Prévisions OCDE 2025 : la France au bord du ralentissement économique
L'OCDE revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la France en 2025, avec un PIB attendu à seulement 0,9%. Entre pressions budgétaires et risques mondiaux, l'économie française est confrontée à des défis majeurs.
Dans son dernier rapport, l'OCDE dresse un tableau sombre des perspectives économiques pour 2025. Avec une révision à la baisse des prévisions de croissance et un déficit public plus élevé qu'anticipé, la France fait face à des contraintes budgétaires importantes et à des incertitudes politiques. Ces difficultés s'inscrivent dans un contexte mondial marqué par des tensions croissantes, notamment liées au protectionnisme commercial.
Une croissance revue à la baisse
L'OCDE a réduit ses prévisions de croissance pour la France en 2025, estimant désormais le PIB à 0,9%, contre 1,2% lors des estimations de septembre dernier. Cette révision reflète les difficultés économiques et politiques du pays. Selon le rapport relayé par La Tribune, cette baisse s'explique par le "moindre acquis de croissance et les contraintes limitant la dépense publique".
Dans le reste de la zone euro, une reprise modérée est attendue. La croissance devrait atteindre 1,3% en 2025, après 0,8% en 2024, soutenue par une demande intérieure plus dynamique. En revanche, l'Allemagne, également confrontée à une crise politique et énergétique, devrait enregistrer une croissance limitée à 0,7%.
Le déficit budgétaire sous surveillance
Le déficit public français est également un sujet de préoccupation pour l'OCDE. Il pourrait s'élever à 5,5% du PIB en 2025, au-dessus des 5% prévus par le gouvernement. Ce dernier espère atteindre cet objectif grâce à un plan d'économies de 60 milliards d'euros, réparti entre réductions de dépenses publiques et hausses de prélèvements.
Cependant, l'organisation pointe des incertitudes dans la mise en œuvre de ce plan, notamment sur les 5 milliards d'euros attendus des collectivités locales. Cette situation accentue les tensions budgétaires entre l'État et les acteurs locaux, et contribue à l'augmentation des écarts de taux souverains entre la France et l'Allemagne, passés de 50 à 70-80 points de base ces derniers mois.
Au-delà des enjeux nationaux, l'OCDE met en lumière un risque majeur pour l'économie mondiale : le protectionnisme. Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, avec des promesses de hausses de droits de douane, pourrait exacerber les tensions commerciales.
L'OCDE avertit que le "regain de protectionnisme, notamment de la part des grandes économies, constitue un autre risque majeur de dégradation par rapport aux prévisions", cite Le Figaro. Une étude de Roland Berger estime que ces mesures pourraient coûter 533 milliards de dollars à l'Union européenne, 749 milliards de dollars aux États-Unis et 827 milliards de dollars à la Chine d'ici 2029, entraînant une hausse des coûts et des prix.
Emploi et investissement en berne
La situation économique difficile se reflète également sur le marché du travail. L'OCDE anticipe une augmentation du taux de chômage en France, qui passerait de 7,3% en 2024 à 7,7% en 2025. Le ralentissement économique et les restrictions budgétaires freinent les perspectives d'embauche, notamment dans les grandes entreprises, comme Michelin ou Valeo, qui ont annoncé des suppressions d'emplois.
L'investissement des entreprises reste également faible. La formation brute de capital fixe devrait reculer de 0,4% en 2025, après une baisse de 1,7% en 2024, signe d'une demande encore atone et d'une incertitude persistante.
Malgré ces défis, l'économie mondiale affiche une certaine résilience. L'OCDE prévoit une croissance mondiale de 3,3% en 2025, portée par une reprise américaine, avec une prévision révisée à la hausse de 2,4%. Toutefois, cette reprise reste vulnérable aux tensions géopolitiques et commerciales, ainsi qu'aux incertitudes liées aux politiques budgétaires et monétaires.