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ANALYSE
 
06/09/2007

Windows Vista : le bilan, 8 mois après son lancement

Plus d'attentisme que d'ordinaire pour ce nouveau système qui souffre encore de défauts de jeunesse. Mais la priorité d'investissement des DSI ne joue pas non plus en sa faveur, de même que Windows XP.
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Très optimiste l'année dernière à la veille du lancement du système Windows Vista, le marché a vite revu ses attentes à la baisse en raison du manque d'engouement des entreprises et des particuliers à migrer vers le dernier produit de Microsoft. Une déception pour autant ? Non, car en juillet dernier les ventes atteignaient 60 millions d'unités selon Microsoft, soit 10 millions par mois.

Ce chiffre englobe cependant les licences ayant été vendues à des partenaires OEM mais pas encore écoulées au client final. D'autre part, certaines entreprises choisissent d'acheter les licences Windows Vista mais conservent pour le moment Windows XP sur leurs machines. Alors, après 8 mois de vie, quel est le bilan de l'adoption de ce système en France ?

«Pour l'instant, vis-à-vis du marché, il est possible de tirer deux constats. Les constructeurs de PC attendaient deux choses de Vista : qu'il dynamise le marché des PC en insufflant une demande et qu'il enraye la baisse de prix en exigeant une configuration plus importante. Finalement, ces deux évènements n'ont pas eu lieu. Le marché croît toujours au même rythme, environ 7% en France en volume, et la baisse de prix se maintient à -8% environ», constate Thomas Parrot, consultant PC chez IDC France.

Du coté des entreprises utilisatrices, l'arrivée de Windows Vista ressemble à celle de tout nouveau système, mais semble produire plus d'attentisme que d'ordinaire. «Il faut voir que chez certains groupes, Windows XP vient tout juste d'être stabilisé. Le principal problème de Windows Vista vient des ressources qu'il exige sur les machines», déclare Matthieu Poujol, consultant au cabinet Pierre Audoin Consultants.

Des exigences matérielles trop lourdes et des incompatibilités ont retenu les clients

«Or, beaucoup d'entreprises fonctionnent avec des contrats de leasing et du matériel relativement ancien. Pour migrer, elles doivent attendre que leurs PC puissent le supporter. L'IHM n'est pas non plus une priorité d'investissement. Les entreprises regardent plutôt au niveau applicatif ce que peuvent leur apporter d'autres produits Microsoft», ajoute l'analyste de Pierre Audoin Consultants.

Une situation que constatent également les sociétés de services. «Pour l'instant, les clients se consacrent plutôt sur l'adoption de la nouvelle plate-forme collaborative 2007 de Microsoft. C'est assez logique, car les entreprises sont pilotées par les budgets. Ces solutions là ont un ROI facile à trouver, au contraire d'une migration vers un nouveau système PC», commente Ronald Bainey, directeur solutions chez Avanade.

Pourtant, certaines entreprises pilotes ont commencé leur migration grâce à des contrats de licences spécifiques ou des tarifs négociés. Les pilotes matériels ont évolué depuis le lancement du système, de même que la compatibilité des applications simplifiant ainsi le processus de migration. Le Service Pack 1 pourrait débloquer certains indécis car il doit régler les problèmes de performances et de stabilité dont souffre encore le produit.

«Windows Vista n'a pas, je pense, déçu les attentes des entreprises en matière de sécurité, de gestion de parc, et de gestion du poste mobile. En revanche, au niveau des performances et de l'ergonomie, il a pu décevoir mais ce sera corrigé normalement avec le SP1», note Ronald Bainey.

Les migrations d'envergure n'ont pas encore été annoncées pour autant. Prudentes, la majorité des entreprises en est encore à planifier pour 2008 des tests de compatibilité de leurs applications.

«Aujourd'hui, les entreprises achètent des PC qui ont Vista et demandent au revendeur de faire du downgrade, c'est à dire de mettre Windows XP dessus. Elles achètent malgré tout les licences nécessaires, ce qui fait que le jour où elles voudront y passer, elles pourront le faire. Je pense qu'elles le déploieront massivement lorsque Microsoft arrêtera le support de Windows XP. Cela peut donc être relativement long, je dirais à partir de 2008 au moins», estime pour sa part Thomas Parrot, du cabinet IDC France.

Les TPE sur un rythme d'adoption plus court, proche de celui du grand public

Même sur le marché consommateur, Vista n'a pas provoqué une vague de renouvellement des PC, et ne représente pas un plus produit. Il est simplement le standard par défaut. Les TPE, dont le cycle d'adoption est plus proche du grand public que des grands comptes, devraient donc adopter un rythme d'adoption similaire, c'est à dire non pas une migration d'ensemble mais une démarche progressive, au fur et à mesure du renouvellement des PC.

Mais avec le report de Windows Server 2008, et l'annonce du prochain Windows Seven pour 2010 en remplacement de Windows Vista, certaines entreprises pourraient même être tentées de faire l'impasse sur ce système. D'autant plus que la concurrence s'active (Linux ou Mac OS), même si elle représente encore un choix marginal parmi les DSI.

Pour les éditeurs, Windows Vista a permis d'accroître les fonctionnalités graphiques disponibles et a élargi les possibilités en matière d'ergonomie. Il remet également à niveau Windows sur certaines fonctions que proposait déjà la concurrence (3D, fonctions multimédia, widgets, sécurité...). Et comme chaque nouvelle gamme de produits Microsoft, ses ventes futures s'enrichiront des mises à jour des autres logiciels de l'éditeur (Office 2007, Windows Server 2008, Live Communication Server 2007).

 
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En attendant une possible envolée des ventes, Windows Vista était présent sur 5% des PC des internautes à la fin août (Source Linternaute / Benchmark Group). La bonne tenue des budgets et la priorité qu'il lui sera accordée seront donc déterminantes, et Microsoft aura à ce niveau un rôle à jouer.

«Certains acteurs du retail vendent encore 99% de leurs PC avec XP. Je n'ai pas l'impression que Microsoft ait bien communiqué sur les avantages en termes d'usages de Vista par rapport à XP. Des personnes du retail me disent qu'elles ont du mal à justifier Vista auprès de leurs clients», conclut Thomas Parrot.



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