La mesure d'audience s'attaque aux contenus rich media

Vidéo, podcasts, streaming audio fleurissent sur les sites Web et les intranet. La mesure d'audience de ces nouveaux flux, elle, reste encore souvent réduite à la portion congrue.

Si seulement la mesure d'audience de mes contenus rich media pouvait être aussi simple que celle de mes pages Web statique... Cet espoir, nombreux sont les responsables de sites Internet - et dans une moindre mesure intranet -, à vouloir qu'il se concrétise.

Pourtant, avec la mesure d'audience de pages Web d'antan, tout était (relativement) simple. Et la mise en place d'une solution de mesure de logs serveurs comme Webalizer ou Analog ou d'analyse par marqueurs/tags (UcatchIt, Google Analytics/Urchin...) servait à établir des indicateurs clés tel que le nombre de visiteurs uniques par mois ou encore le nombre de pages vues.

Or, la multiplication des contenus rich media (vidéo, Flash, streaming audio...) a naturellement fait évoluer les problématiques de la mesure d'audience. L'une des principales étant de parvenir désormais à trouver le moyen de qualifier la lecture d'un contenu rich media et non plus seulement de la quantifier.

"La technique de mesure d'audience consistant à s'appuyer uniquement sur les logs serveurs et sur la quantité de kilobits envoyés par un serveur média est dépassée car elle ne donne aucune indication sur le comportement de l'utilisateur ", tranche ainsi Jean-Marc Merazian, directeur général de l'éditeur Nedstat.

"Certains lecteurs basés sur du Flash FLV embarquent des marqueurs de statistiques" (Francois Houste - LSF Interactive)

Et le directeur général de préciser : "pour cette raison, nous avons élaboré une technique basée sur le lecteur de contenus rich media et sur un code de mesure qui permet de savoir ce que l'utilisateur a précisément fait avec la vidéo, s'il l'a ouverte en grand format, consultée jusqu'au bout, le nombre de fois qu'il l'a jouée et aussi s'il a cliqué sur le lien contextuel contenu dans la vidéo".

Au-delà des efforts réalisés par les éditeurs de solutions de mesure d'audience, il semblerait qu'une voie parallèle puisse être suivie, consistant à mettre en place des développements spécifiques sur la base non pas de ses solutions de mesure de logs existants mais sur ses outils de diffusion de contenus rich media. Et ce, bien qu'elle s'avère loin d'être répandue.

"Certains lecteurs basés sur du Flash FLV embarquent des marqueurs de statistiques qui viennent alimenter une base de données personnalisées pour fournir des indicateurs dédiés, bien que le manque de normalisation des standards de diffusion Web comme peut l'être le format HTML pour la publication des pages Web constitue un frein certain à leur développement", analyse Francois Houste, directeur du référencement naturel chez LSF Interactive.

Avant de se lancer vers une mesure d'audience tous azimuts de ses contenus rich media, reste encore à bien délimiter le niveau de pertinence attendu et de juger de la nécessité de passer au crible de l'analyse comportementale l'ensemble de ses flux audio, vidéo ou animations Flash.

Si pour un site média, la finesse et l'exhaustivité d'analyse du mille-feuille de sa mesure d'audience pourra apparaître stratégique, cela ne sera pas nécessairement le cas avec celle des contenus rich media poussés au sein d'un intranet.

"La mesure d'audience des contenus dynamiques dans les intranets est une demande naissante qui commence à apparaître dans les appels d'offres. Reste toutefois à jauger de l'intérêt de s'intéresser à une progression de l'audience dans ce contexte particulier où l'on vise davantage la qualité des services offerts plutôt que l'analyse de la connaissance de l'intranaute", analyse Hervé Astier, directeur général de l'agence Web Inexine.