INTERVIEW 
 
Pascal Evrat
DSI
Manfield
Pascal Evrat
"Le best-of-breed implique d'arbitrer entre les fonctions de chaque application"
Le concepteur et distributeur de chaussures met un point d'honneur à conserver en interne la maîtrise de tous ses systèmes. Son DSI fait appel à des prestataires pour se doter des compétences nécessaires.
12/12/2006
 
JDN Solutions. Vous avez opté pour une approche best-of-breed, consistant à déployer des solutions du marché particulières pour chaque fonction du système d'information. Pourquoi ce choix ?
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 Manfield fait marcher ses magasins au best of breed plutôt qu'à l'ERP
Pascal Evrat. Venant du monde de l'ERP, je pense que le "brique à brique" est intéressant pour une PME comme la nôtre. Les applications métier conçues par les éditeurs sont faciles à mettre en place tout en présentant une couverture fonctionnelle assez large. Ces solutions sont suffisamment ouvertes pour nous éviter de déployer un outil d'intégration d'applications d'entreprise.

Avez-vous réalisé un choix de serveur particulier en vue d'assurer l'intégration de cet ensemble ?
Nous ne sommes pas centrés sur une technologie serveur particulière. Il est vrai que nos applications tournent en général sous Windows, du fait des politiques de nos fournisseurs. C'est aussi le cas de nos échanges interapplicatifs.

En revanche, pour nos bases de données, nous ne nous laissons pas forcément guider par les éditeurs. Nous essayons de conserver une certaine liberté de choisir une technologie plus standardisée, comme Oracle ou mySQL, en vue d'être plus évolutif et d'éviter les solutions sur lesquelles nous disposons de peu de compétences.

Globalement, nous signons quasi-systématiquement des contrats de licence nous permettant de revenir à une base de données plus standard le cas échéant. Nous venons d'ailleurs de faire jouer cette possibilité avec Infflux pour l'entrepôt de données gérant les approvisionnements des points de vente. Nous sommes passés d'une base pervasive particulière du marché à Microsoft SQL. Cette décision vise à préparer notre projet de plate-forme décisionnelle qui sera l'un de nos principaux chantiers 2007.

Standardiser vos bases de données prépare donc la mise en place d'une architecture de Business Intelligence ?
Notre future couche décisionnelle contribuera à renforcer l'homogénéité du système d'information"
L'idée est de remettre à plat sous Microsoft SQL l'ensemble de nos applications de gestion, paie, comptabilité, gestion commerciale, gestion des stocks, en vue de faciliter la reprise des données clefs au sein d'un datamart. Ce dernier aura pour but de réaliser des traitements croisés, par exemple pour la reconstitution de compte d'exploitation par point de vente combinant données commerciales et comptables.

La solution décisionnelle devrait être retenue d'ici la fin de l'année pour une mise en œuvre courant 2007. Cette couche transversale contribuera à renforcer l'homogénéité du système d'information.

Quelle difficulté percevez-vous dans la mise en œuvre d'une approche best-of-breed ?
Il est important de promouvoir une cohérence d'ensemble, en conservant une vision globale du système d'information. L'un des grands enjeux dans le cadre d'une démarche best-of-breed est de déterminer dans quel outil implémenter telle ou telle fonction. La frontière est en effet souvent ténue entre les différentes briques, entre les systèmes commercial et de gestion de la relation clients par exemple. Il faut se poser la question de savoir quel produit est le mieux placé, à la fois en termes d'ergonomie, de processus, et d'évolutivité.

Nous avons décidé de réaliser la saisie des attendus de réception dans notre outil de gestion logistique, basé sur Alice d'Infflux. Nous aurions pu choisir de le faire depuis notre application de gestion des achats, VCS Timeless. Cette politique nous permet de faciliter le travail de la logistique. Nous avons naturellement donné accès à cette partie au département des achats.

Par qui sont prises les principales décisions relatives au système d'information ?
Les orientations stratégiques de la DSI sont définies au niveau de la direction générale, dont je fais partie. Elle décide des principaux projets, de leur priorité et de leur séquençage dans le temps. En tant que DSI, je suis garant du respect des plannings et des arbitrages opérationnels. Pour la mise en œuvre des projets, nous impliquons les responsables métiers intéressés. Nous évitons les équipes de projets trop importantes qui pourraient engendrer des responsabilités trop diluées.

Faites-vous appel à des prestataires, et dans quels cas ?
Nous faisons effectivement appel à des prestataires. Mais le recours à des sociétés de services ne doit surtout pas nous enlever notre état d'esprit. A savoir : la volonté de déployer des solutions simples à maintenir et qui correspondent à notre réalité. Sans avoir une équipe gigantesque, nous voulons néanmoins conserver un minimum de savoir-faire sur les outils et infrastructures que nous mettons en œuvre. Cela nous permet d'abord de garder la maîtrise de notre système, mais aussi de pouvoir être une force de proposition pour l'avenir.

Dans une PME, le DSI couvre aussi bien les applications métier que l'infrastructure et les télécoms"

Pour le projet décisionnel, par exemple, nous avons recours à un prestataire qui nous permet d'acquérir la compétence et l'expertise nécessaires pour être autonome. L'idée est aussi d'éviter d'être dépendant de l'éditeur dans la durée. Pour les évolutions importantes, nous sommes naturellement amenés à nous appuyer à nouveau sur l'intervenant externe.

Nous avons par exemple procédé ainsi pour déployer une fonction EDI transporteurs au sein de notre système logistique. Nous avons fait de nouveau appel à Infflux pour la développer. Dans tous les cas, nous essayons de limiter le recours à ces intervenants, que ce soit sur la partie purement technique ou plus métier.

Vous couvrez également l'aspect télécoms ?
Dans une PME comme la nôtre, le DSI couvre aussi bien les applications métier que l'infrastructure et les télécoms. Sur cette seconde partie, j'ai fait le choix de la voix sur IP. Nous avons opté pour la technologie Centrex B3G que nous avons déployée avec l'aide d'Acs2i, SS2i qui nous épaule sur l'ensemble des aspects techniques de nos SI. Cette solution de VoIP nous permet d'intégrer la téléphonie à la manière d'un outil informatique classique. Nous en avons aussi profité pour virtualiser la fonction fax.

Ces ressources avec les postes de travail et les serveurs sont gérées par notre équipe d'exploitation au travers de processus standardisés, au sein d'une solution couvrant fonctions d'assistance, de supervision, de prise de main à distance au travers de notre réseau VPN.. Nous assurons en interne la maintenance de premier et de deuxième niveau. Les fournisseurs interviennent ensuite au cas par cas.

DSI de Manfield
Effectif
4 personnes
Réseau
Réseau Neuf Telecom avec 50 points d'accès VPN pour les 50 points de vente du réseau
Terminaux
50 postes de travail (Dell, Windows), 50 points d'encaissement (Wincor), 10 portables.
Serveurs
15 serveurs Dell (Windows)
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Pascal Evrat est notamment diplômé de l'Institut Polytechnique des Sciences Avancées.

2003 Directeur Logistique et des SI chargé de la gestion des opérations chez Manbow (Manfield SA, Fairmount, Bowen).
1999 Consultant Supply Chain spécialisé dans l'étude et le déploiement d'ERP chez PricewaterhouseCoopers.
1998 Consultant en gestion de production chez Thomson (Division Conseil).

   
 
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