Réformer Parcoursup pour une technologie au service de l'humain
Comment peut-on accepter un service public si opaque et si sujet à inégalités ? Renversons l'approche et mettons nos données et les prédictions de l'IA au service des élèves !
L'inquiétude autour de Parcoursup est palpable. Les critères de sélection manquent de clarté, plongeant de nombreuses familles dans l'incertitude.
Comprendre Parcoursup et ses mystères : un défi...
Le système actuel, souvent perçu comme une boîte noire, demande aux étudiants de soumettre leurs données et vœux sans réelle explication sur les décisions finales. Malgré certains efforts de transparence, le processus reste obscur. Nous n’avons aucune information sur les critères de sélection des établissements et universités, pourtant automatisés par le dispositif Parcoursup. Nous nous retrouvons dans une situation d’obscurantisme qui représente tout ce qui peut y avoir de pire dans l’utilisation de la technologie. On demande aux élèves de livrer leurs données à cette machine administrative, sans aucune transparence sur son fonctionnement, pour que leur avenir soit décidé pour eux, sans aucune explication. Pourquoi utiliser la technologie uniquement pour renforcer l’administration et pas pour renforcer les élèves ?
Cette situation a engendré un marché de coaching coûteux, avec des sessions atteignant 500 euros pour aider les familles à naviguer dans ce labyrinthe. Cette inégalité financière est préoccupante, car tout le monde ne peut pas se permettre de telles dépenses.
Comment peut-on accepter un service public si opaque et si sujet à inégalités ?
Renversons l’approche et mettons nos données et les prédictions de l’IA au service des citoyens.
Une solution simple : utiliser la simulation et l'IA au service des citoyens
Pourtant, une solution simple pourrait atténuer ces préoccupations: proposer un outil aux élèves pour les aider. Il est du devoir de l’Etat de se saisir des technologies actuelles pour améliorer nos services publics, au service du public et non uniquement au service de l'administration.
Un outil capable d'analyser les données des élèves, les résultats antérieurs ainsi que les tendances de Parcoursup pourrait estimer les chances d'admission et permettre une préparation plus sereine. Cet outil serait un agent individuel au service de chaque élève, lui prédisant ses chances et lui donnant des conseils. Cet outil offrirait une meilleure préparation et une certaine tranquillité d'esprit par rapport à l'incertitude actuelle, tout en redonnant du pouvoir à chacun.
Car la posture de l’Etat est aujourd’hui déséquilibrée : pour aider l'administration, il déploie toute une machinerie et pour aider les citoyens ? Quelques sessions avec des conseillers d’orientation débordés et sans outils.
L'IA, un allié pour choisir
L'intégration de l'intelligence artificielle au service de l’élève présente une opportunité prometteuse. En autorisant une IA à analyser de manière confidentielle les données des étudiants, il serait possible de fournir des conseils personnalisés pour optimiser leurs choix de vœux. Par exemple, cette IA pourrait suggérer de diversifier les vœux pour augmenter les chances d'admission. Cette technologie pourrait aider à équilibrer le stress et l'incertitude actuelle, rendant le processus d'orientation plus fluide et moins stressant. Une IA au service du citoyen pourrait également offrir des conseils spécifiques, comme équilibrer les vœux pour maximiser les chances de succès.
La France est remplie de citoyens et citoyennes engagés, développant des technologies avancées mettant l’IA au service de l’orientation et de l’insertion professionnelle. Ils seraient tous ravis de mettre leurs savoirs et technologies au service de la résolution de ce problème. Les données des résultats de Parcoursup existent déjà en open data, nous pourrions développer un algorithme de simulation sur cette base permettant de prédire les résultats futurs en fonction des résultats passés. Des technologies permettant l’usage des données sans leur divulgation existent également et pourraient être utilisées afin d’assurer que chaque citoyen reste maître de ses données.
Cependant l’Etat reste trop fermé à ces approches et innovations.
Les données et les outils sont disponibles pour résoudre ce problème. Ce qu’il manque c’est une volonté politique d’ajouter une couche humaine à la technologie ainsi qu’une humilité politique d’assumer que Parcoursup doit être amélioré.
Une collaboration essentielle : public, privé et citoyens
Bien entendu, cette initiative nécessiterait un encadrement et une gouvernance plurielle pour protéger la confidentialité des données et l’éthique de leur usage. Une collaboration étroite entre les secteurs public et privé, avec l'implication active des citoyens, serait essentielle pour réussir. Les institutions assureraient le respect de règles démocratiques et éthiques alors que le privé pourrait amener l’innovation et les compétences nécessaires à un tel outil. La collaboration avec les institutions publiques permettrait aussi de bien intégrer les professionnels de l’éducation et de l’orientation dans l’utilisation de cet outil. Finalement, les citoyens seraient inclus pour assurer que le système réponde bien à leurs besoins, désirs et volontés ; tout en y contribuant activement. Encourager les anciens élèves à partager anonymement leurs données pour enrichir la base de l'IA pourrait être un geste de solidarité bénéfique. Les promotions à venir pourraient ainsi avoir plus de clarté sur leurs choix.
Ce partenariat pourrait représenter un grand pas vers un système d'orientation plus transparent, équitable et rassurant pour tous.
Repenser l'orientation : une approche globale
Au-delà de Parcoursup, il est crucial de repenser l'ensemble du processus d'orientation. Actuellement, l'orientation repose souvent sur des discussions limitées avec les enseignants et les conseillers d'orientation, qui ne peuvent pas toujours fournir une aide approfondie. Avec l'aide de l'IA et des données, au service des élèves, il serait possible d'offrir aux étudiants un accompagnement plus personnalisé et adapté à leurs besoins et un outil précieux aux professeurs et conseillers. Par exemple, une IA pourrait analyser les compétences et les intérêts des étudiants et les mettre en relation avec des métiers et des formations qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Cela réduirait le nombre d'étudiants insatisfaits de leur choix initial et limiterait les changements de cursus, qui sont fréquents aujourd'hui.
Une orientation précise et informée
En améliorant le système d'orientation, on pourrait également connecter les étudiants à des ressources précieuses comme des vidéos YouTube, des témoignages de professionnels, et des formations en ligne. Les étudiants découvriraient ainsi des métiers auxquels ils n'avaient pas pensé, ce qui leur permettrait de faire des choix plus éclairés. Cette approche réduirait le nombre d'abandons et de réorientations coûteuses, tout en augmentant la satisfaction des étudiants dans leur parcours éducatif et professionnel.
Ensemble, changeons les choses pour le meilleur
En conclusion, il est temps de changer les choses pour le mieux. L'avenir des étudiants et des générations futures en dépend. En unissant les efforts et en exploitant le potentiel des nouvelles technologies au service des citoyens, l'orientation peut devenir plus accessible, plus juste et plus efficace pour tous. Cessons d’utiliser la technologie pour renforcer l’administration et utilisons la pour renforcer le potentiel de chacun. Cette période de réforme représente une opportunité unique de créer un système d'orientation qui rassure et guide les étudiants vers un avenir prometteur. Travailler ensemble pour bâtir un système où chaque étudiant peut faire des choix éclairés et sereins concernant son avenir est une mission cruciale. Utiliser la technologie de manière positive et sécurisée permettrait de faire un réel progrès, et la mise en place d'une collaboration entre le public, le privé et les citoyens garantirait une orientation plus humaine et efficace. C’est tout l’objet de la stratégie européenne de la donnée et de l’espace de données d’éducation et de compétences en cours de construction, avec un collectif d’acteurs qui agit pour mettre en œuvre cette vision plurielle et humaniste.