4 milliards de dollars, la nouvelle cote ultime des start-up

4 milliards de dollars, la nouvelle cote ultime des start-up Pourquoi les start-up stars telles que Spotify, Snapchat et Uber sont-elles désormais valorisées 4 milliards de dollars ?

Le service de musique à la demande Spotify vient de lever 250 millions de dollars et est maintenant valorisé à 4 milliards de dollars. Cette somme peut sembler très élevée, mais 4 milliards semble est devenu le nouveau chiffre magique pour les start-up à succès. Ces récentes valorisations faont paraître modiques les rachats à 1 milliard de dollars de Tumbler et d'Instagram, qui semblaient pourtant monumentaux à l'époque.

Uber a ainsi été valorisée entre 3 et 4 milliards de dollars en août lorsque la société a levé 258 millions de dollars dans un tour de financement mené par Google Ventures. Pinterest a atteint une valeur de 3,8 milliards de dollars en octobre. Il y a quelques semaines, Snapchat considérait un nouveau tour de financement pour une valorisation similaire. Evernote n'a pas levé de fonds depuis plus d'un an, mais elle se trouve maintenant sûrement dans la fourchette des 3-4 milliards de dollars. Spotify a intégré le club, et mieux, Dropbox a doublé le chiffre magique et vaut désormais plus de 8 milliards de dollars.

Beaucoup d'argent à investir

Mais pourquoi la valeur des start-ups a-t-elle autant augmenté ces derniers mois ? Tout d'abord, il y a beaucoup de fonds privés en circulation en ce moment, et les investisseurs ont bien besoin d'investir quelque part. Lorsque des capital-risqueurs tombent sur des start-up ayant beaucoup de potentiel, ils leur jettent volontiers de grosses liasses de billets. Ainsi, Uber est le leader dans les catégories du transport à la demande, quand Pinterest domine celui du marché du discovery retail visuel.

"Lorsqu'une start-up incontournable émerge sur un marché, les grandes entreprises du secteur se précipitent car elles ont besoin de déployer un maximum de capital," souligne Steve Schlafman, investisseur chez RRE. "Beaucoup d'entre elles n'ont pourtant pas besoin de lever davantage d'argent... Mais je n'appellerais pour autant pas cela de l'exubérance irrationnelle. On parle ici de secteurs gigantesques avec un ou deux grands gagnants dans chaque (transport, musique, discovery retail, messagerie instantanée)."

Il est important de noter que ce genre de transaction donne le droit aux investisseurs d'obtenir des actions préférentielles et non des actions ordinaires. Cela veut dire que leurs investissements sont beaucoup moins risqués. Même si la start-up est rachetée à une somme inférieure à sa valorisation officielle, les actions préférentielles sont rachetées dans leur totalité, et font parfois même l'objet d'une prime. Si la valeur d'une start-up augmente, à la fois les investisseurs préférentiels et les fondateurs gagnent le gros lot. Si la start-up doit être liquidée, les investisseurs préférentiels sont les premiers à récupérer leur argent – s'il en reste – alors qu'un fondateur possédant des actions ordinaires peut très bien tout perdre.

Il faut aussi se rappeler que les investisseurs ne veulent pas de petites victoires mais plutôt tout rafler. Il est donc dans leur intérêt d'introduire en bourse le plus tard possible ces sociétés afin d'optimiser leurs retours sur investissement. Les investisseurs ayant investi dans Instagram à une valeur de 500 millions de dollars n'avaient probablement pas anticipé que la start-up serait vendu si rapidement à Facebook.

"La chute est dure et rapide"

Pour empêcher les start-up de se faire racheter trop tôt, certains investisseurs laissent les fondateurs empocher de l'argent lors des levées de fonds. Ces derniers peuvent ainsi prendre possession de quelques millions de dollars et instantanément devenir riches, comme s'ils avaient vendu leur start-up. La suppression de l'attrait financier d'une acquisition permet aux entrepreneurs de rester concentrés sur le développement de leur start-up sur le long-terme. Les cofondateurs de Snapchat, par exemple, auraient empoché 10 millions de dollars chacun lors de leur avant dernier tour de financement.

Mais parfois, des valorisations agressives peuvent mal tourner. "Je pense que les investisseurs qui interviennent lorsque la start-up est arrivée à maturité regardent les taux de croissance en utilisant Facebook (et d'autres entreprises cotées) comme point de référence pour la valorisation," déclare un spécialiste du secteur.

"Si le cours de Facebook se porte bien, alors les start-ups bénéficieront d'un prix élevé à condition qu'elles continuent à dépasser les attentes. Cependant cela peut s'avérer délicat. Lorsque la croissance ralentit, la chute est rude et rapide."

 

Article d'Alyson Shontell. Traduction par Joséphine Dennery, JDN. 

Voir l'article original : $4 Billion Is The New $1 Billion In Startups