L'Arcom plaide pour une gouvernance commune de l'audiovisuel public

L'Arcom plaide pour une gouvernance commune de l'audiovisuel public Tandis que les médias publics naviguent dans un environnement en pleine mutation, une approche visant à fédérer leurs actions sur des projets stratégiques est à l'étude pour garantir leur avenir.

Lors d'une audition devant la commission des affaires culturelles à l'Assemblée nationale, le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre, a exposé sa vision pour l'avenir de l'audiovisuel public. Il a plaidé pour une gouvernance commune des principaux acteurs que sont France Télévisions, Radio France et France Médias Monde. Selon lui, cette présidence commune permettrait de renforcer la cohésion stratégique entre les entités sans effacer leurs identités respectives.

Une présidence commune pour répondre aux enjeux actuels

Selon Roch-Olivier Maistre, cité par Le Figaro, "le renouveau" de l'audiovisuel public "passera à un moment ou un autre par une présidence commune", une solution qui, d'après lui, permettrait de mieux coordonner les efforts des différents médias publics.

Il a précisé devant les députés de l'Assemblée nationale qu'il ne s'agit pas d'une fusion, mais d'une présidence qui porterait une vision stratégique, "à l'instar des grands groupes privés". Cette déclaration fait écho à la nécessité de mieux structurer l'audiovisuel public face à une concurrence internationale de plus en plus forte et à la fragmentation des supports (radio, télévision, internet).

Dans son rapport publié en juillet dernier, relayé par La Provence, l'Arcom avait déjà recommandé un renforcement des coopérations entre ces entités. Roch-Olivier Maistre a rappelé que le statu quo n'était plus tenable. Le service public doit "rassembler ses forces, non pas pour se diluer mais pour se fédérer. L'heure est dorénavant au média global".

Des projets stratégiques majeurs à piloter

La reconquête du jeune public, la transition numérique et le développement d'une nouvelle offre culturelle sont les projets les plus urgents à traiter dans le cadre de cette gouvernance commune, autant d'enjeux cruciaux pour l'avenir de l'audiovisuel public.

Le haut fonctionnaire français a notamment mis en avant la réussite des matinales communes entre France Bleu et France 3, un exemple de coopération qui pourrait être élargi à d'autres domaines. "Certes, on a avancé", a-t-il admis, "mais il faut un pilote dans l'avion" pour diriger ces projets stratégiques majeurs.

Un autre enjeu soulevé lors de cette audition est la pérennisation du financement de l'audiovisuel public. Ce sujet est particulièrement pressant, alors que les contrats d'objectifs et de moyens de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde pour la période 2024-2028 sont encore en négociation.

Roch-Olivier Maistre a rappelé que la stabilité des financements des médias publics est la "garantie de son indépendance". Ce débat devrait être abordé prochainement au Sénat, avec une séance prévue le 23 octobre.

Ce financement est d'autant plus important que l'avenir de l'audiovisuel public dépendra de sa capacité à s'adapter aux transformations numériques et à diversifier ses sources de revenus, tout en assurant une production de qualité.

Conclusion d'un mandat et perspectives pour l'avenir

Roch-Olivier Maistre, dont le mandat à la présidence de l'Arcom s'achèvera début 2025, a laissé entendre que cette gouvernance commune pourrait être l'un des legs les plus marquants de son passage.

Ce projet est également soutenu par la ministre de la Culture Rachida Dati, qui avait envisagé une fusion des médias publics avant la dissolution de l'Assemblée nationale en juin. Des consultations sont en cours pour décider des prochaines étapes.