Microsoft vient bousculer Google dans la recherche en Europe

Issy-les-Moulineaux accueillera un des trois centres européens de R&D consacrés à la recherche sur Internet. Objectif : améliorer l'indexation des contenus et développer les nouveaux usages, dont la vidéo et le mobile.

Le P-DG de Microsoft est actuellement en tournée en Europe. Après une escale à Londres, Steve Ballmer était le 2 octobre à Paris. Il y rencontrait notamment Eric Besson, le secrétaire d'Etat à la Prospective, à l'Evaluation des politiques publiques et au Développement de l'économie numérique. Mais il était avant tout présent en France pour y faire une annonce en matière de recherche sur Internet.

Paris, et plus précisément les futurs locaux de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, accueilleront au printemps 2009 un centre de recherche et développement consacré au moteur Live Search. Les investissements de l'éditeur américain se répartiront toutefois entre trois pôles d'excellence, dont celui d'Issy-les-Moulineaux fera partie. Les deux autres pôles seront implantés à Londres et à Munich.

Ils devraient à terme - d'ici à trois ans - accueillir plusieurs centaines de développeurs. Ces ingénieurs dédiés à la technologie Live Search s'ajouteront aux 13 000 employés de Microsoft déjà basés en Europe, parmi lesquels 2000 chercheurs et ingénieurs travaillant au sein de 40 centres de R&D (pour un investissement annuel de 600 millions de dollars).  

Travailler au référencement et à l'intégration des sources d'information et des contenus

La direction de ce nouveau centre technologique réparti sur trois villes sera confiée à Jordi Ribas, auparavant directeur de la stratégie dans la division Microsoft Windows Digital Media. Il aura en charge l'accélération de la capacité d'innovation de Microsoft en Europe autour de trois axes principaux.

"Travailler sur les aspects sémantiques et de compréhension des requêtes grâce à des ingénieurs maîtrisant les langues importantes en Europe, créer une nouvelle expérience utilisateur sur les usages forts localement comme la vidéo ou le mobile, et enfin travailler au référencement et à l'intégration des sources d'information et aux contenus pertinents en Europe. Pour bien référencer des vidéos, il est nécessaire de s'appuyer sur des équipes techniques échangeant avec les acteurs de la vidéo", détaille Olivier Marcheteau, directeur de la division Consumer & Online.

L'Europe affiche selon le porte-parole de Microsoft des différences significatives dans la façon de consommer la recherche et dans les usages des technologies de l'information. La pénétration de la vidéo et les usages mobiles y seraient ainsi plus développés qu'aux Etats-Unis.

Implanter en Europe des centres de R&D est ainsi présenté comme un moyen d'adresser les nouveaux usages, et bien entendu d'accroître sa part de marché. Une stratégie de conquête déjà entreprise grâce à de multiples rachats de spécialistes de la recherche en Europe, parmi lesquels Multi-map (localisation géographique), Ciao (comparateur de prix), ou encore Fast dans le domaine de la recherche en entreprise.

Microsoft rêve déjà de la nouvelle génération des technologies de recherche. La logique de cette seconde génération de moteur est d'orienter les internautes vers des pages dont l'ergonomie et les contenus sont spécifiques. Ce qu'Olivier Marcheteau, retenant l'analogie du médecin généraliste et du spécialiste, désigne par expérience verticale dans laquelle les résultats sont fonction de la typologie et de la catégorie de requête.

Face à un Google toujours dominateur, Microsoft reste néanmoins modeste, se présentant comme un challenger engagé dans une course de fonds. Quant aux élus français, ils se félicitent déjà du choix de la France. C'est notamment le cas du président du conseil général, Patrick Devedjian pour qui cette "arrivée va dans le sens que je souhaite impulser afin de faire des Hauts-de-Seine un Manhattan européen (...)."