D’une mentalité de nomade à une mentalité de bâtisseur
L’urbanisme des systèmes information apparaît dès lors que la question suivante est posée : comment peut-on isoler ce qu’il faut refondre, ce qu’il faut maintenir et ce qu’il faut garder en l’état ?
Certaines
entreprises disposent de systèmes d’information formés d’un empilement « au fil
de l’eau » des applications. Elles se sont construites au fur et à mesure, les
interfaces, non normalisées, se sont développées spécifiquement et propagent au
lieu de les absorber, les contraintes d’évolution, rigidifient et fragilisent
le SI. Il n’y a pas d’infrastructure cohérente. Ce type de SI est présent
surtout dans les banques.
La
problématique qui se pose alors est la suivante : « comment continuer à faire évoluer
le système
» ?
Par
contre d’autres entreprises ont un SI présentant des applications développées
sans souci de communication. Ce type de SI est un modèle que l’on pouvait voir
dans les grands systèmes hospitaliers par exemple (un malade peut être connu du
service administratif mais pas du service qui va le soigner). Faire évoluer le
système est là aussi compliqué : des données sont répliquées, il faut de plus
faire communiquer les systèmes entre eux.
On
pouvait aussi rencontrer certains SI ou les applications communiquent. Ceci
dit, le SI n’est ni homogène (il n’y a pas d’infrastructure fédératrice, les
différents systèmes composants sont restés tels quels, développés avec des outils
différents par exemple), ni structuré (la réflexion n’est pas menée d’après les
composants du système d’information dans une étude d’architecture globale).
Pour
résumer, les DSI sont dans la situation suivante : il n’est plus possible de
faire évoluer le système sans le reconstruire et refondre le système dans le
contexte que nous venons d’évoquer devient impossible pour des raisons de :
* complexité : « la complexité fait
qu’on a du mal à en contrôler l’avancement, et à réunir les équipes compétentes
nécessaires, ce qui oblige à faire largement appel à la sous-traitance et rend
plus problématique encore la maîtrise globale. ».
* délais,
* coûts.
Il
faut savoir que la valeur ajoutée d’une refonte totale de système est
marginale. On estime à seulement 20% la part du système totalement repensé, le
reste (80%) étant refait à l’identique. Par contre le risque pris lors d’une
telle transformation et le coût portent sur les 100% du projet. Rappelons que
les directions informatiques sont alors liées à leurs constructeurs et veulent sortir
de ces monopoles, reprendre les rênes de leurs solutions informatiques.
Aujourd’hui,
les enjeux pour les DSI sont les suivants :
* Comment
continuer de faire évoluer le système dans la maîtrise des coûts et de délais ?
* Comment
le faire en concentrant l’effort sur les parties à plus forte valeur ajoutée ?
* Comment,
dans le même temps se libérer du joug des gros constructeurs ?
Ne
faudrait-il pas que les informaticiens passent d’une mentalité de nomade à
une mentalité de bâtisseur ?