Réduire la fracture dans l'assurance : Comment le partage des données et la gouvernance renforcent la collaboration entre souscripteurs et courtiers
Quelles sont les bonnes pratiques pour optimiser le partage et la gouvernance des données entre les acteurs du secteur de l'assurance ? Le point.
Le secteur de l’assurance repose sur une collaboration étroite entre courtiers et souscripteurs. Si les premiers agissent comme des conseillers de confiance, orientant les clients vers les polices les mieux adaptées, tandis que les seconds évaluent les risques et assurent la viabilité financière des polices. Pourtant, malgré des objectifs communs, la relation entre ces deux acteurs reste souvent entravée par une communication fragmentée et des données cloisonnées. Le remède ? Un partage structuré des données, soutenu par une gouvernance rigoureuse, pour renforcer l’efficacité, la confiance et la performance globale de l’écosystème assurantiel.
A l’origine : un désalignement entre les souscripteurs et les courtiers
Les deux acteurs ont chacun besoin d’un accès fiable aux données : les souscripteurs s’y réfèrent pour évaluer les risques et tarifer les polices de manière appropriée, tandis que les courtiers y ont recours pour conseiller efficacement leurs clients. Cependant, les systèmes cloisonnés, les formats de données incohérents, le manque de transparence et les processus manuels entravent cette collaboration et entraînent des retards, des malentendus, voire des pertes d'opportunités. Ces difficultés ont non seulement un impact sur l'efficacité opérationnelle, mais elles érodent également la confiance entre les deux parties.
Allier partage et gouvernance des données
Un partage fluide et sécurisé des données est un levier puissant pour une meilleure collaboration. Lorsqu’assureurs et courtiers accèdent en temps réel à des informations fiables et sécurisées, la transparence devient un levier de performance. Ainsi, les courtiers peuvent enrichir leurs évaluations des risques grâce à des données détaillées sur les clients, incluant des indicateurs opérationnels ou un historique des sinistres. De leur côté, les souscripteurs adaptent leurs offres en partageant des informations dynamiques, rendant ainsi les polices plus pertinentes. L’usage de plateformes communes, enfin, permet d’automatiser certaines tâches, de réduire les doublons et d’accélérer la souscription comme le traitement des sinistres.
Cependant, un simple partage de données ne suffit pas. Il faut qu’il soit encadré par une gouvernance solide, capable de garantir conformité, sécurité et qualité. Dans un contexte réglementaire exigeant, marqué notamment par le RGPD et Solvabilité II, il est essentiel de s’assurer que l’usage des données respecte strictement les normes en vigueur. Une bonne gouvernance permet d’éviter sanctions et atteintes à la réputation. Elle protège également les données sensibles des clients et de l’entreprise, en limitant les risques de fuites ou d’abus. Enfin, elle garantit la cohérence et l’exactitude des informations sur l’ensemble des plateformes, ce qui limite les erreurs et renforce la fiabilité des prises de décision.
La technologie comme catalyseur
Les récentes avancées technologiques jouent, elles aussi, un rôle dans cette dynamique. Certaines solutions permettent aujourd’hui une gestion logique des données, offrant aux assureurs un accès transversal aux informations silotées, sans avoir à les répliquer, créant alors une vue unifiée, partagée entre courtiers et souscripteurs. De même que les API et les normes de l’Open Insurance fluidifient les échanges entre les assureurs et les tiers. Enfin, l’intelligence artificielle et les outils d’analyse avancés apportent une nouvelle dimension : ils permettent de générer des analyses prédictives, utiles pour affiner l’évaluation des risques ou proposer des recommandations sur-mesure.
Combler le fossé : les avantages
Un échange encadré, sécurisé et efficace des données profite à toute la chaîne assurantielle. Souscrire à une assurance devient plus rapide, ce qui améliore l’expérience client et renforce la compétitivité. La tarification des risques gagne en précision, réduisant ainsi les litiges et optimisant la rentabilité. Les offres sont plus personnalisées, ce qui renforce le lien entre courtiers et assurés. Et surtout, cette transparence favorise une communication saine et durable, où la confiance devient le socle de relations pérennes.
L'avenir de la collaboration fondée sur les données
À mesure que le secteur de l'assurance évolue, le besoin d'une collaboration transparente entre les courtiers et les souscripteurs ne fera que croître. L'adoption de pratiques avancées de partage et de gouvernance des données permettra non seulement de combler le fossé, mais aussi de jeter les bases de l'innovation, de l'agilité et de la résilience sur un marché de plus en plus complexe.