Cegid lancé dans la course folle du PGI hébergé

Tiraillé entre ses envies de croissance externe et de profonde mutation capitalistique, Cegid a su tirer les bonnes cartes pour briller aujourd'hui sur la scène hexagonale du progiciel de gestion intégrée.

Avec ses 228,2 millions d'euros affichés au compteur de son chiffre d'affaires pour l'année 2006, le lyonnais se positionne en effet d'emblée comme le deuxième éditeur de logiciel hexagonal, juste derrière Dassault Systèmes depuis le récent rachat de Business Objects par SAP (lire l'article du 09/10/2007).

Mise devant le fait accompli suite à une ordonnance publiée en 2005 par le juge des référés du Conseil d'Etat qui évoque alors une situation de quasi-monopole du nouvel ensemble, Cegid aura finalement du attendre le mois de novembre 2006 pour voir finalement cette fusion entérinée.

Comptant 2 000 collaborateurs - dont 420 pour des activités liées à la R&D -, Cegid a depuis développé la couverture fonctionnelle de ses gammes tout en faisant le pari de les étendre à des périmètres métiers variés (finance, paie, RH, production…).

Autre pan essentiel de la stratégie de Cegid : l'adressage de secteurs verticaux. C'est ainsi qu'il annonce au milieu de l'année 2005 la disponibilité de solutions visant à répondre à des besoins métier spécifique, notamment dans le domaine du manufacturing mais également à destination des entrerprises du commerce de détail.

Si les TPE/PME ont constitué historiquement le cœur de cible privilégié de Cegid, l'éditeur a cependant fait évoluer en douceur son positionnement en montrant une certaine attirance pour les entreprises du mid-market (jusqu'à 1 000 employés).

Non sans avoir parallèlement transcendé le mode de disponibilité traditionnel de ses applications - internalisé - vers celui plus flexible et modulaire du on-demand et de l'ASP qu'il a choisi pour l'ensemble de ses solutions en juin 2007. Tout en persévérant à poser ses marques dans ce domaine au travers (notamment) du rachat de Comptanoo et de son adhésion à l'ASP Forum.

Comme si elle n'avait pas été assez pimentée, l'année 2007 aura également été synonyme de révolution capitalistique pour Cegid, avec l'arrivée de Groupama en tant que principal actionnaire du groupe.

Reste à savoir si cette cession des 17,25% des parts détenues par la holding de Jean-Michel Aulas, P-DG de Cegid (ICMI) pour un montant de 87,5 millions d'euros, sera isolée ou la première d'une longue série.

A l'aune des 25 ans de Cegid, il serait cependant dommage que les actionnaires de la première heure ne soient pas tous là pour souffler ses bougies.