L'enseignement supérieur en route vers le data driven
Le Covid-19 a disrupté l'enseignement supérieur en accélérant l'enseignement virtuel et le travail à distance. Le pilotage par la donnée des établissements du supérieur devient désormais un incontournable dans ce contexte incertain.
Le défi de la donnée est global
Selon une étude du cabinet IDC (International Data Corporation), le temps moyen passé à chercher une information sans la trouver est estimé à 7 h 40 par semaine ! Souvent à la recherche d’un système d’information agile, les données (et donc par extension l’information) stockées à différents endroits dans le cloud ou à travers les différents systèmes de gestion internes ne facilitent pas l’efficience de cette recherche. L’enjeu autour du pilotage par la donnée reste donc de taille. « L’analytics» dans les ESR (Établissements d’enseignement supérieur et de recherche) est un gigantesque défi, il y existe de nombreux types de données à croiser et à analyser.
Un parcours administratif et pédagogique amélioré via la donnée
Dans le monde de l’enseignement supérieur, cartographier le parcours de l’étudiant depuis son inscription jusqu’à sa diplomation et au delà (long life learning) suppose plusieurs sources d’information devant agir en cohérence les unes envers les autres. L’ERP, cœur du système de gestion de la scolarité, la Digital Workplace un environnement ou chaque utilisateur ( en fonction des persona) peut accéder quotidiennement à ses informations ciblées et collabore efficacement avec l’ensemble des communautés, le « Learning Management System » dit LMS plateforme de gestion de contenus et de diffusion de cours et le CRM pour gérer la relation prospects, étudiants et entreprises. L’ensemble de ces dispositifs vont produire et échanger de la donnée, idéalement avec une qualité accrue. Il sera alors possible de s’engager dans une Vision 360 ou Data-driven de l’activité de l’étudiant, voire de l’institution. Il s’agira alors de chercher à consolider l’information de ces parcours administratifs et pédagogiques et ainsi identifier des pistes d’amélioration d´une expérience étudiant plus fluide et sans couture entre le présentiel physique et le digital...
Un datalab inscrit dans une démarche globale de transformation
La mise en place d’un datalab permettra de « désiloter » les informations et de rendre l’organisation plus agile et plus efficace.
Le secteur du digital évolue rapidement et poursuit sa croissance vers la gestion de plateformes de type datalab qui traitent de grands volumes de données transverses. De nouvelles compétences autour de la data sont nécessaires à tous les niveaux pour assurer la mise en œuvre du Datalab. En effet, le numérique et la data irriguent de nombreux services dans les établissements d’enseignement supérieur : accréditations, départements pédagogiques, finance, learning analytics, processus organisationnels, marketing...ce lieu doit donc concentrer des talents multidisciplinaires et des outils d’analyse de données.
Une organisation Data-driven mais centrée sur l’humain
Mettre en place une organisation data-driven c’est engager l’ensemble des communautés professeurs, étudiants et staff dans une logique de partage d’information pour être en mesure d'utiliser les bonnes données au bon moment afin de prendre des décisions judicieuses. Cela suppose quelques pré-requis indispensables : urbaniser le système d’information, impulser un changement de culture profond autour du partage d’information, diagnostiquer le pourquoi et pas seulement le quoi, développer les compétences car la maitrise des données est plus longue à acquérir que d’autres compétences.
L’humain reste la clé de réussite d’une organisation data-driven
L'adoption d'une culture axée sur les données accélère la transformation digitale sur la voie d'un monde post-COVID. Selon l’étude 2020 « The Human impact of Data Literacy » seuls 32% des chefs d'entreprise interrogés ont déclaré être capables de créer une valeur mesurable à partir de données, tandis que 27% seulement ont déclaré que leurs projets de données et d'analyse produisaient des informations exploitables. Il est donc nécessaire de constituer des équipes de talents capables de réaliser la véritable valeur des données et de monter en compétence sur ce domaine. Les établissements d’enseignement supérieur doivent commencer à piloter le campus phygital du futur au travers de quelques « data workforce » afin de mieux comprendre les opportunités et les défis qui se présentent à eux. C’est en cela l’essence même d’une approche data-driven, une meilleure compréhension de nos écosystèmes pour mieux anticiper et s’adapter aux changements.