La Gendarmerie Nationale connecte l'ensemble de ses brigades en WAN

La Gendarmerie nationale lance en 2002 un vaste projet informatique d'extension des réseaux locaux et de l'intranet. En effet, jusqu'à présent seuls les chefs lieux de département avaient accès à ces services, mais pas les brigades de campagne. L'intranet se développant, la plupart des applications de gestion ou métiers, mais aussi les services réseaux tels que la messagerie, restaient inaccessibles à certaines brigades.

La direction informatique, centralisée, passe alors des appels d'offres successifs. Le premier remporté par Siemens, nomme le responsable du projet dans son ensemble. Le second, remporté par APM, concerne uniquement les acquisitions de produits. Le matériel choisi, de marque Allied Telesis, équipe donc en commutateurs les réseaux locaux des brigades de la gendarmerie nationale.

La société APM remporte l'appel d'offres grâce à la qualité technique des produits Allied Telesis, testée en interne par les techniciens de la gendarmerie nationale. Les prix, corrects, ont également été un des éléments déterminant du choix. Cependant, c'est la réactivité et le support client fournit qui séduisent aujourd'hui, celles-ci étant assurées en français par le constructeur et non pas par APM.

L'évolutivité et la performance ont également été étudiées. "Sur un tel périmètre, nous ne pouvions pas nous permettre de remplacer des produits au fur et à mesure qu'on découvre de nouveaux besoins", ajoutent les responsables du projet. Les réseaux longue distance, eux, ont été confiés à France Télécom qui fournit des liens MPLS.

Pour l'administration de sa solution, la direction informatique décentralise au niveau départemental et régional une partie des compétences et assure la formation du personnel. En central, une quinzaine de personnes peuvent intervenir à tout moment sur ces problématiques.

Des ressources jugées nécessaires afin de garantir l'investissement de départ : un chassis et une dizaine de commutateur par chef lieu de département et entre 3 ou 4 commutateurs en moyenne par brigade.

Le SAV, lui, a été mutualisé avec la maintenance des autres outils utilisés par les gendarmes (radios, imprimantes, PC...). Terminé au bout de 3 ans, le projet court désormais jusqu'en 2009, dans le cadre du renouvellement des appels d'offres publics. Les prochains objectifs sont clairs : déployer des réseaux gigabits Ethernet au niveau du chef lieu des régions et des départements.

«La messagerie inter personnelle, la consultation Web, les applications métiers de la police judiciaire, nos applications de gestion immobilière, de gestion du carburant ou les comptes rendus de service passent par le réseau. Ce qui nous manquait, ce n'était pas les applications mais bien le réseau», ajoutent le lieutenant colonel Veuille et le lieutenant Vallat.

Très satisfait des produits, la gendarmerie nationale privilégie désormais les châssis pour continuer à faire évoluer son réseau, et à l'administrer à distance. Si pour des raisons de sécurité, elle garde la maîtrise de son informatique en interne, elle prévoit de lancer un appel d'offres pour obtenir un outil d'audit et de test à distance des réseaux, afin de s'affranchir de la solution et de contrôler sa fiabilité de manière indépendante par rapport aux outils de mesure intégrés.

«Sur ce type de projet, la qualité du réseau électrique peut provoquer une hausse des coûts du projet et parfois des problèmes insolubles. De même, il ne faut pas hésiter à placer un seul gros commutateur plutôt que d'empiler des petits. Enfin, si les équipements se multiplient sur un site, le châssis est de rigueur. Dernier conseil, une architecture réseau doit se penser en fonction d'un effectif à un instant T du site. Mais si ce nombre change, il faut repenser tout de suite l'architecture du site, sinon le réseau s'en ressent», concluent les deux gendarmes.