Artemis III : la NASA change de cap pour sauver son retour sur la Lune

Artemis III : la NASA change de cap pour sauver son retour sur la Lune Après plusieurs reports techniques, l'agence américaine relance la compétition industrielle en vue d'un alunissage prévu dans le cadre de la mission Artemis III.

L'agence spatiale américaine a décidé de relancer la mise en concurrence pour l'atterrisseur lunaire de la mission Artemis III, après une série de retards accumulés par SpaceX.

La NASA remet en jeu le contrat attribué à SpaceX

Le 20 octobre 2025, Sean Duffy, administrateur par intérim de la NASA et également ministre des Transports, a annoncé la réouverture de l'appel d'offres pour le développement du système d'alunissage prévu dans le cadre d'Artemis III. Le contrat initial, signé en 2021 avec SpaceX, portait sur la conception du module de descente basé sur le vaisseau Starship, pour un montant évalué entre 2,9 et 4,4 milliards de dollars.

Ce revirement fait suite aux retards répétés rencontrés par l'entreprise d'Elon Musk dans le développement de la version modifiée de Starship, notamment sa capacité à effectuer une séquence complète de mission : ascension, ravitaillement orbital et alunissage. Malgré un onzième vol d'essai en octobre, le système n'a pas encore démontré la fiabilité requise. Un panel d'experts indépendants a estimé que le projet pourrait accumuler plusieurs années de retard, selon Le Figaro.

" Le problème, c'est qu'ils sont en retard. Ils ont repoussé leurs échéances ", a reconnu Sean Duffy, cité par Space.com. Il a ajouté : " Je suis en train d'ouvrir ce contrat. Je pense que des sociétés comme Blue Origin participeront, et peut-être d'autres ", selon des propos relayés par Business Insider.

En 2021, Blue Origin, fondée par Jeff Bezos, n'avait pas été retenue dans le cadre d'Artemis III, mais avait obtenu par la suite un contrat pour la mission Artemis V. La société pourrait donc soumettre une nouvelle proposition. D'autres entreprises américaines comme Dynetics ou Rocket Lab pourraient également répondre à l'appel d'offres, d'après Reuters. Le calendrier serré est aussi motivé par la concurrence chinoise : selon Le Figaro, la Chine prévoit une mission robotique au pôle Sud lunaire dès 2026 et ambitionne d'y envoyer un équipage en 2030.

Maintenir les échéances et diversifier les prestataires

Initialement prévue pour 2027, la mission Artemis III pourrait être reportée à 2028 en raison des retards accumulés par SpaceX, selon des informations du Houston Chronicle. Le nouveau calendrier ne remet pas en cause les objectifs du programme Artemis, mais implique une réorganisation contractuelle. La NASA entend désormais réduire sa dépendance à un seul fournisseur en misant sur une architecture multi-acteurs.

L'appel d'offres rouvert prévoit une phase de dépôt des candidatures au premier trimestre 2026, pour une sélection finale attendue à la fin de la même année. Cette relance du processus a eu des effets directs sur les marchés financiers. Investor's Business Daily rapporte une hausse du cours de plusieurs sociétés du secteur spatial, notamment Rocket Lab et Intuitive Machines, perçues comme des candidates potentielles.

Sean Duffy a tenu à préciser que cette décision ne visait pas à écarter SpaceX. " Notre objectif n'est pas de sanctionner un partenaire, mais d'assurer que les Américains reviennent sur la Lune avant la fin de la décennie", a-t-il déclaré, cité par Business Insider. En parallèle, SpaceX poursuit ses essais depuis le site de Boca Chica, au Texas, mais sans démonstration complète du cycle missionnel attendu.