Nouveau Premier ministre : l'abrogation de la réforme des retraites, une "ligne rouge" pour la droite et les macronistes

Nouveau Premier ministre : l'abrogation de la réforme des retraites, une "ligne rouge" pour la droite et les macronistes La réforme des retraites se réinvite dans les tractations autour d'un nouveau gouvernement et semble bloquer toute perspective d'entente entre la gauche et la droite.

Qui censurera qui ? Emmanuel Macron continue ce mardi de tester différentes options pour Matignon auprès des groupes parlementaires. Mais au-delà d'un nom, les forces politiques veulent obtenir des garanties programmatiques de la part du futur Premier ministre, avant de décider ou non de le censurer. De droite à gauche, un sujet revient : la réforme des retraites. Alors que la gauche et le Rassemblement national souhaitent son abrogation, la droite et les macronistes en font un casus belli.

"Nous l'avons toujours dit, c'est une ligne rouge pour nous et ce n'est pas un plaisir de le faire", a répété le député d'Ensemble pour la République Sylvain Maillard, ce mardi sur Franceinfo. "Abroger la réforme des retraites, ce serait provoquer un chaos budgétaire", a abondé son collègue Charles Rodwell.

"Rechercher des meilleurs réglages"

Même avis du côté des chefs de file de la Droite républicaine : réunis par Emmanuel Macron en visioconférence ce mardi matin, le président du Sénat Gérard Larcher, le patron des députés Laurent Wauquiez et celui des sénateurs Bruno Retailleau, on unanimement désigné l'abrogation de la réforme des retraites comme un motif de censure d'un futur gouvernement. Selon le Parisien, le président de la République a d'ailleurs abondé dans le sens de ses trois interlocuteurs de droite, assurant qu'il privilégiait la piste de Xavier Bertrand à celle de Bernard Cazeneuve en raison de l'opposition de ce dernier à la réforme de 2023.

Pourtant, quelques figures du camp présidentiel adoptaient il y a quelques jours encore une posture plus ouverte sur la question : Dimanche sur LCI, le patron du MoDem François Bayrou se disait prêt à "rechercher des meilleurs réglages" sur les retraites. Sur France Inter, la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, se disait "très favorable" à rediscuter "un certain nombre de points". Une façon, sans doute, de ramener une partie de la gauche à la table des négociations, alors que l'hypothèse Cazeneuve était encore sur la table.

Car la suppression de la réforme des retraites est la pierre angulaire du programme du Nouveau Front Populaire. Si bien que le patron des socialistes, Olivier Faure, s'est dit prêt sur BFMTV à chercher des compromis sur tous les sujets, sauf celui-ci. Ajoutant même qu'il ne "réfléchirait" à soutenir un gouvernement mené par Bernard Cazeneuve que si celui-ci obtenait cette abrogation.