Michel Barnier succède à Gabriel Attal au poste de Premier ministre
Emmanuel Macron a finalement nommé Michel Barnier à Matignon, sept semaines après la démission de son prédécesseur.
Fin du suspense. "Le Président de la République a nommé Monsieur Michel Barnier Premier ministre", a indiqué l'Elysée dans un communiqué, ce jeudi 5 septembre en début d'après-midi. Emmanuel Macron a chargé l'ancien négociateur en chef du Brexit "de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français", précise le document.
La piste Michel Barnier avait fuité dès mercredi soir, alimentée par la famille politique de ce dernier, Les Républicains. "Cette nomination intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le Président s'est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement", déclare l'Elysée.
Ministre sous cinq gouvernements
A 73 ans, Michel Barnier évolue dans le paysage politique national et européen depuis plus de 40 ans. Elu à l'Assemblée nationale pour la première fois en 1978, ce gaulliste a également assumé des mandats locaux en Savoie. Il a surtout participé à cinq gouvernement de droite entre 1993 et 2009, étant tour à tour ministre de l'Environnement, des Affaires européennes, des Affaires étrangères de l'Agriculture et de la Pêche, sous trois présidents : François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
Les réactions à sa nomination n'ont pas tardé à tomber de tous les bords politiques. "Michel Barnier est un homme d'une grande qualité", a salué Laurent Wauquiez, président des députés de la Droite républicaine, sur BFMTV, assurant que son camarade avait "tous les atouts pour réussir dans la difficile mission qui lui est confiée". Le patron d'Horizons et ancien Premier ministre Edouard Philippe a adressé ses "félicitations chaleureuses" au nouveau chef du gouvernement sur X.
"Le déni démocratique porté à son apogée"
"Après une attente interminable, indigne d'une grande démocratie, nous prenons acte de la nomination de Michel Barnier", a écrit la patron du Rassemblement national, Jordan Bardella, ajoutant : "Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action."
A gauche, la nomination de l'homme de droite a sonné la fin de l'espoir suscité par la victoire du Nouveau Front Populaire du 7 juillet. "Emmanuel Macron nie officiellement le résultat des élections législatives", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon, accusant le président d'avoir "volé l'élection au peuple français." Le patron des socialistes Olivier Faure a également dénoncé un "déni démocratique porté à son apogée : un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en quatrième position et qui n'a même pas participé au front républicain."