement le meilleur moment pour se lancer dans ce type de projet. Entre les "c'est la faute à la crise", "mes budgets sont bloqués" ou "je ne suis pas assez gros", les fausses barbes ne manquent donc pas.

A l'inverse, pour les sociétés moins sujettes à la crise de part leur secteur ou souhaitant profiter de l'occasion pour mieux rebondir, le moment est idéal : un peu moins de charge libérant les équipes pour la mise en place, une tendance déflationniste pour négocier les prix à la baisse et un zeste d'audace pour dépasser les concurrents.

La publication des chiffres 2010 des éditeurs concernés (PTC, Siemens, Dassault Systèmes, ...) et le retour d'expérience des nouveaux utilisateurs à partir de 2011 témoigneront de cela. D'ici là et classiquement : à chacun son bon vent !