INTERVIEW 
 
Christian Hiller
P-DG
Sun Microsystems France
Christian Hiller
"Plus rien n'empêche désormais que Java et .Net soient interopérables"
Suite à l'accord historique signé entre les ex-frères ennemis Microsoft et Sun Microsystems, le P-DG de la filiale française de Sun livre ses premières impressions.
08/04/2004
 
JDN Solutions : que couvre exactement l'accord signé avec Microsoft ?
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Christian Hiller : Il y a deux pavés distincts dans cet accord : le premier porte sur tous les litiges précédents, c'est-à-dire sur toutes les affaires précédemment en cours, dans différents domaines, notamment les procédures anti-trust et les brevets.

Je ne pourrais pas vous dire ce que recouvrent précisément ces "brevets", je sais seulement qu'il y avait de nombreux soucis autour de Java. Le principal est que ces guerres stériles soient terminées. Je précise que suite à cet accord, nous nous retirons également des procédures engagées dans le cadre de l'Union européenne, procédures où nous étions partie prenante.

Le deuxième pavé porte sur la coopération que Microsoft Sun Microsystems vont désormais déployer.

Les technologies Sun chez Microsoft et vice-versa, sous quelles formes ?

Nous allons certifier notre gamme de serveurs 86 avec l'environnement Windows et Java pourra désormais fonctionner correctement avec Windows. Windows XP n'avait pas de JVM [NDLR : Java Virtual Machine] intégré, désormais ce sera la cas. Nos clients ont été le véritable moteur de cet accord de collaboration avec Microsoft. Nos clients sont en effet en très grande majorité clients de Microsoft et ceux de Microsoft - dans une proportion importante - clients de Sun .

Si demain nous parvenons à créer l'interopérabilité entre .Net et Java - comme cet accord de coopération le prévoit également -, nos clients seront d'autant plus satisfaits. Leur vie ne s'en trouvera que plus agréable, confortable et simple. Encore une fois, nos clients sont les mêmes, ils avaient besoin de fonctionnalités qui nécessitaient que nous travaillions ensemble.

Les clients ont été moteurs dans cet accord"

Par exemple, je connais un client qui utilise Windows XP et Java. Il a voulu créer une application à destination du grand public mais la machine virtuelle Java devait être téléchargée par ses clients à part. Quand vous n'avez pas l'ADSL, c'est problématique...

Plus rien n'empêche qu'à terme les versions Windows soient compatibles avec Java. J'ose espérer que le discours des gens de Microsoft ne changera pas.

Comment interprétez vous ce montant de presque deux milliards de dollars (si l'on inclut les 350 millions de royalties liées à Java) ?
Je vois ce montant comme la concrétisation que Java est monétisable ! Jusqu'à présent, on nous demandait pourquoi nous continuions à promouvoir ce langage gratuit. L'expression n'est pas de moi, mais deux milliards de dollars, c'est du "serious money". Java est reconnu comme l'environnement de développement le plus répandu, nos clients avaient besoin de la machine virtuelle Java.

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Comme je l'ai déjà dit, plus rien n'empêche désormais que Java et .Net soient interopérables. Des road maps seront communiquées prochainement pour savoir comment les problèmes vont être réglés et comment nous allons travailler ensemble à cette l'interopérabilité, à la définition de normes et d'API, etc. Pour moi, au quotidien, cet accord va simplifier les relations avec les clients.

Cela étant, Microsoft et Sun restent en compétition sur de très nombreux segments : Java / .net, StarOffice / MS Office, Linux / Windows. Nous sommes désormais en situation de coopétition.

 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Christian Hiller est né en Chine, à Hong-Kong. Agé de 44 ans, il est titulaire d'un doctorat de Droit International obtenu à l'université Paris V.

2002 Directeur Général de la filiale française de Sun Microsystems en mars, puis Président Directeur Général en juin.
Ensuite... Chez Forte Software, il occupe le poste de vice-Président pour l'Europe continentale puis est nommé, après le rachat de l'entreprise par Sun Microsystems, responsable de la division OEM de Sun pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient.
Début de carrière Chez IBM, où il occupe notamment le poste de directeur des opérations du secteur "cross industry", en charge des logiciels applicatifs

Et aussi Il a vécu 12 ans en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud, parle couramment cinq langues et, après ses études, a d'abord travaillé comme plongeur professionnel sur des plates-formes pétrolières off-shore.

   
 
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