Sauvetage d'Atos : les créanciers injectent plusieurs milliards d'euros pour sauver l'entreprise
Atos bénéficiera d'une conversion de dette en capital et d'une augmentation de capital ouverte aux actionnaires actuels, visant à stabiliser l'entreprise avant les Jeux Olympiques.
Atos, le géant français des services informatiques, a récemment trouvé un nouveau souffle grâce à un accord de restructuration financière conclu par ses créanciers. Après des mois de négociations intenses et de rebondissements, les porteurs d'obligations et les banques ont pris les choses en main pour sauver l'entreprise de sa dette colossale et assurer sa survie.
Un accord salvateur pour Atos
Les créanciers d'Atos ont finalement entrepris la restructuration financière de l'entreprise. Dans la nuit de samedi à dimanche, un accord a été trouvé. Il convertit 2,9 milliards d'euros de dette en capital et injecte entre 1,5 et 1,675 milliard d'euros de nouveaux fonds. Cette initiative vise à alléger le lourd fardeau financier de l'entreprise, qui traînait une dette brute de 4,8 milliards d'euros.
Le plan de restructuration inclut également une augmentation de capital de 233 millions d'euros, dont 175 millions garantis par les créanciers eux-mêmes. Cette augmentation est ouverte aux actionnaires actuels, leur permettant de détenir jusqu'à 25,9% du capital d'Atos aux côtés des créanciers.
L'objectif est de stabiliser financièrement l'entreprise avant les Jeux Olympiques, où Atos joue un rôle clé en tant que partenaire de la sécurité numérique.
Les implications pour Atos et ses créanciers
Avec cet accord, les créanciers et les banques deviennent les actionnaires majoritaires d'Atos, détenant jusqu'à 99,9% du capital. Ce lenders led repositionne l'entreprise sur des bases financières solides. Cependant, toute future collaboration se fera sans le fonds Attestor, écarté des négociations en raison de divergences avec les créanciers.
"Atos est sauvé, c'est terminé," a affirmé une source proche des créanciers à l'AFP, relayé par L'Express. "L'accord a été trouvé entre les banques et les porteurs d'obligations qui ont soutenu Atos depuis le début."
L'accord de restructuration garantit un minimum de 1,1 milliard d'euros de liquidités jusqu'à la fin de 2026. Cette garantie est essentielle pour maintenir la stabilité financière de l'entreprise à long terme. Cette initiative suit une série de rebondissements, notamment le retrait de Onepoint et le retour en force de Daniel Kretinsky, montrant la complexité et les enjeux stratégiques de cette restructuration.
Les défis à venir et l'avenir de l'entreprise
Bien que l'accord actuel apporte une stabilité financière immédiate, Atos doit encore relever plusieurs défis pour assurer sa viabilité à long terme. L'entreprise, autrefois un fleuron de l'informatique française, traîne une dette colossale de 4,8 milliards d'euros. Elle a lutté pour sa survie ces dernières années. La restructuration en cours doit permettre à Atos de se repositionner sur le marché. L'entreprise vise également à améliorer sa notation de crédit d'ici 2026.
Une source proche des négociations a indiqué aux Echos que "le plan devra démontrer au final devant le tribunal que le cash laissé dans le groupe permet de couvrir la charge financière."
Atos espère également pouvoir compter sur le soutien de l'État français pour protéger ses activités stratégiques. Cela inclut notamment les domaines de la défense et de la sécurité numérique. Une convention a été finalisée avec l'État pour éviter que ces activités ne tombent entre les mains d'acteurs étrangers.
Cet accord de restructuration marque un tournant décisif pour Atos. Les créanciers ont réussi à alléger la dette de l'entreprise. Ils ont également assuré une injection de fonds cruciale pour son avenir. Bien que la route reste semée d'embûches, cette restructuration financière offre une lueur d'espoir pour le géant informatique français.