Le Tableaux Blanc Interactif entre à l'école des maîtres

Sur un marché en croissance, Interwrite Learning offre un modèle de son TBI aux Instituts Universitaires de Formation des Maîtres. La guerre pour l'équipement numérique des classes ne fait que commencer.

Le marché des TBI (Tableaux Blancs Interactifs), en pleine expansion en France, voit s'affronter plusieurs constructeurs et éditeurs qui tentent de séduire l'Education Nationale. Celle-ci vient de recevoir de la part du Syntec Informatique un rapport qui préconise d'ici à 2014 la mise en place dans chaque établissement d'un projet numérique. Une aubaine pour les entreprises qui vendent des équipements informatiques en guise de support pédagogique à destination des salles de classe.

Les TBI, ce sont des équipements qui étaient destinés en premier lieu aux entreprises, avant de trouver un second usage très attractif dans les établissements scolaires. Un ordinateur, un vidéo projecteur et un tableau interactif qui capte les mouvements composent le TBI. Géométrie, géographie, algèbres, les applications sont nombreuses et les perspectives intéressantes. En 2008, 14 000 TBI devraient être opérationnels dans les classes de France.

Le partage de ce gâteau intéresse bien évidemment différents acteurs de ce marché de niche, des pure-players pour la plupart.

Fin 2008, seuls 20.5% des établissements scolaires français pourraient être équipés de TBI

Jusqu'alors, deux entreprises sont bien implantées dans le milieu scolaire français, à savoir Hitachi et Promethean. Hitachi vient tout juste de dépasser Promethean au dernier trimestre et revendique un volume de vente en France d'un TBI sur deux. Au niveau mondial, Smart Technologies, eBeam et Mimio se partagent d'autres parts de marché.

Mais l'initiative de Interwrite Learning, anciennement GTCO Calcomp, risque de bousculer cette hiérarchie.

Cette société américaine vient en effet de signer un accord de coopération avec le ministère de l'éducation nationale et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, accord qui prévoit l'équipement gracieux des 31 IUFM (Institut Universitaires de Formation des Maîtres) en Tableaux Blancs Interactifs et en ardoises interactives qui permettent de communiquer avec le tableau.

Une demi-journée de formation sera également offerte, ainsi qu'une version limitée du logiciel qui permet de faire fonctionner l'équipement.

Cet accord vise à initier dès leur formation les futurs professeurs des écoles à l'outil. C'est aussi un levier commercial, qui permettra sans nul doute à la marque de se faire connaître par les utilisateurs dès le début de leur carrière, tout en souhaitant qu'ils soient de futurs prescripteurs quant à l'achat de TBI par les établissements scolaires.

Car le marché potentiel en France est de 68 000 établissements, se qui signifierait que fin 2008 seuls 20.5% des établissements scolaires français pourraient être équipés de TBI. A titre de comparaison, Au Royaume-Uni, 98% des établissements scolaires sont d'ores et déjà équipés de Tableaux Blancs Interactifs.

Mais la lutte pour l'équipement numérique des salles de classe voit également s'affronter d'autres acteurs qui proposent eux le concept de classe mobile. HP et Citrix entre autres tentent une percée sur ce marché, qui propose un équipement nomade qui permet de fournir à chaque élève d'une classe un terminal mobile sous la forme d'ordinateurs portables ou de clients légers, connectés à l'ordinateur du professeur.

Une autre technologie enfin risque de concurrencer à terme les TBI : les écrans tactiles de type Surface ou Touch Wall dont les acteurs phares ne sont autres que Apple et Microsoft. Ces outils permettent de visualiser des informations, de les manipuler avec les doigts sur l'écran, mais aussi de communiquer avec des terminaux mobiles en les posant simplement sur la surface interactive. Une utilisation "simple" et "transparente" selon les constructeurs, qui pourrait séduire le corps enseignant si des applications dédiées sont développées sur ces supports.

Ces nouveaux appareils, dont le prix est encore trop important pour venir concurrencer frontalement les acteurs du TBI, risquent donc à terme de venir s'immiscer sur le marché porteur des équipements numériques pour la classe.