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Sébastien Vinant
Responsable du marché Utilities
Atos Origin |
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Sébastien Vinant
"La dérégulation engendre une désagrégation de la chaîne de valeur"
Projets CRM, multiplication des acteurs, places de marché, bourses de l'énergie, hubs, réseaux de transport... les chantiers ne manquent pas dans le secteur de l'énergie. Eclairage avec un expert de la question.
07/02/2005 |
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JDN
Solutions. Quels sont les chantiers actuels dans le secteur de l'énergie ?
Sébastien Vinant. Indépendamment de l'aspect dérégulation, un des chantiers actuels concerne la relation avec les clients et la mise à disposition - pour ces derniers - d'offres à travers le canal Internet. On retrouve ici la notion d'agence en ligne - comme dans le secteur bancaire ou les télécoms - permettant de gérer son contrat.
Cela touche le marché grand public - un marché de masse - et la clientèle entreprises. Pour cette dernière, les offres sont devenues plus riches : regroupement de facturation pour les multisites, services autour de la gestion des contrats, dématérialisation des factures, services autour de la gestion de l'énergie et de la maîtrise de la consommation, reporting plus évolués, etc.
Quels sont les effets de la dérégulation en termes technologiques ?
La dérégulation engendre une désagrégation de la chaîne de valeur. Avant, celle-ci était délivrée par un opérateur intégré. Désormais, elle l'est par plusieurs opérateurs qui doivent communiquer entre eux et se synchroniser à travers des processus complexes.
Les solutions collaboratives sont donc requises. Des portails pour les gestionnaires de réseau et des services liés à l'accès au réseau sont nécessaires. Les fournisseurs doivent aussi pouvoir effectuer les nominations, définir les programmes de production et de livraison à leurs clients de sorte que celui qui assure le transport ou la distribution puisse s'organiser. Ici interviennent des projets de modélisation des processus et de normalisation des messages.
Quels autres grands changements sont apparus ces dernières années ?
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 L'énergie est devenue un produit qui peut faire l'objet d'opérations de marché" |
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Un autre volet concerne les places de marché. L'énergie est en effet devenue un produit qui peut faire l'objet d'opérations de marché. Des bourses dans le domaine de l'électricité sont ainsi apparues dès 1998, tout comme dans le secteur du gaz, autour du transport.
Elles ne traitent qu'une partie des volumes, le gros étant traité entre les acteurs eux-mêmes mais elles servent à déterminer le prix de référence de l'énergie. Powernext, qui est une émanation d'Euronext et de RTE, Omel en Espagne, APX à Amsterdam et NETA en Angleterre en sont quelques exemples.
Du côté du gaz, on voit des hubs se créer, où des services sont proposés par les opérateurs de réseau de transport pour l'accès au transit du gaz. Il en existe en Grande Bretagne, en Belgique, dans le nord de l'Allemagne, zone où nous avons piloté le projet EuroHub. On retrouve des problématiques similaires à celles des bourses financières : disponibilité, transactions temps réel, etc.
Quels sont les principaux enjeux en termes de réseaux, d'exploitation ?
En ce qui concerne le réseau électrique en tant que tel, la dérégulation n'a pas d'impact sur la gestion du réseau physique, les infrastructures sont toujours présentes. RTE, ou tous les autres gestionnaires de réseau de distribution, qui sont issus des opérateurs historiques, gèrent ces aspects là.
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De grandes contraintes, notamment sécuritaires, pèsent sur des transactions hautement critiques" |
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Mais pour ce qui est des réseaux informatiques, les flux d'échanges étant très importants, de grandes contraintes - notamment sécuritaires - pèsent sur des transactions hautement critiques et sur des montants qui se chiffrent en milliards d'euros.
Vous avez géré, pour RTE, la refonte de son Système National de Conduite (SNC). En quoi cela a-t-il consisté ?
Ce système supervise le réseau français de transport de l'électricité à haute et très haute tension. Les développements, qui ont commencé il y a plus de 5 ans, ont abouti, en juin dernier, à la mise en production d'un système remplaçant celui qui était en service depuis le début des années 1980 et dont les équipements informatiques devenaient obsolètes et limités dans leurs capacités à prendre en charge l'ensemble du réseau à très haute tension - 400 kV et 225 kV - ainsi que les améliorations fonctionnelles.
Ce système de téléconduite en temps réel à haute disponibilité permet à RTE d'assurer la supervision du réseau français de transport de l'électricité et d'ajuster la production, afin de répondre à la demande nationale - 30 millions de clients dispersés sur le territoire national - et à celle des pays voisins.
Le système SNC fournit par ailleurs aux exploitants des outils d'aide à la décision et des moyens de surveillance du réseau, avec un engagement de taux de disponibilité de 99,97%. La volumétrie de données traitées est extrêmement importante. A titre d'exemple, SNC acquiert 10 000 télémesures toutes les 10 secondes et surveille l'état de 26 000 télésignalisations. Atos Origin assure en outre, depuis le premier octobre 2004, le maintien en conditions opérationnelles du système pour une durée de 5 ans.
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Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Sébastien Vinant est ingénieur ENSTA (promotion 1988)
1990 Entre chez Schlumberger pour prendre en charge la gestion de projet activité Gaz puis la direction marketing de la division Resources Management Services (Electricité, Gaz, Eau) avant d'assurer la direction du développement des activités de services.
2001 Rejoint SchlumbergerSema comme responsable de l'activité utilities.
Janvier 2004
Responsable Marché Utilities chez Atos Origin
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Dossier Energie