François Bayrou fixera le cap budgétaire de la France le 15 juillet

François Bayrou fixera le cap budgétaire de la France le 15 juillet Alors que la dette publique pourrait devenir le premier poste budgétaire de l'État d'ici la fin de la décennie, l'exécutif s'apprête à dévoiler une série de mesures destinées à limiter son expansion.

Le Premier ministre présentera le 15 juillet 2025 les orientations budgétaires de l'État pour les prochaines années. Ce plan, étalé sur quatre ans, vise à maîtriser la dette publique et à redéfinir les dépenses de l'État, dans un contexte financier jugé préoccupant par la Cour des comptes.

Un plan sur quatre ans pour stopper la hausse de la dette

Le 15 juillet, François Bayrou annoncera les principales mesures budgétaires qui guideront l'action publique jusqu'en 2029. Le chef du gouvernement a indiqué sur BFMTV qu'il s'agirait d'un plan de redressement destiné à "revenir à un certain équilibre des finances publiques" pour que la France "touche le point où la dette n'augmente plus". Selon ses propos, "on peut y arriver en 2029".

Ce plan s'inscrit dans une trajectoire de quatre années, au cours desquelles 40 milliards d'euros d'économies devront être trouvés. Pour atteindre cet objectif, des crédits pourraient être abandonnés en cours d'année, et des coupes ciblées appliquées à certains budgets.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a évoqué "une pause" sur certaines dépenses, tout en rejetant une "hausse d'impôts indifférenciée", d'après les propos cités dans Le Figaro. Le Premier ministre, de son côté, a assuré qu'"il n'y a aucun moyen interdit", sans préciser les pistes privilégiées.

Une situation jugée critique par les institutions de contrôle

La présentation de ces orientations budgétaires 2026 intervient alors que la Cour des comptes appelle à reprendre le contrôle des finances publiques. Dans un rapport publié le 2 juillet, l'institution présidée par Pierre Moscovici souligne que la charge de la dette a doublé entre 2020 et 2024, et qu'elle pourrait devenir le premier poste de dépense de l'État avant la fin de la décennie, devant l'Éducation nationale et la Défense. Le Monde précise que le report des efforts "n'est plus possible", selon l'analyse du rapport.

François Bayrou reconnaît lui-même la gravité de la situation. "On est dans une situation de danger extrême. Ça ne rend pas populaire de dire ça, ce n'est pas agréable… Un très grand nombre de Français l'ont entendu mais un grand nombre ne croit pas que ça les concerne", a-t-il déclaré. Il a également insisté sur le fait que la production française par habitant reste inférieure de 15% à celle de ses voisins, ce qui constitue selon lui un facteur aggravant.

Des mesures attendues dans un climat politique tendu

Le gouvernement prévoit de détailler ces mesures après le 14 juillet, date symbolique, dans un contexte politique difficile. Depuis sa nomination en décembre 2024, François Bayrou a été visé par huit motions de censure. Il a récemment dénoncé un "climat politique désespérant" à l'Assemblée nationale, qualifiée de "lieu d'une extrême violence".

Plusieurs parlementaires évoquent des pistes alternatives comme une "année blanche" budgétaire, qui consisterait à geler retraites, prestations sociales ou barème de l'impôt sur le revenu en ne les indexant pas sur l'inflation. Ces propositions pourraient être étudiées dans le cadre d'un appel à contributions que le gouvernement envisage de lancer.

François Bayrou a annoncé qu'aucune des mesures précises ne serait révélée avant le 15 juillet, mais que les grandes orientations seraient "clairement expliquées". L'exécutif vise ainsi à poser les bases d'un redressement budgétaire étalé sur plusieurs années, dans un cadre qu'il souhaite lisible et durable.