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Actualité
 
07/01/2008

Le rachat de 3Com par le chinois Huawei inquiète les Etats-Unis

Le gouvernement américain accorde un délai supplémentaire au comité chargé d'évaluer la transaction. Face aux menaces de cyber-espionnage venues de Chine, les autorités sont prêtes à annuler la transaction.
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Coup dur pour les dirigeants de 3Com : le rachat du groupe par le fonds d'investissements américain Bain Capital - pour 2,2 milliards de dollars - pourrait être sinon annulé, au moins repoussé de quelques mois. Le gouvernement américain souhaite en effet accorder un délai supplémentaire au comité chargé d'analyser les enjeux de la transaction et les capitaux étrangers.

Car l'élément qui pose problème dans l'accord trouvé avec Bain Capital, c'est la participation du chinois Huawei Technologies comme partenaire à hauteur de 16,5% du capital de 3Com. Or, l'équipementier réseau est un des principaux fournisseurs du gouvernement américain, et connaît donc bien les solutions en place chez ce dernier. Il n'en fallait pas moins pour attirer l'attention des autorités et raviver la crainte d'un espionnage industriel derrière cette transaction financière.

Un groupe de représentants républicains a donc présenté en octobre une requête aux représentants de l'administration pour demander l'annulation de la transaction. Ces personnalités politiques invoquent le fait que «la transaction proposée, incluant Huawei, menace la sécurité nationale des Etats-Unis» pour en justifier le blocage. Et dans le contexte actuel, cette déclaration a rapidement trouvé un écho auprès des officiels.

En 2007, la Chine a été soupçonnée a de multiples reprises d'avoir hacké plusieurs ministères allemands, le pentagone, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, et plusieurs sites militaires américains. Le Royaume-Uni, par le biais de son service de renseignement le MI5, a également averti 300 dirigeants d'entreprise et responsables sécurité que des entreprises anglaises d'envergure pourraient faire l'objet de tentatives d'intrusions d'origine chinoises depuis Internet.

La Chine était responsable du piratage du Pentagone et de sites militaires américains en 2007

McAfee, éditeur en logiciels de sécurité d'origine américaine, estime quant à lui que des hackers chinois sont responsables qu'au moins 4 des 5 cyber-attaques majeures lancées contre le gouvernement des Etats-Unis en 2007. Un rapport du Pentagone alarmait déjà en 2007 les responsables de l'administration Bush que la Chine avait mis au point une section chargée de développer des chevaux de Troie pour infiltrer les réseaux nationaux.

Or, les représentants républicains expliquent qu'il est dangereux de fournir les clés au gouvernement chinois leur permettant de hacker l'infrastructure réseau de la défense américaine. D'autant plus que les technologies 3Com pourraient à leur tour offrir à la République Populaire de Chine la capacité de bâtir une infrastructure réseau performante et sécurisée, suffisante pour lancer des cyber-attaques plus sophistiquées que précédemment.

Un délai supplémentaire de 45 jours a donc été décidé pour le moment. D'après les premières estimations des quotidiens américains, le comité d'évaluation de la transaction pourrait proposer deux solutions pour mener à bien ce rachat : soit une diminution significative de la part de Huawei Technologies dans 3Com, soit l'exclusion de TippingPoint dans la transaction (la filiale de 3Com qui traite directement avec le gouvernement et l'armée).

 
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C'est à priori la seconde solution qui devrait faire le plus sens. C'est l'option qui avait été retenue lors du rachat de Lucent par Alcatel, où Lucent s'était séparé de ses activités liées à la défense pour que soit validé l'opération. Cependant, dans le cas présent Huawei et 3Com ont depuis 2003 établit des relations étroites par la création d'une joint venture, H3C, sans que l'une ou l'autre des parties ne s'en plaignent.

Mais désormais, les moindres détails ressurgissent alors que la transaction inquiète. Certains officiels reprochent ainsi à Huawei son implication dans des actions d'espionnage industriel face à Fujitsu et Cisco Systems survenus ces dernières années, et d'avoir traité avec le gouvernement des Taliban en Afghanistan, puis construit un réseau en fibre optique en Iraq pendant l'occupation américaine.



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