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ANALYSE
 
18/10/2007

Le BlackBerry se plie en quatre pour les applications métiers

Le terminal à la mode cherche à rivaliser avec Windows Mobile, et monte pour cela en puissance sur le terrain des applications métiers. Partenariats, environnement ouvert et sécurité sont mis en avant.
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C'est sans doute l'un des terminaux mobiles le plus vendu en entreprise auprès des «cols blancs», patrons d'entreprise et directeurs de division, en raison de ses fonctionnalités de messagerie électronique. Le Blackberry a en outre fait le succès de RIM : 1,8 million de terminaux vendus dans le monde en 2006, selon les chiffres du cabinet d'études Canalys et 10,5 millions d'utilisateurs. Le chiffre d'affaires du constructeur, lui, ne cesse de croître et atteint 1,37 milliard de dollars au deuxième trimestre 2007.

Pourtant, la concurrence est aujourd'hui âpre sur le marché entre des acteurs comme Nokia avec sa plate-forme Symbian, Motorola avec Linux, Palm et ses solutions Treo, et surtout Microsoft avec Windows Mobile. D'un téléphone / PDA doté d'une fonctionnalité de messagerie électronique désynchronisée, le BlackBerry évolue peu à peu en un terminal mobile complet, capable de proposer aussi des applications métiers (CRM, ERP, BI, applications Web...).

Car c'est l'un des enjeux majeurs des téléphones / PDA de demain que de parvenir à enrichir leur offre logicielle pour répondre à tous les besoins des entreprises. Dans ce domaine, RIM part a priori en retard face à Microsoft, lequel dispose déjà d'une plate-forme de développement établie (.Net), d'un système d'exploitation reconnu (Windows Mobile) et des multiples relations avec des éditeurs tiers. Mais le constructeur canadien a déjà réagi.

«Le BlackBerry propose une infrastructure simple pour le développement d'applications métiers. Le terminal se connecte au réseau de l'opérateur, qui lui-même dialogue avec le serveur d'entreprise Blackberry. C'est ce dernier qui stocke les applications métiers écrites majoritairement en Java, puis échange avec le terminal les informations demandées par l'utilisateur», explique Philippe Lefort, consultant mobilité chez Micropole Univers.

Une offre logicielle riche de 700 partenaires

Et le terminal peut dialoguer avec n'importe quelle base de données à condition de mettre en place un middleware devant le serveur d'entreprise pour les développements maisons. Les solutions du marché, elles se rendent peu à peu compatibles avec le BlackBerry. Des éditeurs comme SAP, Pivotal CRM, Salesforce.com, Siebel, Oracle, Cognos, Remedy ou Citrix ont ainsi adapté leurs logiciels sur ce terminal.

«Il existe 3 solutions pour faire communiquer des applications métiers avec un BlackBerry : le navigateur Internet, les Web Services et la JDE [ndlr : bibliothèque Java] pour les applications embarquées. Les échanges de données se font via des standards, en HTML, XML ou SOAP. Nous fournissons enfin aux développeurs le MDS Studio pour mettre en place un tuyau HTTP ou HTTPS qui véhiculera les contenus XML ou SOAP», déclare Daniel Jouan, directeur de l'activité grand compte chez RIM France.

Le plus pratique étant évidemment l'accès aux applications métiers par le Web, car en passant par des protocoles et des formats de données standards, l'entreprise peut se passer dans l'idéal de middleware. Le contenu HTTP sera à l'instar du mail, poussé dès qu'une connexion Internet sera disponible. Une bonne connexion est donc avant tout nécessaire pour bénéficier de ses applications métiers sur BlackBerry en situation de mobilité.

Pour attirer de plus en plus d'utilisateurs vers sa solution, RIM simplifie la vie des développeurs et leur permet d'automatiser leurs tests et l'administration de leurs applications métiers. «En mode Wizard complet, lorsque le développeur souhaite créer son application métier, il se connecte à un Web Services, l'exécute et teste le code dans un simulateur. Une fois que l'application est validée, il la pousse sur une base de données dépôt, et le serveur d'entreprise BlackBerry met à jour automatiquement le processus. Le terminal connecté au réseau de l'opérateur reçoit ensuite cette mise à jour», souligne Daniel Jouan.

A cela s'ajoute des procédures de sécurité renforcée. Les applications métiers dialoguent par le biais d'échanges chiffrés via l'algorithme AES 128 bits, et crypte ainsi toutes les données échangées. De même, dès la conception d'une application, le développeur peut définir son interaction avec le système, les autres applications et le réseau de manière à limiter les usages (interdire l'usage du téléphone par l'application, par exemple).

Il est aussi possible de sauvegarder toutes les données métiers sur une carte mémoire dédiée, elle aussi cryptée pour ne pas faire prendre un risque à l'entreprise.

Des intégrateurs en attente d'un déclic client massif

Les intégrateurs, eux, commencent tout juste à s'intéresser à ce marché prometteur. Déjà des sociétés comme Prylos, Soluteo et Movalys travaillent étroitement avec RIM pour proposer des solutions aux entreprises françaises. Les grandes SSII sont également dans les rangs des prétendants. Car même si le développement est généralement plus rapide puisqu'il s'agit d'un simple portage, une étape de personnalisation de l'application est toujours nécessaire.

«La vraie difficulté pour les éditeurs consiste à adapter leur contenu pour les terminaux mobiles. Un utilisateur de Salesforce ne pourra jamais retrouver l'intégralité du contenu de sa solution PC sur BlackBerry. Il y a donc un travail de sélection, puis de présentation de l'information considérée comme la plus pertinente en situation de mobilité. Il faut aussi tenir compte des conditions de navigation, du clavier...», insiste Philippe Lefort (Micropole Univers).

 
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Les clients, encore peu nombreux, restent aujourd'hui cantonnés aux grands comptes. Par ailleurs, ce sont aussi les principales cibles de RIM qui pratiquent une tarification élevée. «Koda Systems utilise ses BlackBerry pour prendre des photos, valider la fonction GPS, et avoir la date et l'heure d'un événement. L'image est ensuite chiffrée, et ce document fait foi au niveau de l'assurance. Chez Mosaic, le BlackBerry est utilisé pour une application de simulation de crédit en situation de mobilité, afin d'éviter des allers retours multiples aux commerciaux», note Daniel Jouan (RIM France).

Partenaire de Microsoft, RIM propose également des plugins Visual Studio pour développer des applications en .Net. Reste que malgré les efforts apparents de RIM, il reste aux développeurs à comprendre les réactions d'un environnement propriétaire moins connu et moins populaire que Windows. Autre frein à lever, la tarification du trafic «donnée» chez les opérateurs télécoms qui peut bloquer certains projets.



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