Alain Joubert (IBM) "Il existe un frein psychologique à la Business Intelligence en mode Cloud"

Big Blue a remanié son offre phare dans la Business Intelligence. Le lancement d'une déclinaison en mode Cloud Computing de la plate-forme décisionnelle est prévue.

JDN Solutions. Comment vous positionnez-vous sur le marché de la Business Intelligence en mode Cloud ?

Alain Joubert. Des solutions de BI en mode Cloud existent, mais au final elles ne sont pas tellement adoptées par les clients. Pas pour une raison technologique, mais plutôt presque philosophique. L'information de pilotage est en effet considérée comme du domaine de l'information stratégique. Les entreprises préfèrent conserver ce type de système en interne, sans compter qu'il nécessite d'intégrer des sources très diverses de données.

Il existe donc un frein psychologique à la BI en mode hébergé ou Cloud. Il est encore trop tôt pour qu'elle soit adoptée en France. C'est néanmoins un type de solution qui va se développer, mais il est très difficile d'estimer dans quelle proportion.

Notre dernière offre, Cognos 10, est capable de fonctionner aujourd'hui en mode hébergé, mais nous proposerons d'ici la fin en France une version spécifiquement conçue pour fonctionner dans le Cloud.
 

"Avec Cognos 10, nous sommes revenus avec une solution à l'état de l'art en termes de rendu utilisateur"

Concernant Cognos 10, n'avez-vous pas l'impression de pénétrer le marché avec une offre juste à niveau comparé à ce qui existe chez vos concurrents ?

Ce n'est absolument pas le retour de nos clients. La version 8 de Cognos permettait de mettre en place une infrastructure de Business Intelligence robuste, mais il est vrai que nous avions à l'époque privilégié plus le back end que le front end qui se trouvait moins sexy qu'ailleurs.

Mais on a depuis beaucoup travaillé sur cette nouvelle version. Nous sommes revenus avec une solution à l'état de l'art en termes de rendu utilisateur, et avons soigné la compatibilité ascendante. Aujourd'hui, la solution est déployée en France chez 25 clients dont la BPCE, qui était depuis plus d'un an en beta test sur plusieurs milliers d'utilisateurs.

Comparé à la concurrence, nous utilisons un moteur Olap en mémoire depuis des années, et notre moteur de reporting TM1 fonctionne en 64 bits ce qui n'est pas le cas chez beaucoup d'autres éditeurs. Cognos 10 va cependant au-delà de ces atouts et s'appuie sur un frontal unique permettant d'accéder à des informations de pilotage, qui ne nécessite pas de changer d'outil. Toutes les données sont accessibles depuis un  tableau de bord unique.

"Les appliances décisionnelles constituent un facteur différenciant pour les entreprises"

Cela concerne des informations issues aussi bien des bases de données de reporting que du moteur d'analyse en mémoire mais aussi de l'analyse statistique grâce aux fonctions héritées de SPSS. Sachant que du côté client, le coût de la maintenance n'évolue pas. Il reste identique à celui de Cognos 8 en dépit de l'élargissement du périmètre de la maintenance aux nouvelles fonctions disponibles.

Les appliances décisionnelles fleurissent dans les entreprises. Comment répondez-vous à leurs attentes dans ce domaine ?

L'appliance décisionnelle est un marché important dans la stratégie d'IBM en matière de Business Analytics. Cette offre complète notre portefeuille de solutions logicielles avec une approche modulaire qui permet de mettre rapidement des informations dans des datawarehouse sans être trop intrusif par rapport au système d'information.
 


Il faut savoir par ailleurs que le rapprochement avec Netezza [ndlr racheté par IBM en septembre 2010 pour 1,7 milliard de dollars] devrait être finalisé en mai. L'intégration de leurs équipes, 425 personnes dans le monde et une dizaine en France, a déjà commencé et sera mené à terme d'ici là en fonction des obligations réglementaires propres à chaque pays. Netezza est une filiale d'IBM rattachée à notre division Information Management

Alain Joubert est directeur Business Analtyics chez IBM.