Confidentiel : Criteo en négociation en vue d'acquérir l'email retargeter Tedemis
A peine quelques jours après une introduction en bourse réussie, Criteo passerait à l'offensive, avec cette acquisition qui atteindrait 15 à 20 millions d'euros.
Quelques jours après une introduction en bourse couronnée de succès (lire l'article Criteo : entrée en bourse réussie pour la pépite technologique française, du 31/10/2013), Criteo a, semble-t-il, déjà trouvé une utilité aux plus de 250 millions de dollars qu'il a levés lors de l'opération. La société fondée par Jean-Baptiste Rudelle est, selon nos informations, en passe de mettre la main sur la start-up française Tedemis, qu'elle se serait engagée à racheter.
Le montant de l'opération, qui serait compris entre 15 et 20 millions d'euros, peut paraître impressionnant pour une société qui s'est lancée en octobre 2010 et qui n'a, depuis, levé que 700 000 euros auprès d'Oséo. Sauf que Tedemis a enregistré une croissance fulgurante, avec un chiffre d'affaires qui s'établissait déjà à 5,6 millions d'euros en 2011.
Il faut dire que la start-up lancée par Alexandre de Chavagnac et Antoine Devros a construit son succès sur une recette éprouvée par... Criteo. "Notre solution permet d'envoyer un message au prospect qui s'est rendu sur une page du site de notre client, nous expliquait il y a quelques mois Alexandre de Chavagnac. Le contenu de l'email, qui est envoyé entre 15 minutes et quelques heures après la visite, est personnalisé en fonction du comportement de navigation de la cible." Et peu ou prou comme son modèle, la société a décidé de se rémunérer en achetant des contacts au CPM et en les revendant à un CPC qui varie en fonction des volumes demandés et de la typologie de produits concernés. Avec un chiffre d'affaires qui devrait avoisiner les 8 millions d'euros en 2013, Tedemis cherchait d'ailleurs à lever plusieurs millions... avant d'opter pour un mariage plus faste avec Criteo.
Instigateur du "Club des sites marchands" (un programme de fidélité qui permet de réunir les clients de nombreux e-commerçants) et grand consommateur de bases de données acquises auprès de P comme Performance, PriceMinister ou encore EasyVoyage (qui ont obtenu le consentement en opt-in de l'internaute pour l'envoi d'emails commerciaux émanant de partenaires), Tedemis a rapidement atteint le seuil des 90 millions de cookies déposés chaque mois et s'est retrouvé à la tête d'une base de données de 35 millions de cookies uniques.
Un véritable magot de data qui a dû séduire Criteo dont on connait les intentions en matière de "big data". L'acquisition de Tedemis va d'ailleurs lui permettre d'entrer de plain pied dans le multicanal, quelques mois après le rachat de la société spécialisée en marketing mobile à la performance Ad-X. Mobile, emailing... Celle qui dépasse aujourd'hui largement le statut de start-up française prometteuse qu'elle possédait encore il y a quelques mois semble résolue à entrer dans la cour des grands. Et en ligne de mire, des géants de la data comme Google et Facebook.