Le Flash à l’assaut du marché
Pourquoi le Flash transforme-t-il le marché du stockage ? Et quelle nouvelle technologie menace désormais de bouleverser le marché dans un avenir proche ? Le point.
Selon l’étude trimestrielle Quarterly Disk Storage Systems Tracker d’IDC, la technologie Flash continue de bouleverser le marché du stockage d’entreprise. De fait, les résultats indiquent que le segment Flash représente désormais officiellement la moitié du total des ventes en EMEA. Les systèmes de stockage Flash ont enregistré une croissance à deux chiffres, notamment sous l’impulsion des baies 100 % Flash, qui ont progressé de 113 % d’une année sur l’autre chez les utilisateurs.Alors, pourquoi le Flash transforme-t-il le marché du stockage ? Et quelle nouvelle technologie menace désormais de bouleverser le marché dans un avenir proche ?
Les entreprises souhaitent faire migrer leurs données performantes et critiques vers le Flash
Les entreprises ont au départ ajouté le Flash en complément de leurs disques durs, comme niveau de stockage intermédiaire ou comme mémoire cache. Le but était d’améliorer les performances tout en limitant au minimum le volume total de mémoire Flash coûteuse, en réservant celle-ci aux données les plus actives. Cependant, ce dispositif repose sur des processus complexes pour faire en sorte que les bonnes données soient conservées dans le cache ou au niveau de stockage intermédiaire. Par conséquent, les utilisateurs recherchent des moyens de combiner le Flash de manière plus intelligente et économique.
Aujourd’hui, les entreprises sont de plus en plus désireuses de faire migrer l’ensemble de leurs données vers le stockage Flash afin d’obtenir des performances élevées et constantes de leurs applications. C’est là l’une des tendances majeures expliquant la croissance du marché des SSD et ayant pour conséquence une baisse des prix, ce qui rend ces supports plus intéressants et favorise leur déploiement à plus large échelle. Traditionnellement, les entreprises cherchant à rehausser leurs niveaux de performances devaient acquérir quantité de SSD, la facture totale étant hors de prix. Il leur est désormais possible d’en acheter à moindre coût pour des performances équivalentes.
En dépit de la baisse des prix, ce type de
solution n’est encore adopté que par les entreprises qui peuvent se le
permettre financièrement et les destinent à une certaine catégorie
d’applications car les SSD demeurent relativement onéreux. Toutefois, même si
les dépenses d’investissement (CapEX) viennent toujours en tête des
préoccupations pour les entreprises envisageant les SSD, ceux-ci offrent
également des avantages considérables en termes de dépenses d’exploitation
(OpEX).
Les SSD tracent leur propre voie
A l’origine, les SSD ont été conçus à la fois pour se présenter et se comporter comme les disques durs. Ils utilisaient donc au départ des interfaces SAS et SATA car celles-ci fonctionnaient bien pour les disques durs, offrant une ample bande passante, et il était simplement plus pratique de reprendre l’infrastructure existante sur les PC. Or la technologie SSD est capable de performances bien supérieures, tandis que les standards SAS et SATA voient les leurs inévitablement plafonner.
Ces derniers temps, on observe que l’interface PCIe est de plus en plus adoptée pour les SSD dans des solutions de stockage Flash, ce qui augure de meilleures performances et des temps de latence réduits par rapport aux disques SATA/SAS sur serveurs grâce à la connexion directe. Réalisant pleinement leur potentiel, les SSD tracent à présent leur propre voie en se dotant d’une nouvelle interface plus performante et qui utilisent leur propre facteur de forme.
Le Flash devient de plus en plus facile à déployer
A l’heure actuelle, les logiciels d’entreprise les plus courants, notamment les dernières versions de Windows et Linux, sont optimisés pour les SSD PCIe, grâce à l’intégration de l’interface standard NVMe dans les distributions des systèmes d’exploitation. Les entreprises n’ont donc plus à se procurer des pilotes propriétaires si le serveur fonctionne sous Windows ou Linux, car le système communique directement avec l’architecture Flash.
Les utilisateurs peuvent désormais utiliser le
Flash dans leur environnement sans les complications que cela impliquait
jusque-là, puisque les ordinateurs Windows le reconnaissent comme
un périphérique de stockage local immédiatement opérationnel, ce qui en
fait une véritable solution Plug & Play.
Le Flash décolle grâce à
l’évolution des datacenters
Le datacenter Flash a fait du chemin. Les baies
100 % Flash – en pointe dans l’essor du marché Flash, avec une croissance
de 113 % d’une année sur l’autre chez les utilisateurs selon IDC –
constituent une solution séduisante. Elles sont caractérisées par leur simplicité, leur évolutivité,
leurs performances élevées et stables sans mémoire cache ni niveau de stockage
intermédiaire, leur faible coût total d’exploitation (TCO). Elles jouent
également un rôle dans la tendance plus générale que nous observons sur la réduction des composants
mécaniques dans le datacenter.
Plus particulièrement, la croissance des SSD
s’explique aussi en partie par la transition vers la « 3ème plate-forme »,
un terme forgé par IDC pour décrire un certain nombre de tendances dans la structure
des datacenters. Notamment celle consistant à utiliser des modules plus
standards pour faciliter la mise en place d’une infrastructure flexible et
évolutive, aboutissant à une exploitation plus efficace et économique
du datacenter.
Les entreprises à très grande échelle comme
Facebook, pionnières de la 3ème plate-forme, emploient depuis
leurs débuts les SSD en tant que composants modulaires de cette infrastructure.
Selon IDC, alors que la technologie des disques durs n’est pas conçue pour ces
applications, les SSD sont « une technologie
clé qui modifie l’ensemble du paysage du stockage et fait de la troisième
plate-forme une réalité. » Alors que le concept de la 3ème plate-forme
se répand, la demande de SSD monte en conséquence.
A l’avenir, la technologie « NVMe over fabrics » ou « Flash on the wire » deviendra également de plus en plus courante. Cette forme d’architecture PCIe externalisée est vraisemblablement appelée à représenter le futur des baies 100 % Flash en réseau. Plutôt que d’installer de la mémoire Flash dans un serveur d’ancienne génération, une architecture Flash permet d’intégrer la technologie Flash dans un environnement directement connecté, ce qui réduit les temps de latence du réseau. Des standards NVMe sont également à venir pour la gestion des composants, de sorte que ceux de différents fournisseurs puissent opérer de concert au moyen d’un système de commande et de contrôle centralisé.
Par ailleurs, une mémoire Flash non volatile de
nouvelle génération se profile. Notre solution Flash PCM est tournée dans cette
direction et préfigure l’avènement d’une nouvelle génération de mémoires
dont les performances surpasseront celles du Flash et avoisineront la rapidité
de la DRAM. Au cours des prochaines années, nous nous attendons à
voir ces mémoires intégrées dans une nouvelle catégorie de SSD qui offrira
des possibilités encore supérieures et permettra de mettre en œuvre les
futures solutions analytiques.
Si le Flash monte en flèche, c’est dans une large mesure en raison de la nette arrivée à maturité ces dernières années du marché Flash, qui a trouvé ses marques : les SSD se sont affranchis de l’héritage des disques durs pour exploiter le potentiel offert par leur rapidité et leur format, devenant ainsi plus accessibles et plus pratiques. Parallèlement, les évolutions des infrastructures font que le Flash est mieux accueilli dans l’environnement de travail, n’étant plus une source de complications pour les services informatiques. Les solutions Flash peuvent en effet être opérationnelles le jour même. Enfin, les grandes tendances orientent le datacenter vers le 3e plate-forme et accentuent l'attrait pour les SSD. La vague du Flash n’est pas près de retomber et toute une série de technologies Flash innovantes s’annonce déjà à l’horizon.