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ANALYSE
 
11/10/2007

Le M2M s'enrichit de fonctions logicielles

Les communications de machines à machines se concrétisent à mesure que l'offre se clarifie. Constructeurs, équipementiers et opérateurs mobiles travaillent désormais de concert avec les éditeurs.
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Du 3 au 5 octobre, à l'occasion du salon IP Convergence qui se tenait à la Porte de Versailles à Paris, s'est aussi déroulé le M2M Forum. L'occasion de faire le point sur ce marché encore naissant des machines communicantes.

Grâce aux développements du haut débit sans fil (GPRS, Edge, 3G mais aussi WiFi), les connexions sans fil permettent aux constructeurs de proposer des réseaux partout, même sur des machines distantes où une connexion réseau filaire est impossible faute d'infrastructure. Exemple : équiper les imprimantes ou les machines de production en entreprise de boîtier M2M pour repérer les dysfonctionnements et effectuer les réparations nécessaires.

Porté par les constructeurs de puces téléphoniques, ce marché naissant est désormais suivi et poussé par les opérateurs mobiles français. Bouygues, Orange et SFR consacraient tous trois une partie de leur stand à la présentation d'offres en M2M. Premier constat, l'offre matérielle et les services sont prêts. Chez Sagem, les puces GSM/GPRS et Edge ont passé le stade des premiers tests et s'industrialisent.

"La taille des puces a été réduite par deux, pour répondre aux besoins de nos clients. Désormais, un puce Edge occupe la surface d'un timbre poste. Nous les embarquons sur des cartes pour boîtiers d'une dizaine de centimètres par 5 centimètres", explique Matéo Moral, responsable de la branche M2M de Sagem. La miniaturisation des composants permet aux constructeurs de proposer désormais des boîtiers au sens large, embarquant un processeur, de la mémoire et une carte réseau.

La miniaturisation des composants permet d'enrichir les boîtiers de fonctions supplémentaires

Et le logiciel s'impose pour rendre les équipements capables de répondre à des ordres distants. Un exemple : pour un distributeur de boisson pouvoir donner son inventaire, la somme des pièces versées, l'état de son système, sa configuration (tel numéro correspond à tel produit). Car l'objectif clairement annoncé consiste à pouvoir administrer à distance ses équipements non communicants.

Télématique (gestion de flottes de véhicules), Télémétrie (mesure d'indicateurs ou paramètre à distance), télégestion (transfert d'informations, changement de paramètres à distance) ou télémaintenance (réparations à distance) sont les premiers usages envisagés par les opérateurs mobiles. Du côtés des logiciels sur les boîtiers M2M, les premières offres se tournent vers l'environnement Linux, très puissant en matière d'informatique embarquée grâce à sa faible consommation de ressources, sa sécurité, et sa modularité.

Selon une étude de Venture Development Corporation (VDC), Linux est aujourd'hui utilisé dans 40% des projets d'informatique embarquée, à égalité avec les OS propriétaires et loin devant les systèmes d'exploitation spécifiques (7%). Interrogeant les responsables de projets en informatique embarqué, le cabinet VDC a constaté que 71% d'entre eux prévoyaient d'utiliser Linux pour leur prochain projet.

Outre les fonctions métiers présentes sur les terminaux, le M2M commence à établir de véritables plates-formes pour suivre en temps réel l'information extraite des machines. Ainsi, la société Anyware Technologies fournit une base de données et des passerelles pour stocker l'information non structurée issue des terminaux. Cette base sert à convertir et à harmoniser des données de tout type pour les rendre exploitables. Il existe plusieurs modules de base de données prédéfinis pour répondre à des usages industriels (géopositionnement dans le secteur du transport par exemple).

Une fois ce socle bâti, Anyware Technologies propose à ses clients de développer des applications Web qui viennent extraire l'information de la base de données centrale pour faire ressortir l'information utile pour chaque utilisateur (taux de panne par machines et par an pour la maintenance, rythme d'utilisation d'un photocopieur pour la direction des achats, temps d'acheminement moyen d'un colis pour un transporteur).

De l'information opérationnelle vers l'information métier et décisionnelle

"Ces développements spécifiques se révèlent en revanche assez coûteux car peu industrialisables. Pour réduire les coûts unitaires, les premiers clients du M2M sont généralement des grands comptes qui travaillent sur des volumes très importants de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de machines", explique Gillo Malpart, ingénieur chez Anyware Technologies.

A terme, il paraîtrait même logique que viennent se greffer à ces briques logicielles des solutions décisionnelles pour proposer des optimisations et du reporting automatisé auprès des décideurs. Autant de travail à faire en relation avec le client et qui pourrait bien créer un espace pour les intégrateurs comme NextiraOne, Micropole-Univers, Arès ou Capgemini.

Le développement des plates-formes logicielles sur les boîtiers M2M commence à créer un écosystème complet. Telelogos, Netviewer, NetOp proposent des solutions d'administration et de prise de contrôle à distance des terminaux. Ils communiquent alors par le biais de protocole standard type TCP/IP avec les différentes machines du réseau.

Cependant, des passerelles sont encore nécessaires pour utiliser ce type de solution car les standards utilisés sont ceux de l'univers PC (système Windows, communication TCP / IP, format de fichier XML). Outre l'administration, les logiciels de sécurité et de sauvegarde gravitent autour du marché M2M pour rendre plus fiables ces solutions embarquées.

Cette maturité de l'offre se concrétise même au niveau des opérateurs par des forfaits et une lisibilité très claire en matière de tarification M2M. Ainsi, un abonnement GSM pour le M2M sera facturé autour de 5 euros par mois et par ligne, avec une tarification de 15 euros par mois pour des forfaits data de 20 Mo. Encore cher pour une utilisation massive, les prix du M2M devrait toutefois légèrement baisser si la démocratisation des solutions est au rendez-vous.

 
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"En France, il existe un cadre juridique assez contraignant concernant les usages du M2M en matière de sécurité des biens et des personnes pour des applications de traçabilité et de surveillance. Pourtant, à l'étranger ces usages se développent et contribuent à transformer ce marché plutôt étroit en un marché de masse", constate Sylvain Bouzembrack, responsable des ventes chez Owasys.

Dans le même ordre d'idées, les industriels réfléchissent à des applications grand public du M2M en proposant par exemple des objets communicants dans la maison : alertes SMS en cas de vol présumé, programmation synchronisée d'appareils ménagers... Autant de pistes de réflexion pour un marché qui se cherche, alors que l'offre semble elle avoir trouvé une sorte d'équilibre.

 


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