Investissements étrangers : la France domine l'Europe malgré une chute des projets

Investissements étrangers : la France domine l'Europe malgré une chute des projets Alors que l'Europe connaît une baisse générale de l'implantation d'entreprises internationales, certaines initiatives françaises et européennes peinent à freiner la montée en puissance des États-Unis, redevenus un pôle d'attraction majeur pour les capitaux étrangers.

L'attractivité de la France auprès des investisseurs internationaux reste solide, mais le contexte mondial la met à rude épreuve. En 2024, les flux de capitaux étrangers vers l'Europe ont ralenti, tandis que les États-Unis ont affiché un dynamisme impressionnant. Cette situation pourrait redessiner les équilibres d'ici peu.

La France conserve son leadership en Europe

Avec 1 025 projets d'investissement recensés en 2024, la France conserve la première place européenne selon le baromètre EY relayé par Les Echos. Le Royaume-Uni (853 projets) et l'Allemagne (608) complètent le podium. L'Europe dans son ensemble enregistre une baisse de 5%, tombant à 5 383 projets, le plus faible total depuis 2015.

Cette diminution concerne aussi l'Hexagone : les projets y ont chuté de 14% par rapport à 2023 et les créations d'emplois ont reculé de 27%, passant à 29 000 emplois, selon Le Monde. Les secteurs de la chimie et de l'automobile sont les plus touchés, avec un solde d'ouvertures et fermetures redevenu négatif pour la première fois depuis la crise sanitaire de 2020.

Les États-Unis, moteurs d'une nouvelle dynamique mondiale

Cette baisse européenne s'explique en partie par la réorientation des investissements américains. Le Parisien rappelle que l'Inflation Reduction Act, adopté en 2022, prévoit près de 320 milliards d'euros d'aides à l'industrie verte et à la production de semi-conducteurs, ce qui a attiré de nombreuses entreprises. Résultat, les États-Unis ont vu les investissements étrangers augmenter de 20% en 2024.

En parallèle, les entreprises américaines ont réduit de 12% leurs projets en France, même si elles restent les premières avec 192 projets (19% du total).

Marc Lhermitte, associé chez EY, souligne : "Depuis un à deux ans, vous avez notamment des entreprises allemandes, deuxièmes investisseurs étrangers en France après les États-Unis, qui ont pris la direction des États américains".

Un climat d'incertitude pour l'attractivité française

Le baromètre de la Chambre de commerce franco-américaine, montre que 47% des dirigeants américains présents en France redoutent une instabilité politique ou institutionnelle pour les mois à venir.

Malgré tout, 70% des investisseurs interrogés par EY estiment que l'attractivité de la France pourrait progresser dans les trois prochaines années, notamment grâce aux 109 milliards d'euros annoncés pour soutenir le développement de l'intelligence artificielle.