Panda : un filtre manichéen, et une punition pas forcément définitive

Panda : un filtre manichéen, et une punition pas forcément définitive Comment se déclenche la pénalité de Google Panda, et surtout comment s'en prémunir ? Un expert a conduit divers tests. Certaines conclusions sont surprenantes.

Un expert en référencement naturel, Peter van der Graaf, vient de livrer les conclusions d'une expérience qu'il a pu mener pour comprendre comment fonctionnait précisément Google Panda, neuf mois après son déploiement outre-Atlantique. Il a ainsi pu étudier en détails 50 sites impactés par le filtre de Google.

 

Le manichéisme du Panda 

Première conclusion, Panda est assez manichéen : les pages sont pénalisées ou non, il n'y pas d'entre-deux ou divers degrés de pénalité. Cependant, remarque Peter van der Graaf,  "le seuil à atteindre pour déclencher le filtre de pénalité Panda ne concerne pas une seule page. "Plusieurs pages doivent envoyer les mauvais signaux pour qu'ensuite, toutes les pages similaires chutent dans les SERPs". Qu'entend l'auteur par "similaires" ?  Il précise qu'il peut s'agir de pages d'un même nom de domaine, mais aussi de pages ayant le même modèle graphique (template).

L'expert a également remarqué que les pages avec du contenu de bonne qualité peuvent néanmoins être pénalisées lorsqu'elles se retrouvent dans la même rubrique ou dans la même section que d'autres contenus de faible qualité. Les pages d'accueil ne sont affectées que lorsque l'ensemble du site propose du contenu d'une qualité "extrêmement médiocre".

Un seuil de mauvaise qualité déclenchant le filtre Panda ?


En revanche, l'expert explique ne pas être capable d'identifier précisément le pourcentage de contenu de mauvaise qualité à ne pas dépasser. Sur certains sites, seules 20 pages de mauvaise qualité dans une section comptant 100 pages de qualité moyenne ou "normale" a pu déclencher le filtre Panda. 20% de pages présentant du contenu de mauvaise qualité peuvent donc faire chuter les 80% restantes dans les SERPs. Mais, c'est un cas qui semble extrême, car "dans la plupart des cas, rassure l'expert, les pages de mauvaise qualité doivent être dix fois plus nombreuses que les pages de bonne qualité pour déclencher le filtre."

 

Avoir de "bons backlinks" aiderait à se protéger de Panda.

Le rôle important des backlinks


Il est difficile pour l'expert d'établir de règles générales car, "des seuils différents sont appliqués à des sites différents". Cependant, "les sites qui ont été pénalisés dès le début avaient un point commun : leurs liens entrants ", fait remarquer Peter van der Graaf.

En effet, les "sites qui ne bénéficiaient pas ou peu de backlinks ont été les premiers touchés, et les derniers touchés avaient, soit des liens venant de sites faisant autorité (les .gouv, ou .edu par exemple), soit des liens issus de sites variés", a pu observer l'expert. Les liens entrants semblent donc jouer un rôle dans le déclenchement du filtre Panda, et avoir de "bons backlinks" aiderait donc à se protéger de Panda.

 

Comment ne plus être pénalisé ?


Sur les 300 sites analysés par l'expert, plusieurs techniques ont pu être testées pour ne plus être pénalisé : désindexations des pages de mauvaise qualité, ajout progressif de contenu de meilleur qualité, suppression instantanée de tout le contenu de mauvaise qualité puis ajout progressif de meilleur contenu, etc.

Bilan : les sites qui ont progressivement augmenté leur nombre de pages de qualité ont fini par revenir dans les SERPs. Les pages de faible qualité restantes ont même commencé à apparaître à nouveau dans les résultats, et même à être bien positionnées. Les sites ayant supprimé en une seule fois tout le contenu de mauvaise qualité sont revenus plus vite dans les pages de résultats, "mais avec à la clé un coût plus élevé", fait remarquer l'expert SEO.

Autre observation intéressante, le seuil qui a enclenché la pénalité semble différent de celui à atteindre pour ne plus en être victime. "Beaucoup plus d'améliorations sont été nécessaires pour vraiment prouver à l'algorithme que nous ne méritions plus d'être pénalisés ", explique Peter van der Graaf. Ce dernier rappelle que ce test "amusant" n'a pas de valeur scientifique réelle, et qu'il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives, d'autant plus que "ce qui était vrai lors des tests peut déjà avoir été modifié par Google". Néanmoins, il dégage cinq conclusions saillantes de ses tests.

 Panda  est déclenché à partir d'un seuil et fonctionne de manière binaire : les pages sont touchées ou non, il n'y a pas divers degré de pénalité.

 Ce seuil n'est pas le même pour chaque site. Les liens, notamment les backlinks, semblent envoyer un signal différenciant important à Panda.

 Les pages sont pénalisées sur les SERPs pour tous leurs mots-clés

 La pénalité s'applique à des rubriques ou des sections entières de site. La chute d'une seule page dans les SERPs ne peut être due à Panda

 Il est possible de ne plus être pénalisé en cessant d'indexer (URL canonique, noindex, etc) les pages proposant du contenu de faible qualité.