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Analyse
 
04/10/2007

La convergence fixe mobile trouve un second souffle grâce au Centrex

Lancée au début des années 2000 par les constructeurs et les opérateurs, elle n'avait pas trouvé son public. Les applications dédiées, le Centrex et la téléphonie sur IP pourraient la relancer.
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C'est le prochain défi de la téléphonie d'entreprise que de faire converger les appels fixes et les appels mobiles. Tous les opérateurs s'y intéressent et les clients déjà séduits par la convergence voix et données y trouvent là une continuité dans l'objectif poursuivi jusqu'à présent de la réduction des coûts et d'une plus grande simplicité d'administration des télécommunications.

Mais si le concept fait globalement l'unanimité, sa mise en oeuvre, et plus en encore les applications qui en découlent, restent floues. "Le marché n'est en pour l'instant qu'à son point de départ. Il y a quelques années déjà, nous évoquions la convergence fixe mobile pour permettre à un PABX d'entreprise de réaliser du routage sur mobile et d'ajouter des fonctions comme le filtrage, le double appel... Il y a eu beaucoup de démonstrations, pour finalement peu de déploiements", constate Yves Péligry, consultant chez Niji.

Peu soutenus par les grands opérateurs télécoms, qu'ils soient fixes ou mobiles, et plombés par les prix, les premiers équipements de convergence n'ont pas connu le succès escompté. Mais le paysage change, et désormais chaque opérateur essaie de lorgner à la fois sur le fixe, le mobile et l'Internet. Les nouvelles offres de convergence fixe et mobile proposent des solutions de Centrex IP qui pourraient changer la donne.

Cette fois-ci, c'est à l'opérateur de gérer le PABX, puis de faire profiter les clients de nouveaux services. Avec à la clé l'arrivée de la téléphonie mobile sur Wi-Fi qui permet d'envisager non seulement de la convergence fixe et mobile, mais aussi une union des deux sur de l'IP pour renforcer le côté service de la solution.

Dans ce dernier cas toutefois, les terminaux restent chers, et le Wi-Fi en entreprise ne dispose pas pour le moment d'une couverture suffisante pour permettre de rendre les communications IP mobiles intéressantes. La stabilité des connexions Wi-Fi et l'autonomie des terminaux 3G / Wi-Fi posent aussi quelques difficultés (2 heures en moyenne pour un portable).

"La convergence fixe et mobile implique de résoudre un problème pour le client, celui de la facturation. Ce qu'il ne faut pas, c'est que la convergence soit synonyme de communications fixes qui deviennent mobiles. Le deuxième défi, en entreprise, consiste à faire communiquer la personne chargée du téléphone avec la personne chargée de l'infrastructure. Il y a eu cette réticence dans les projets de téléphonies sur IP, et elle se retrouve avec les projets mobiles", analyse Yves Péligry.

La convergence fixe mobile a du sens pour fournir du contenu à tous, mais les terminaux restent très hétérogènes

Pourtant deux moteurs peuvent justifier la notion de convergence fixe et mobile : les économies réalisées en fusionnant les téléphones DECT et les téléphones mobiles, et les économies sur les installations fixes en équipant certains petits sites en téléphonie mobile sans avoir de PABX, juste en souscrivant à des offres de Centrex fixe et mobile.

Mais le premier moteur de la convergence devrait être les applications, avec déjà un premier échantillon qui laisse entrevoir de nouveaux usages. "Un des services que nous proposons sur nos logiciels, est l'indicateur de présence de l'utilisateur pour savoir à tout moment si les interlocuteurs sont disponibles et par quels moyens. Autre service, le SMS ou MMS sur IP pour faire baisser le prix de ces services", déclare Thierry Zucchi, directeur d'Alliantiz.

"Il est possible de faire converger également la messagerie instantanée d'entreprise sur fixe et mobile, et de limiter le logiciel pour qu'il soit à usage privatif de l'entreprise et ne communique pas avec l'extérieur. Autre service que nous allons développer : le push de contenu. Sur un téléphone mobile ou fixe il sera possible de recevoir des informations de mailing list, de flux RSS ou d'un intranet d'entreprise", ajoute Thierry Zucchi.

Les services de géolocalisation sont également à l'étude pour proposer en direct de l'information utile : restaurants à proximité, hôtels, station service... De même, la convergence fixe mobile pourrait permettre de mutualiser les outils d'administration des équipements fixes et mobiles autour d'une plate-forme logicielle unique. C'est d'ailleurs l'ambition d'acteurs comme Microsoft, IBM ou encore Cisco qui se positionnent sur ce segment.

Les constructeurs travaillent sur ce point à créer des solutions logicielles intelligentes capables de choisir le réseau le plus adapté pour appeler un interlocuteur en prenant en compte des critères comme la qualité de service, le prix, la disponibilité du réseau et la disponibilité de l'interlocuteur.

 
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Seul problème, les terminaux mobiles représentent un marché hétérogène, avec des systèmes d'exploitation propriétaires sur les appareils milieu de gamme, ou partagé entre Linux, Windows, Symbian et RIM OS (BlackBerry) sur le haut de gamme. Difficile donc d'avoir une offre logicielle cohérente sur des parcs aussi distincts.

"Les projets d'applications métiers sur mobile se développent, mais cela reste pour l'instant très modeste. Les premières applications concernent les annuaires d'entreprise et les gestionnaires de présence, et surtout le mail. Pourtant, c'est un domaine à fort potentiel. L'acteur de la convergence n'est d'ailleurs pas écrit. Est-ce que ce sera Bouygues, Avaya, Cisco ou Ipnotic ? Avant de parler de convergence, les offres fixes et mobiles auront d'abord à se rapprocher le plus possible, notamment au niveau des prix", conclut Yves Péligry.

 


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