Les 5 défis du nouveau patron de RIM
"Thorsten Heins est pire que ses prédécesseurs" : c'est l'accueil, pour le moins glacial, qu'ont réservé, certains observateurs au tout nouveau P-DG de RIM, qui change de capitaine pour éviter le naufrage. La première présentation officielle du nouveau dirigeant a d'ailleurs fortement déçu les investisseurs, qui ont fait plonger le titre de RIM de 7%.
Pourquoi Thorsten Heins annonce ne rien vouloir changer
Principal reproche : Thorsten Heins ne semble rien vouloir changer à la stratégie du fabricant canadien. Il l'a clairement annoncé, il ne pense pas qu'un changement radical soit nécessaire. Les deux co-PDG qu'il remplace sont d'ailleurs toujours très haut placés, aux commandes de la société.
Or, cette dernière va mal : ses bénéfices sont en chute libre (265 millions de dollars de bénéfices sur le dernier trimestre écoulé, contre 911 un an auparavant), tout comme son cours de bourse, passé de 148 dollars en juin 2008 à 15,67 aujourd'hui, soit presque dix fois moins. Il est donc urgent de relancer l'entreprise. C'est évidement le principal défi Thorsten Heins.
Une tablette pour entreprise, la gestion de flotte iOS et Android : RIM a des cartes à jouer en 2012.
Respecter les délais et les engagements
Mais si Thorsten Heins annonce ne rien vouloir changer, c'est que les principales innovations étaient déjà planifiées avant sa nomination : il va juste devoir respecter les délais. Ce que n'ont pas réussi à faire, dernièrement, ses deux prédécesseurs qui avaient par exemple annoncé la deuxième version de la tablette pour fin 2011. Or, elle n'est toujours pas commercialisée. Ce n'est pas le seul rendez-vous manqué par RIM en 2011, qui a également dû reporter la commercialisation, l'été dernier, des derniers terminaux BlackBerry Bold Touch 9900/9930 avec OS de 7e génération.
Respecter ses engagements et son calendrier donnerait sans aucun doute un meilleur signal, de fiabilité, aux investisseurs et utilisateurs. C'est également l'un des défis que doit relever Thorsten Heins pour 2012. Le nouveau dirigeant a d'ailleurs déjà des échéances très importantes programmées pour cette année.
Percer avec la Playbook 2, et relancer les Blackberry grâce à QNX
Parmi les innovations déjà planifiées pour 2012 avant l'arrivée de Thorsten Heins : la Playbook 2, désormais annoncée pour fin février, et les Blackberry 10. Si les ventes de la première tablette de RIM sont décevantes, sa deuxième version pourrait permettre à RIM de se remettre dans la course pour ce marché très prometteur. Le Canadien pourrait aussi miser sur un marché encore peu encombré : la tablette pensée pour l'entreprise, qui reste la cible historique du fabricant. Réussir à percer avec sa tablette est le troisième défi que doit relever RIM et son nouveau dirigeant.
Quatrième défi : réussir le lancement des nouveaux Blackberry. Dotés d'un OS de dixième génération totalement repensé et basé sur l'acquisition de QNX, ces terminaux doivent voir le jour fin 2012. Ils pourraient agréablement surprendre et rehausser l'intérêt du marché pour RIM, c'est du moins un des objectifs incontestables de Thorsten Heins.
Séduire à nouveau les DSI
En 2012 est aussi annoncé un autre produit stratégique pour RIM : sa plate-forme de gestion de flotte Android et iOS. RIM est historiquement très apprécié par les DSI pour son Blackberry Entreprise Server, "BES", qui permet d'administrer et de bien contrôler une flotte de BlackBerry. Etendre ses capacités de contrôle à des terminaux autres que Blackberry permettrait à RIM de séduire, une nouvelle fois, les DSI en répondant à une de leurs préoccupations grandissantes.
Un marché prometteur, pas encore mûr, sur lequel RIM a une carte à jouer. C'est le cinquième grand défi de RIM. Cette solution est prévue pour mars prochain, mais elle avait été annoncée et décrite en détails il y a déjà près de neuf mois.