Le Nouveau Front Populaire étrille un Premier ministre nommé "avec la permission du RN"

Le Nouveau Front Populaire étrille un Premier ministre nommé "avec la permission du RN" Les partis de gauche accusent Emmanuel Macron de se compromettre avec l'extrême droite en choisissant un Premier ministre que Marine Le Pen s'est engagé à ne pas censurer d'office.

"On remet le choix du gouvernement à Marine Le Pen. C'est scandaleux", s'insurge le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, cité par Les Echos. A peine la nomination de Michel Barnier à Matignon annoncée, la gauche a déchaîné son indignation contre Emmanuel Macron, l'accusant de s'être incliné devant les volontés du Rassemblement national. Et pour cause, le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen avait promis la censure à tous les autres noms qui lui étaient présentés, avant d'accepter de laisser une chance à Michel Barnier.

Dans une vidéo publiée sur X quelques minutes après l'annonce de l'Elysée, Jean-Luc Mélenchon a alors évoqué un Premier ministre "nommé avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national". "Ce gouvernement est un gouvernement Macron-Le Pen", a renchéri son camarade insoumis, Manuel Bompard, "il ne peut voir le jour que parce que le Rassemblement national lui a donné sa bénédiction".

"Le président se place en cohabitation avec le RN"

La gauche accuse désormais Emmanuel Macron de compter sur une coalition officieuse à l'Assemblée allant du centre à l'extrême droite. Pour le PCF, "L'objectif du Président est clair : la construction d'une coalition avec les député·es de son camp qui a été battu et la complicité du Rassemblement national pour appuyer la politique menée." "On arrive à un président de la République qui nous fait du en même temps de droite et d'extrême droite", renchérit l'ancienne insoumise Clémentine Autain sur Franceinfo. La secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, dénonce elle aussi une "alliance entre les macronistes, la droite et l'extrême-droite". 

"Des millions d'électeurs se sont mobilisés notamment pour faire barrage au Rassemblement national et aujourd'hui, on a un Premier ministre qui est tout à fait dépendant du Rassemblement national", a pointé à son tour Lucie Castets sur RTL. Pour l'ex-candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Première ministre, "de fait, le président de la République se place en cohabitation avec le Rassemblement national."

Lors de son discours de prise de fonction, Michel Barnier s'est engagé à "trouver des solutions avec tous ceux qui voudraient résoudre les difficultés nombreuses et profondes du pays". Mais sur France Inter, le patron des socialistes, Oliver Faure, n'est pas dupe : "Les clins d'œil, ils sont pour Marine Le Pen, qui est celle qui, au fond, a décidé de qui serait Premier ministre, puisqu'elle a dit que celui-là, elle ne le censurerait pas forcément, alors qu'elle l'avait fait pour tous les autres."