2018 marquera l’avènement de l’IA, de l’informatique hybride, distribuée et automatisée

Quelles sont les grandes tendances qui vont marquer l’année 2018 et vont venir bouleverser les codes pour l’entreprise numérique ? Le point.

1. Les technologies d’innovation porteront leurs fruits en entreprise

L’intelligence artificielle, la robotique, la réalité augmentée et virtuelle ne sont pas de nouveaux concepts. Ces technologies émergentes feront partie de notre quotidien. Parmi de nombreux exemples, citons notamment Air New Zealand qui utilise le « deep learning » couplé à des lunettes de réalité augmentée pour mieux évaluer les besoins de sa clientèle et y répondre plus rapidement : quelle est l’identité du passager, son voyage, les services complémentaires souscrits, mais aussi son état de stress, et de fatigue grâce à l’analyse comportementale. 

On pense aussi à l’impact que peut avoir l’intelligence artificielle dans le monde du sport, comme nous l’avons vu cette année sur le Tour de France : l’analyse des données en temps réel, combinée à l’analyse de données historiques, permet une nouvelle expérience du cyclisme pour les fans, comme pour les professionnels. L’utilisation d’algorithmes a ainsi permis de faire de l’analyse prédictive et d’engager encore plus l’implication des fans dans la course, en prédisant l’évolution de la course, d’un coureur ou d’une échappée, en temps réel : une véritable expérience « second-écran ». Jusqu’à présent, chacune de ces technologies était abordée séparément. En 2018, nous allons constater la puissance de ces technologies, les combiner, et considérer systématiquement leurs potentiels en entreprise.

 2. Les capacités d’automatisation et d’orchestration seront les clés du développement de l'informatique hybride

La récente étude Dimension Data/451 Research a révélé que 45% des organisations éprouvent des difficultés avec la gestion simultanée de leurs différents environnements IT. Le manque d’automatisation est un frein pour les entreprises à prendre en compte la culture DevOps, et ainsi bénéficier de développements agiles.  En effet, si l’infrastructure, si les « Ops », et si la programmabilité de l’environnement ne sont pas au rendez-vous, il est impossible de mettre en place des processus de développements, d’intégrations, et de déploiements continus. En 2018, les applications et l’infrastructure demanderont toujours plus de programmabilité, et le rythme doit s’accélérer. Pourquoi ? Parce que le plus grand risque aujourd’hui pour une entreprise est de ne pas pouvoir se transformer assez vite : la vitesse et l’agilité sont essentielles. 

Pour gérer un environnement IT hybride, il est nécessaire d’investir dans des services automatisés, totalement managés, et de facto hybrides. Les entreprises ne veulent pas avoir à se soucier de savoir si leurs ressources reposent sur un équipement sur site, chez un fournisseur cloud, sur une solution hyperconvergée, ou tout ceci à la fois, elles veulent pouvoir disposer de ces ressources de façon totalement automatisée. L'automatisation doit englober la découverte, la standardisation, le déploiement, mais aussi, et c’est le plus complexe l’intégralité des opérations d’exploitation tout au long de la vie de cette ressource - et le marché a encore du chemin à parcourir sur ce dernier point.

3. La technologie « Blockchain » sera l’élément principal de sécurité des modèles distribués

Force est de constater que les modèles de transactions centralisés ont subi de nombreuses attaques. Ces dernières semaines ont vu par exemple l’exposition de 145 millions d’informations de crédit de consommateurs américains (touchant ainsi 45% de la population américaine). Avec un registre distribué, les cybercriminels n'ont plus de base de données centrale à attaquer. Lorsque l’information est chiffrée et distribuée sur de nombreux ordinateurs, et que les maillons de la chaîne se valident les uns les autres, où est le périmètre ? Qui est attaqué ? C'est une architecture intrinsèquement plus sécurisée. 

Dans le secteur financier, nous avons constaté récemment un déplacement significatif des capitaux des marchés européens et américains vers des plateformes blockchain, une tendance que l’on retrouve aussi sur les marchés japonais, pourtant plus conservateurs. Ironiquement, même les cybercriminels font confiance à la cryptomonnaie, basée sur la technologie blockchain pour le paiement des rançons demandées. 

Tout ceci explique pourquoi la blockchain sera utilisée pour faciliter le déploiement à large échelle de l’IoT, qui par nature requiert un modèle distribué de transport et de traitement des données, des communications « Machine-to-Machine ». Dans un monde IoT, des millions de transactions doivent être traitées chaque seconde, provenant de capteurs différents et distribués et de multiples localisations. Un modèle de traitement centralisé n’est pas idéal, il serait cher, difficile à mettre à l’échelle et surtout trop lent. En effet, l’IoT industriel requiert souvent un traitement local et en « temps réel » des données, il faut donc réduire au maximum la dépendance (latence et de disponibilité) induite par des liaisons longue distances et les systèmes centraux.

Enfin, nous avons déjà vu des attaques massives exécutées à partir de terminaux IoT. En effet, la capacité d’investissement des industriels IoT est souvent faible dans la sécurité, ces objets sont particulièrement vulnérables. La Blockchain peut jouer un rôle considérable pour la sécurité de ces appareils, garantissant ainsi la pertinence des données collectées, et le contrôle des ressources de l’entreprise.

 4. Seules les organisations qui réussiront leur transformation numérique survivront

Une infrastructure agile n’est pas le seul bloc fondateur requis pour atteindre la suprématie digitale. Il faut aussi s’assurer que l’architecture du système d’information et les structures de données sont en place. Il faut donc s’attendre à ce que les entreprises recherchent un nouveau genre d’accompagnement. Dans le passé, les entreprises étaient à la recherche de conseils sur la façon d’améliorer un domaine technologique spécifique. Aujourd’hui, elles recherchent une approche plus globale, une stratégie complète pour engager et assurer leur transformation digitale. Ainsi nous sommes convaincus que les entreprises établies, qui ont activé leur transformation digitale, modernisé leurs architectures et pris en compte l’automatisation ont une opportunité dans l’année qui arrive de se battre à armes égales, avec les nouveaux entrants. En effet, les start-up nées avec le cloud commencent elles-mêmes à être concurrencées dans certains secteurs. Les grandes entreprises ont donc la capacité de conserver, et surtout développer leurs parts de marché grâce à leur crédibilité établie, leur histoire, leur base de clients, tout en continuant à être perçue comme une entreprise innovante, telle qu’elles l’étaient probablement au premier jour.