|
PDG
JBoss Inc. |
|
Marc
Fleury
Nous
cherchons à gommer les inconvénients de l'Open Source
Editeur du serveur d'applications du même nom, JBoss
a conclu le 19 février un premier tour de table.
A hauteur de 10 millions de dollars, il a été
conclu auprès de Matrix Partners et Accel Partners.
A l'occasion de cette opération, Marc Fleury, le
PDG de la société, présente la stratégie
qu'il compte mettre en oeuvre dans les mois à venir.
Principal mot d'ordre: professionnalisme.
19
février 2004 |
JDNet
Solutions : Quels sont les principaux axes de développement
stratégiques définis suite à cette levée de fonds ?
Marc Fleury :
Ce nouvel apport de fonds va être consacré
en premier lieu au développement de notre activité
marketing. Sur ce plan, notre objectif est avant tout
de pallier le déficit d'image dû au caractère
Open Source de nos produits. L'Open Source demeure en
effet trop souvent synonyme de prises de risque pour
les entreprises. Face à cette idée préconçue,
il nous semble important de promouvoir plus efficacement
notre offre de services de support technique, et ainsi
de mettre en avant notre professionnalisme. Notez que
cette solution est d'ores et déjà exploitée
par quelque 300 clients.
Nous allons également chercher à renforcer
nos équipes de vendeurs afin de mettre en oeuvre
une réelle stratégie de prospection et
ne pas gérer simplement les demandes entrantes,
ce qui était trop souvent le cas jusqu'à
maintenant.
Concrètement, qu'entendez-vous
par "professionnalisme" ?
Comme le font les éditeurs propriétaires,
nous proposons d'abord comme je l'ai dit un contrat
de support : il permet aux clients de bénéficier
d'un certain nombre de garanties, autour de la qualité
du code et de son évolution dans le temps notamment.
En outre, nous nous démarquons entièrement
de la première génération des entreprises
du monde Open Source. Je pense notamment à des
éditeurs de distributions Linux, tels que Red
Hat ou même IBM. Leurs applicatifs sont dépendants
de processus de fabrication qu'ils ne peuvent maîtriser.
A savoir: les travaux mis en oeuvre dans le cadre du
projet de Linus Torvald... Ce n'est pas notre cas. Nous
orchestrons en effet l'ensemble des développements
réalisés autour de JBoss.
Vous
vous êtes lancés récemment dans
la création d'un réseau de partenaires
?
Nous avons initié fin 2003 un
programme de partenariats en Europe. Pour l'heure, il
s'est traduit par la signature d'accords avec une vingtaine
de sociétés de services informatiques,
parmi lesquelles figure notamment Schlumberger en France.
Cette politique a pour but de proposer aux clients des
interlocuteurs locaux capables d'instaurer une relation
personnalisée avec eux. Une démarche de
certification et des prestations de support spécifiques
ont été mises en place dans ce cadre.
Quelle
est votre position vis-à-vis de l'affaire SCO ? Rappelons
que cet éditeur menace de s'en prendre aux utilisateurs
Linux pour violation de propriété intellectuelle
(voir l'interview
de Chris Sontag de SCO)
Nous avons prévu ce cas de figure en
insérant une clause de dédommagement au sein de nos
contrats de support. Cette indemnité correspond à l'enveloppe
que le client nous aura versée. Elle interviendrait
dans le cas d'une plainte déposée par
un éditeur tiers à l'encontre d'un ou plusieurs
clients, pointant du doigt des extraits de code lui
appartenant qui apparaîtraient dans les sources de JBoss.
Notez que HP fait de même. Cette mesure entre dans notre
stratégie globale qui vise à gommer les
inconvénients de l'Open Source pour n'en conserver que
les avantages (ouverture, souplesse, etc.).
Où
en est le processus de certification J2EE de votre serveur
d'applications ?
Cette démarche de certification
J2EE (pour Java 2 Entreprise Edition) qui a été
initiée auprès de Sun il y a quelques
mois déjà est en cours. Ce travail mis
en oeuvre en lien avec le Java Community Process (JCP)
n'est pas toujours évident. Mais les choses avancent.
|