Pourquoi l'hypothèse d'un gouvernement Xavier Bertrand chavire

Pourquoi l'hypothèse d'un gouvernement Xavier Bertrand chavire Testée par Emmanuel Macron auprès des différents groupes politiques, l'option Xavier Bertrand semble promise à la censure de l'Assemblée nationale.

Voilà des semaines que le nom de Xavier Bertrand circule pour Matignon. Ce mardi, l'hypothèse est revenue sur le devant de la scène, avant de refluer presque aussitôt. Emmanuel Macron semblait pourtant avoir surmonté une première difficulté : les représentants de la Droite républicaine, en tête desquels Laurent Wauquiez, quoique toujours opposés à un gouvernement de coalition avec le camp présidentiel, avaient accepté de ne pas censurer une équipe menée par le président des Hauts-de-France.

Mais quelques heures plus tard, c'est du côté du Rassemblement national qu'est tombé une fin de non recevoir : Xavier Bertrand "est outrancier et insultant à l'égard du RN", a fait savoir le parti d'extrême droite à l'AFP. Sa nomination à Matignon "serait un manque de respect envers les millions de Français qui se sont exprimés dans les urnes (...) donc on censure", a conclu le RN.

"Nous ne pouvons pas accepter cela"

Une posture rapidement appuyée par Eric Ciotti, patron du groupe "A droite !" à l'Assemblée, dont les 16 députés censureront "évidemment tout gouvernement qui aurait à sa tête Xavier Bertrand". Ce dernier, rappelle le député de Nice sur X, a appelé "à voter communiste pour faire barrage à l'Union des droites, insultant au passage 11 millions d'électeurs. Impossible d'accorder notre confiance à ces années d'ambiguïtés et de trahisons."

La censure de la gauche devrait également s'abattre sur un gouvernement Bertrand : "Nous ne pouvons pas accepter cela", a réagi Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du Parti socialiste, lors d'un point presse. Même discours du porte-parole des communistes, Léon Deffontaines, qui a assuré sur BFMTV que Xavier Bertrand serait "censuré". Plus globalement, le Nouveau Front Populaire menace de censurer tout gouvernement qui ne serait pas issu de ses rangs.

Reste à faire un calcul simple pour Emmanuel Macron : avec déjà 126 députés du Rassemblement national et 192 députés du Nouveau Front Populaire, une motion de censure obtiendrait sans mal une majorité (289 députés) pour renverser un gouvernement mené par Xavier Bertrand.