COP29 : Christine Lagarde alerte sur un fossé financier pour l'adaptation climatique

COP29 : Christine Lagarde alerte sur un fossé financier pour l'adaptation climatique Les récentes inondations, sécheresses et tempêtes révèlent l'urgence d'une réponse économique massive. Les experts appellent à une hausse radicale des investissements, notamment pour la transition énergétique.

La COP29, qui se déroule actuellement à Bakou, met en lumière un défi majeur pour la communauté internationale : combler le déficit de financement lié à l'adaptation climatique. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a récemment rappelé l'ampleur des besoins et l'écart croissant entre les engagements pris par les pays développés et les fonds nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. Selon elle, cet écart s'est élargi de manière significative, avec des besoins estimés désormais 50% plus élevés que dans les prévisions précédentes et atteignant parfois jusqu'à 18 fois les investissements actuels.

Un déficit de financement préoccupant

Christine Lagarde a mis en garde contre l'insuffisance des financements alloués à l'adaptation climatique, qui compromettrait la transition énergétique. Selon la dirigeante de la BCE, il est impératif de "tripler les investissements en énergie propre d'ici 2030" pour répondre aux exigences de l'Accord de Paris, un appel lancé dans une tribune publiée par le Financial Times et sur le site de la BCE, relayée par Le Figaro.

La figure européenne de la finance a affirmé que les récents événements climatiques extrêmes, comme les inondations en Espagne, les sécheresses en Amazonie et les tempêtes en Amérique du Nord, illustrent le coût de l'inaction et mettent en péril les bases mêmes de l'économie mondiale.

Ces désastres ne sont pas des incidents isolés mais les signes avant-coureurs d'une crise climatique mondiale de grande ampleur. "Ces événements sont horribles en soi, mais ils détruisent aussi les fondations de nos économies et, en fin de compte, la base de notre survie économique", a-t-elle écrit dans son article.

Pour elle, sans une intervention rapide et massive, l'impact climatique continuera de peser lourdement sur les infrastructures économiques et sociales des pays affectés.

L'enjeu de la transition énergétique et les besoins en investissements

Dans le cadre de cette transition, Christine Lagarde insiste sur le besoin crucial de multiplier les financements pour les énergies propres. La Banque centrale européenne estime que l'adaptation au changement climatique nécessitera 11,7 trillions de dollars par an d'ici 2035 pour se conformer aux objectifs fixés, soit environ 10% de la production économique mondiale. Ces chiffres, fournis par l'Agence des Nations Unies pour l'Environnement (UNEP), illustrent l'ampleur des efforts requis.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a également exprimé sa préoccupation quant aux résultats espérés de la COP29, en appelant les nations présentes à trouver des solutions pour garantir un soutien financier aux pays en développement. "Les pays en développement ne doivent pas partir de Bakou les mains vides. Un accord est essentiel", a-t-il pressé d'après BFMTV, évoquant les besoins urgents des économies les plus vulnérables face aux changements climatiques.

Un appel pressant à la solidarité financière

La question du financement est au cœur des négociations à Bakou. Antonio Guterres a rappelé l'importance d'une aide financière de la part des pays développés, qui ont historiquement contribué de manière significative aux émissions de CO₂. La crise climatique touche en effet plus intensément les pays en développement, qui disposent de moins de ressources pour faire face aux bouleversements climatiques et pour financer leur transition écologique.

Cette demande a également été relayée par Christine Lagarde, qui a souligné que "le fossé financier entre les besoins d'adaptation climatique et les investissements prévus s'élargit, avec des besoins de financement désormais estimés 50% plus élevés que précédemment, et jusqu'à 18 fois supérieurs aux engagements actuels", comme elle l'a indiqué dans sa tribune. Elle appelle les décideurs à prendre conscience de l'urgence de cette question afin de stabiliser les économies mondiales et d'atténuer les risques liés aux catastrophes naturelles.