Choose France 2025 : Paris accélère sur l'IA avec des projets géants

Choose France 2025 : Paris accélère sur l'IA avec des projets géants Une cinquantaine de projets ont été officialisés à Versailles, impliquant des géants américains, canadiens et émiratis dans des domaines allant des centres de données à la logistique.

Le sommet Choose France, organisé ce lundi 19 mai à Versailles, donne lieu à l'annonce de 37 milliards d'euros d'investissements en France. Près de la moitié de ce montant concerne des projets liés à l'intelligence artificielle et aux infrastructures numériques.

Des milliards engagés dans les data centers

Sur les 37 milliards annoncés par l'Élysée, 20 milliards correspondent à des projets "entièrement nouveaux". Une part significative de ces investissements concerne l'intelligence artificielle, avec 17 milliards d'euros répartis sur plusieurs sites, en majorité liés à la construction de data centers.

Brookfield, fonds canadien, prévoit de consacrer 10 milliards d'euros à un campus IA à Cambrai, dans les Hauts-de-France. Le site, développé avec Data4, vise une capacité de 1 gigawatt et devrait créer environ 4 000 emplois directs et indirects. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un partenariat de 20 milliards annoncé en février lors du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, comme le rappelle Les Échos.

À l'échelle nationale, plusieurs zones stratégiques sont concernées par les nouvelles implantations. Prologis, groupe américain spécialisé dans la logistique, annonce un plan de 6,4 milliards d'euros incluant 750 000 m² d'entrepôts dans les grandes métropoles (Marseille, Lyon, Paris, Le Havre) et quatre data centers en Île-de-France, pour 584 mégawatts de puissance installée. Selon les chiffres communiqués par l'Élysée et relayés par Le Monde, ces infrastructures doivent être achevées d'ici 2035 et générer plus de 5 500 emplois.

De son côté, Digital Realty confirme un engagement de 2,3 milliards d'euros pour deux centres de données situés à Marseille et Dugny, avec 750 emplois associés, selon France 24.

Un réseau concentré dans le nord et en Île-de-France

Les nouveaux projets forment un ensemble cohérent autour de deux régions clés : l'Île-de-France et le nord du pays. En plus de Cambrai, deux sites supplémentaires ont été identifiés dans la région Hauts-de-France. L'Élysée évoque une capacité totale cible de plus de 2 gigawatts, ce qui en ferait, selon ses termes, "le plus grand cluster d'infrastructures d'IA en Europe".

Un second projet d'envergure en Île-de-France est porté par le fonds émirati MGX, Bpifrance, Mistral AI et Nvidia. Ensemble, ils annoncent le lancement d'un campus IA, associant data centers, calcul haute performance, formation et recherche. La première tranche doit être opérationnelle en 2028, pour atteindre 1,4 gigawatt à l'horizon 2030.

Selon une source proche du chef de l'État, ces implantations sont facilitées par "la disponibilité de l'énergie et du foncier, la stabilité du réseau".

Pour soutenir ces projets, une cinquantaine de sites ont été préalablement recensés par l'État pour accélérer les procédures de raccordement électrique et de gestion foncière.

D'autres secteurs présents mais en retrait

D'autres investissements ont été confirmés dans des domaines connexes. Le groupe Kyndryl, issu d'une scission d'IBM, va investir 100 millions d'euros dans un centre numérique à Sophia Antipolis, incluant des collaborations avec des écoles et centres de recherche. L'entreprise prévoit le recrutement de 300 personnes dans l'intelligence artificielle, les données et la cyberrésilience.

Le secteur logistique est également concerné. Amazon investira plus de 300 millions d'euros pour deux nouvelles infrastructures en France, avec 1 500 créations de postes en CDI, selon les déclarations de Frédéric Duval, directeur général d'Amazon France, rapportées par Ouest-France :

"Nous sommes fiers d'annoncer aujourd'hui un plan d'investissement de plus de 300 millions d'euros qui créera plus de 1 500 emplois en CDI en France au cours des prochaines années".

Enfin, plusieurs entreprises issues du secteur industriel, comme Daimler ou Circ, confirment des investissements localisés dans la Meuse et la Moselle. Ces projets, bien que secondaires dans le volume total, s'inscrivent dans la dynamique générale observée depuis la première édition de Choose France.