Une surtaxe sur les plus riches pour relancer les comptes publics

Une surtaxe sur les plus riches pour relancer les comptes publics Le gouvernement a décidé de renforcer la fiscalité des hauts revenus, avec l'objectif de récolter deux milliards d'euros dès l'année prochaine pour réduire le déficit.

Le projet de loi de finances pour 2025 dévoile une mesure phare visant à redresser les comptes publics en imposant une surtaxe sur les ménages les plus fortunés. Cette mesure, présentée par Michel Barnier dans son discours de politique générale, répond à une exigence de justice fiscale. Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a confirmé cette orientation, déclarant que cette surtaxe ciblera les 0,3% des ménages les plus riches en France. Cette contribution exceptionnelle s'appliquera pour une durée de trois ans, afin de contribuer au redressement budgétaire du pays.

Une surtaxe ciblée sur les plus hauts revenus

La mesure proposée vise à imposer un taux minimum de 20% sur les revenus des ménages les plus aisés, à savoir ceux ayant un revenu fiscal de référence supérieur à 250 000 euros pour les célibataires et 500 000 euros pour les couples.

Michel Barnier, cité par Le Figaro, souhaite faire "contribuer les ménages les plus aisés au redressement des comptes publics". Cette surtaxe s'inspire de la contribution exceptionnelle mise en place en 2012 sous le gouvernement de François Fillon, également connue sous le nom de "surtaxe Sarkozy".

La principale différence avec la version de 2012 réside dans la durée d'application : alors que cette surtaxe était initialement temporaire, le nouveau dispositif couvrira une période de trois ans, jusqu'en 2026. Le gouvernement espère ainsi générer près de 2 milliards d'euros par an, une contribution essentielle pour faire face au déficit budgétaire qui, selon les estimations, atteindra 6,1% du PIB en 2024.

Les foyers concernés et les objectifs budgétaires

Selon les estimations du gouvernement, environ 65 000 foyers seront concernés par cette mesure. Il s'agit de ménages parmi les plus aisés, incluant des dirigeants de grandes entreprises, des cadres financiers et des sportifs de haut niveau.

Cette contribution exceptionnelle devrait rapporter environ 2 milliards d'euros dès 2025 selon La Tribune. L'objectif est de maintenir une "imposition minimale de 20% des plus hauts revenus", même si certains parviennent à réduire leur charge grâce aux niches fiscales.

Réactions et perspectives

La mise en place de cette surtaxe a suscité des réactions variées au sein de la classe politique. Certains élus de l'opposition jugent cette mesure insuffisante. Philippe Brun, député socialiste, a vivement réagi en déclarant que ce budget "prend aux pauvres pour donner aux riches", une critique relayée par le Huffington Post.

De son côté, Michel Barnier a défendu la mesure en la qualifiant de nécessaire pour rétablir l'équilibre budgétaire, tout en affirmant que les efforts seront partagés, mais qu'afin d'obtenir une "justice fiscale", il est important que les plus aisés contribuent davantage.

Cette surtaxe s'inscrit dans un ensemble de réformes fiscales plus larges destinées à corriger le déficit public tout en préservant l'investissement et la compétitivité des grandes entreprises, d'après le ministre de l'Économie Antoine Armand.