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03/09/2007

Wi-Fi municipal : un avenir moins rose ?

Les grands projets de Wi-Fi dans les villes américaines connaissent un coup d'arrêt suite au désengagement de Earthlink. A Paris, un modèle différent a été mis en place. A quel coût ?
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Les mairies reviendraient elles en arrière sur la question du Wi-Fi ? On est en droit de se poser la question face aux difficultés rencontrées par certaines grandes villes. Déjà en 2005, la ville américaine de Orlando avait annulé un plan d'accès au Wi-Fi pour ses habitants en raison du coût. D'autres villes semblent avoir du mal à avancer sur ce dossier.

San Francisco par exemple, une ville pourtant tout à fait novatrice dans ce domaine, remet en partie en question son projet à cause du désistement de Earthlink, acteur majeur du secteur des réseaux
Wi-Fi métropolitains aux Etats-Unis. Earthlink, qui devait participer au projet en compagnie de Google, juge que ce type de projet ne possède pas un modèle économique suffisamment abouti pour continuer à investir. 900 employés ont d'ailleurs été remerciés récemment.

Il faut dire que le projet du maire Gavin Newsom, initié en octobre 2004, consiste à fournir un accès Internet aux 700 000 administrés de la ville grâce à une alliance avec Google qui financerait le projet (estimé entre 14 et 17 millions de dollars) en contrepartie de publicités en ligne. L'accès au réseau serait ainsi gratuit, sans investissement de la part de la ville, et aurait donné l'occasion à Earthlink de gagner de l'argent avec des comptes payants auxquels la société aurait à fournir un débit plus important. Le forfait pour ce type de connexion débridée devait être de 20 dollars par mois.

Le conseil municipal de San Francisco travaille donc à une solution alternative

Garantie insuffisantes pour Earthlink, qui devant le faible nombre d'utilisateurs payant et l'arrivée du Wimax dans le pays, se désengage et laisse à ses partenaires institutionnels le soin de trouver une solution de rechange. De quoi réjouir la concurrence des opérateurs locaux qui proposaient déjà un service par câble, DSL, ou fibre, et qui voient s'éloigner un gros nuage sur leurs bénéfices à venir.

Le conseil municipal de San Francisco travaille donc à une solution alternative avec un opérateur nommé Meraki, qui propose des réseaux maillés. Il faut dire que cet opérateur est déjà implanté dans la ville, avec bientôt pas moins de 10 000 utilisateurs.

Une autre victime collatérale

La débâcle Earthlink occasionne à l'autre bout du pays une autre victime collatérale en la personne de la municipalité de Chicago, qui vient de mettre au placard son projet de Wi-Fi urbain, pour les mêmes raisons qu'à San Francisco. La capitale de l'Illinois ne prévoit cependant pas de plan de rechange à l'inverse de sa consoeur de la côte ouest. Ce revirement est d'autant plus important que le projet de la ville de Chicago, annoncé en grandes pompes au début de cette année devait couvrir près de 400 kilomètres carrés avec un réseau Wi-Fi.

En France, la ville de Paris et la région Ile de France lançaient cette année un programme phare d'équipement des lieux publics en bornes Wi-Fi accessibles directement au public. A la différence des projets outre-atlantique évoqués plus haut, cette opération n'est pas destinée à équiper les habitants mais à couvrir les lieux publics de la capitale française. 260 sites doivent être émis en service, et 105 sont effectivement disponibles depuis le mois de juillet dernier.

Un marché de départ de 2,5 millions d'euros, auquel sera rajouté 500 000 euros par an

Les opérateurs privés de cette opération se sont vus attribuer un marché de départ de 2,5 millions d'euros, auquel seront rajoutés 500 000 euros par an. SFR, et Alcatel-Lucent se partagent le budget que bien des analystes trouvent très élevé au regard des résultats attendus.

Il faut dire que la démarche n'est pas la même que celle qu'entreprend la ville de San Francisco, qui souhaite faire payer le projet par Google. On est bien plus proche de la notion de service public à la française. Et cela ne rassure en rien

 
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les autres opérateurs nationaux qui voient dans ce projet une concurrence qu'ils jugent déloyale. France Telecom par exemple, candidat malheureux de l'appel d'offres, a porté plainte en mars dernier contre le projet en raison d'un excès de pouvoir selon lui de la mairie de Paris sur le marché des télécommunications.

L'avenir dira si le modèle parisien rencontre plus de succès que celui des grandes villes américaines qui elles, ont réfléchies à deux fois avant de s'engager sur ce marché coûteux et ultra concurrentiel.

 


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