BYOA : quand les employés imposent leurs propres applications

BYOA : quand les employés imposent leurs propres applications Les employés n'amènent plus seulement leurs terminaux personnels au travail, mais aussi leurs applications. Une étude révèle l'ampleur du phénomène Bring Your Own Application.

Après le BYOD, le BYOA ? En apportant leurs propres terminaux personnels au travail (tendance du "Bring Your Own Device", ou BYOD), les employés ne vont-ils pas également imposer leurs propres applications (le "Bring Your Own Application", ou BYOA) ? Cette tendance du BYOA vient de faire l'objet d'une étude réalisée par le cabinet Edge Strategies à la demande de LogMeIn, qui propose une offre multi-terminaux de sauvegarde et de sécurisation des données.

Après avoir interrogé des employés de 1 200 entreprises comptant jusqu'à 1 000 salariés dans plusieurs pays dans le monde, le cabinet a pu mesurer l'importance et l'impact de ce phénomène. Ce dernier est déjà une réalité : 7 entreprises interrogées sur 10 admettent que leurs employés utilisent "activement" et à des fins professionnelles des applications non supportées ou poussées par le service IT.

Les applications sociales sont les plus concernées

Ce sont les applications sociales qui sont les plus concernées : 69% de ces applications, qui regroupent selon Edge Strategies LinkedIn ou Yammer, ont été introduites dans les entreprises non par le service informatique, mais par les employés. C'est également le cas pour plus de la moitié (52%) des applications de stockage et de synchronisation, de type Dropbox, iCloud ou SkyDrive, et pour un peu moins de la moitié (48%) des application dédiées à ce que le cabinet appelle le travail collaboratif, comme Skype par exemple.

4 applications sur 10 dédiées à la productivité, comme les Google Apps, ont également, selon cette enquête, pénétré les entreprises sous la seule impulsion des salariés, qui pouvaient les utiliser en dehors du travail avant de les introduire dans leur entreprise.

Comment réagissent en général les départements IT à l'utilisation professionnelle de ces applications pas toujours uniquement pensées pour l'entreprise ? Comme le BYOD, il s'agit d'une tendance qui peut vite échapper à leur contrôle, et presque 9 responsables informatiques sondés sur 10 (89%) estiment en effet que cette tendance va exiger de nouvelles compétences en matière de gestion d'environnement informatique. L'étude constate cependant que près d'un quart des applications dédiées à la productivité ou au collaboratif finissent par être validées par le service informatique.

"La consumérisation des terminaux va s'étendre aux logiciels" 

La tendance du BYOA n'est cependant pas tout à fait nouvelle, et a déjà réussi à imposer quelques solutions en entreprises, comme Dropbox ou Evernote, entre autres. Elle est également, aux yeux de plusieurs analystes, fortement liée à la percée du modèle SaaS. "Cette percée va nourrir la tendance du Bring Your Own Application. La consumérisation des terminaux va s'étendre aux logiciels", avertit Rodney Gedda, analyste chez Telsyte.

IDC estime aussi qu'en 2014, 4 nouveaux logiciels sur 5 seront accessibles via le Cloud, c'est-à-dire depuis n'importe quel terminal disposant d'un navigateur. Or, selon l'analyste d'IDC Matthew Oostveen, miser sur une solution Cloud, pour les fournisseurs comme pour les entreprises, "c'est évidemment aussi pour mieux répondre aux besoins d'applications et de données que peut générer le travail nomade."

Le Gartner attire de son côté l'attention sur les besoins en gestion de ces applications que cette tendance devrait engendrer. Plusieurs fournisseurs ont déjà trouvé un nom : si le Mobile Device Mangament, ou MDM, voulait faciliter la gestion des flotte de mobiles personnels et du BYOD, c'est le "MAM", pour Mobile Application Management, qui va plus précisément se concentrer sur la gestion des applications personnelles et professionnelles, parfois réunies au sein du même terminal. Plusieurs offres de MAM existent d'ailleurs déjà.