La transformation digitale en quête de rentabilité
Le constat est sans appel : les entreprises poursuivent leur transformation digitale, voire l'accélèrent.
80% d’entre elles en font une priorité, y allouant des budgets conséquents qui ont continué d’augmenter en 2023[1] en dépit d’un contexte économique maussade, marqué par l’inflation.
C’est une bonne nouvelle, qui reste toutefois insuffisante pour répondre aux enjeux de performance et de compétitivité des entreprises. À présent, il faut aller plus loin, tenir compte de toutes les dimensions de la transformation - mesure, adoption, data - et rationaliser enfin les investissements réalisés en poursuivant un objectif : la rentabilité !
Mesure de la performance : nouvel enjeu de la transformation
La transformation digitale se professionnalise, parfois même s’industrialise au sein des entreprises. La collaboration entre les métiers et l’IT se renforce constamment, les usines digitales trouvent progressivement leur place et l’architecture des systèmes informatiques est toujours plus solide. Ces évolutions sont autant de témoignages de l’importance accordée à la transformation digitale. Autre marqueur de cet intérêt : l’engagement croissant des directions d’entreprise.
9 transformations sur 10 sont suivies au plus haut niveau. 60% d’entre elles sont même conduites par un membre du Comex. À la clé, des investissements à la fois humains et financiers qui engagent durablement l’entreprise, exigeant un pilotage à la fois énergique et profitable. Manque de chance, les entreprises expriment de grandes difficultés à se saisir des indicateurs de performance pour mesurer l’efficacité de leur écosystème digital.
Une volonté manifeste, peu d’actions concrètes
Seules 7% d’entre elles affirment maîtriser le calcul du Retour sur Investissement (ROI), pourtant déterminant. 44% admettent, elles, ne pas savoir par où commencer, ni quels coûts prendre en compte. D’autres enfin, le calculent au début des projets mais l’abandonnent au fil de leur déploiement.
Idem pour le Time to Market (TTM), qui évalue l’efficacité du processus de fabrication, de sa conception à sa mise sur le marché. Seule 1 entreprise sur 4 le maîtrise, en dépit d’un calcul relativement simple.
Cet écart entre la volonté des dirigeants d’évaluer la rentabilité de leurs investissements digitaux et la mise en place d’actions concrètes pour y parvenir est étonnant. Il limite surtout la portée globale de leur transformation.
Adoption et gouvernance de la data, parents pauvres de la transformation
Autre faiblesse qui grève les investissements réalisés : le manque d’efforts sur l’adoption des outils digitaux. La plupart des entreprises développent des produits et des services digitaux mais n’accordent ni le temps ni le budget nécessaire pour mesurer leur taux d’usage ! 37% ne mesurent pas non plus la satisfaction de leurs clients et 48% celle de leurs collaborateurs. Dans ces conditions, comment conduire efficacement le changement ?
C’est sans compter sur les défis qui concernent notamment la collecte et l’analyse de la data. Si la gestion des données est devenue une évidence pour les entreprises, les résultats peinent à se manifester. Les freins ? Des difficultés à mettre en œuvre des cas d’usage (30% des entreprises) et instaurer une gouvernance de la data (pour 35%), laquelle garantit pourtant un accès rapide et sécurisé à des données de qualité, utiles à tous les niveaux de l’entreprise.
On le comprend, les entreprises sont bien engagées sur la voie de la transformation, mais leur route reste longue. Elles doivent maintenir leurs efforts dans le temps et accompagner la montée en compétences de leurs équipes pour s’emparer de tous les sujets à mesure qu’ils émergent et s’imposent, c’est-à-dire vite. Le dernier en date, l’intelligence artificielle ne fait pas exception… et pose à son tour la question de la rentabilité des écosystèmes digitaux.
[1] Baromètre Niji de la transformation digitale, 2023.