Après la crise, une éclaircie pour le bâtiment en 2025
Après deux années de crise, le secteur du bâtiment affiche des prévisions moins pessimistes pour 2025. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) a revu ses chiffres à la hausse, notamment grâce aux mesures budgétaires adoptées par l'État.
Un ralentissement moins marqué de l'activité
La FFB anticipe une baisse de -2,6% de l'activité en 2025, contre -5,6% initialement envisagés. Cette révision s'appuie sur le budget 2025, qui inclut plusieurs dispositifs favorisant la construction et la rénovation. En 2024, l'activité avait reculé de -5,5%, un chiffre revu à la hausse après ajustement des données officielles.
Le logement neuf, particulièrement touché, devrait limiter sa contraction à -5,4% cette année, après une chute de -19,1% en 2024. La construction non résidentielle voit également sa baisse d'activité réduite à -8,4%. "Si l'amélioration est sensible, 2025 constitue toujours un plus bas historique depuis 1990 en termes de production", a précisé Olivier Salleron, président de la FFB, cité par Les Échos.
Mesures de soutien et impact sur la construction
Le retour du prêt à taux zéro (PTZ) pour tous les logements jusqu'à fin 2027 pourrait relancer certaines opérations, tandis que l'exonération de droits de donation et de succession jusqu'à 300 000 euros favorise les investissements immobiliers.
L'allocation de 2,3 milliards d'euros à MaPrimeRénov' permet de soutenir le marché de la rénovation énergétique, bien que la hausse de l'activité dans ce segment soit modeste (+0,6% contre +1,2% initialement estimé). "Le quatrième trimestre 2024 a été plus mauvais qu'escompté", a reconnu la FFB.
La suppression de la réduction de loyer solidarité (RLS) permet aux bailleurs sociaux de récupérer 200 millions d'euros pour financer de nouveaux projets. Toutefois, la mise en place du PTZ reste un enjeu. "Il faut absolument que les banques s'y mettent pour le commercialiser le plus vite possible", a insisté Olivier Salleron dans Le Journal des Entreprises.
Emploi et entreprises sous pression
La reprise ne compense pas les pertes d'emplois. La FFB prévoit 50 000 suppressions de postes en 2025, soit une baisse de 4% des effectifs. Ce chiffre, bien que moins élevé que les 100 000 suppressions initialement redoutées, reste significatif.
Les défaillances d'entreprises restent en forte hausse. En 2024, elles ont bondi de 68% pour les structures de moins de 10 salariés et de 56% pour celles de plus de 50 salariés. "La situation des entreprises s'est fragilisée sur les derniers mois avec moins de volume et des problèmes de trésorerie et de marge", a observé Olivier Salleron.
Pour éviter une aggravation, la FFB appelle à stabiliser les dispositifs de soutien et à simplifier certaines contraintes administratives. La suppression des attestations pour la TVA réduite a été saluée, mais d'autres sujets restent en suspens. "Cela fait pratiquement deux ans que l'on paie pour avoir la moitié à peine du service", a dénoncé Olivier Salleron, à propos de la Responsabilité élargie des producteurs (REP).
La FFB reste prudente, soulignant que la reprise ne sera pas immédiate et que des ajustements restent nécessaires pour garantir une relance durable du secteur.