Guerre commerciale : Pékin prêt à riposter face aux mesures de Donald Trump
Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis s'intensifie avec une nouvelle série de sanctions américaines visant les importations chinoises. Pékin, dénonçant une politique de "pression unilatérale", annonce des mesures de représailles ciblant les produits agricoles américains et envisage d'accroître ses dépenses publiques pour soutenir son économie.
Pékin face aux nouvelles sanctions américaines
L'administration Trump a décidé d'augmenter les droits de douane sur plusieurs catégories de produits chinois, avec des taxes pouvant atteindre 25%. Ces mesures visent notamment les secteurs de l'électronique, de l'automobile et de l'agriculture, des domaines stratégiques pour l'économie chinoise. Donald Trump justifie ces décisions en affirmant vouloir réduire le déficit commercial des États-Unis et protéger l'industrie nationale.
Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a vivement réagi à cette nouvelle offensive tarifaire, dénonçant une politique qui fragilise l'économie mondiale. "Si les États-Unis continuent sur cette mauvaise voie, alors nous nous battrons jusqu'au bout", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, cité par Le Figaro. Il a également pointé du doigt les effets négatifs de ces sanctions sur la stabilité des chaînes d'approvisionnement mondiales.
Face à ces attaques commerciales, Pékin prévoit d'appliquer des droits de douane allant jusqu'à 15% sur une série de produits agricoles américains, dont le soja, le porc et le blé. Ces taxes entreront en vigueur à partir du 10 mars et visent à affecter un secteur clé de l'économie américaine. De plus, la Chine a saisi l'Organisation mondiale du commerce pour contester ces sanctions, même si le mécanisme de règlement des différends de l'OMC reste paralysé depuis le premier mandat de Donald Trump.
Un contexte économique fragilisé par les tensions commerciales
Les nouvelles sanctions américaines interviennent alors que la Chine cherche à maintenir une croissance d'environ 5% en 2025. En 2024, cet objectif avait été atteint de justesse grâce à un niveau record d'exportations, mais le contexte international devient de plus en plus incertain. "L'incertitude de l'environnement extérieur s'accroît", a reconnu Zheng Shanjie, président de la Commission nationale du développement et de la réforme, cité par Sud Ouest.
Pour soutenir son économie, Pékin mise sur une augmentation des dépenses publiques et une réduction des taux d'intérêt. Lan Fo'an, ministre chinois des Finances, a annoncé que "les dépenses publiques continueront d'augmenter (en 2025), ce qui contribuera fortement à promouvoir un développement économique et social durable et sain", rapporte l'Opinion.
Par ailleurs, la Chine peine toujours à assurer une reprise économique solide après la pandémie. Le pays est confronté à plusieurs défis internes, notamment une crise du secteur immobilier, une consommation intérieure atone et un taux de chômage élevé chez les jeunes. Ces difficultés structurelles pourraient limiter la capacité de Pékin à absorber l'impact des nouvelles sanctions américaines.
Un bras de fer appelé à durer
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les mesures protectionnistes visant la Chine. Contrairement à l'administration précédente, qui avait adopté une approche plus diplomatique, il privilégie une politique d'affrontement économique direct. De son côté, Pékin tente de limiter les conséquences de cette guerre commerciale en diversifiant ses échanges et en renforçant sa coopération avec d'autres partenaires commerciaux, notamment en Asie et en Europe.
Les tensions actuelles pourraient avoir des répercussions importantes sur les marchés financiers et sur l'ensemble des échanges mondiaux. Les analystes s'inquiètent des effets de cette guerre commerciale sur la croissance économique globale, alors que les deux premières puissances économiques mondiales s'enfoncent dans un conflit dont l'issue reste incertaine.