Intel et STM retardent leurs projets de mémoires Flash

Le projet Numonyx de co-entreprise entre STM et Intel tourne court. Le financement a été réduit de moitié, et la création de l'entité retardée de 3 mois.

Projet majeur pour redresser économiquement le groupe franco-italien en semi-conducteur, STMicroelectronics, Numonyx va finalement être reporté et pourrait n'obtenir que la moitié du financement prévu à son origine. Ce projet de co-entreprise mené avec Intel et le fonds d'investissements Francisco Partners a pour objectif de filialiser l'activité de mémoires flash du groupe.

Les deux acteurs regrouperaient alors leurs activités de fabrication de mémoires Flash, utilisées notamment pour stocker les données dans les baladeurs MP3, les appareils photo numériques et les téléphones mobiles. Or, sur ce marché les prix ont connu des baisses fortes, près de 50% sur 2007 en moyenne, impactant les résultats des constructeurs par la même occasion. Par ailleurs, les deux constructeurs disposent d'activités et de savoir-faire complémentaires.

Intel par exemple possède une grosse capacité de production de part le monde, d'importants moyens financiers et une présencemondiale. STMicroelectronics quant à lui s'est imposé sur le segment de la mémoire flash de type NAND. La société commune devait débuter son activité fin 2007 et employer 8000 collaborateurs au total. Avec 8 centres de production, la nouvelle entité visait un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de dollars pour l'année 2008.

Sauf que les prévisions sont désormais revues à la baisse. Les deux groupes estimaient en effet lors de l'annonce, enjuin 2007, pouvoir lever au total 1,55 milliard de dollars auprès des banques. Finalement, les problèmes actuels sur les marchés de la dette, obligent les constructeurs à revoir leurs positions. Le financement ne serait assuré qu'à hauteur de 750 millions de dollars, soit moins de la moitié de l'investissement initial.

Ce financement sera découpé en un prêt de 650 millions de dollars associé à un crédit renouvelable de 100 millions de dollars. Parallèlement, le projet Numonyx s'est donné jusqu'au 28 mars comme date limite pour clôturer son opération financière. Un délai supplémentaire qui pourrait peut être lui permettre de dégager davantage de fonds. D'ici là, le groupe STMicroelectronics a prévenu qu'il allait revoir par conséquent à la baisse ses résultats financiers à l'occasion du 4e trimestre 2007.

A l'origine, les deux entreprises devaient se partager le gâteau à hauteur de 48,6% pour STMicroelectronics, et 45,1% pour Intel, le fonds Francisco Partners récoltant 6,3% de Numonyx quant à lui. Pour le moment, les deux groupes n'ont pas prévu de changer cette attribution des parts malgré la baisse de l'investissement initial. Toutefois, cette situation n'a pas que des désavantages. Si le capital de la société sera moindre, son endettement sera aussi plus faible que prévu, pour une trésorerie nette équivalente.

Cette situation n'est que le reflet des bouleversements actuels sur le segment de la mémoire flash. Avec des acteurs comme Toshiba qui annonce des mémoires flash d'une capacité de 100 Go d'ici 4 à 5 ans, des constructeurs comme Intel qui l'envisage pour stocker les données des PC à la place des disques durs (au moins sur les PC portables), la course à la croissance en stockage sur les baladeurs MP3 et les téléphones portables : la demande et l'offre ne cesse d'évoluer.

Samsung et Toshiba, classé numéro un et numéro deux sur le segment de la mémoire flash NAND selon le cabinet iSuppli avec respectivement 40 et 27% de parts de marché au 3e trimestre 2007, ont eux partagé leurs spécifications techniques en signant un accord de licence réciproque. Une manière de répondre à l'association Intel - STMicroelectronics.