Budget 2025 : Les entreprises face à 30 milliards de prélèvements supplémentaires
Le projet de loi de finances pour 2025 suscite déjà de vives réactions. En dépit des déclarations du gouvernement, qui tente de minimiser l'impact des nouvelles mesures fiscales, la réalité est bien différente : entreprises et ménages devront faire face à près de 30 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires. Un poids qui repose essentiellement sur les épaules des entreprises.
Les cotisations sociales en forte hausse
L'une des premières sources de recettes supplémentaires vient de la hausse des cotisations sociales, représentant plus d'un quart de l'effort fiscal pour 2025. Les entreprises devront contribuer à hauteur de 8,4 milliards d'euros supplémentaires. Cette augmentation découle notamment de la refonte des allégements de charges sur les bas salaires, qui doit rapporter à elle seule 4 milliards d'euros selon Les Echos.
En outre, plusieurs dispositifs d'exonérations spécifiques, tels que ceux destinés aux apprentis ou aux jeunes entreprises innovantes, seront également réduits, générant un milliard d'euros supplémentaire.
Les collectivités locales ne sont pas en reste : elles devront cotiser davantage pour la caisse de retraite de leurs agents, pour un montant estimé à 2,9 milliards d'euros. Autant de mesures qui risquent d'alourdir la charge des entreprises, déjà fragilisées par la conjoncture économique.
L'impact de la remontée des taxes sur l'énergie
Le secteur énergétique sera lui aussi lourdement affecté. Après avoir bénéficié du bouclier tarifaire en 2022, les ménages et les entreprises devront désormais composer avec une remontée des taxes sur l'électricité et les énergies fossiles. Le gouvernement prévoit ainsi de récupérer 3,8 milliards d'euros grâce à la suppression des réductions fiscales sur l'électricité, tandis que 3 milliards supplémentaires proviendront des taxes sur le gaz et les carburants fossiles.
Les entreprises, bien que moins touchées que les ménages, subiront une hausse significative des coûts liés à ces nouvelles mesures, notamment en ce qui concerne l'électricité, dont les prix seront en grande partie répercutés sur elles. Ces mesures, bien que justifiées par la fin de la crise énergétique, risquent de peser lourdement sur les PME et les industries gourmandes en énergie.
Les grandes entreprises et les riches particuliers visés
Si l'effort fiscal repose en majorité sur les entreprises, les grandes entreprises et les ménages aisés seront également mis à contribution. Le mécanisme de surtaxe d'impôt sur les sociétés (IS), qui cible les groupes réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, rapportera à lui seul 8 milliards d'euros. Cette surtaxe sera temporaire, mais son impact sera significatif pour les géants du CAC40.
Du côté des particuliers fortunés, l'instauration d'un impôt minimal à 20% concernera près de 25 000 foyers et devrait rapporter environ 2 milliards d'euros. Ces foyers seront également touchés par d'autres mesures, comme le rabotage des niches fiscales sur les locations meublées et l'augmentation des taxes sur les billets d'avion, avec un rendement attendu d'un milliard d'euros.